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Le triomphe de la vérité

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DOSSIER : Les télécoms au bénin:« Il y a du flou dans la gestion de l’Atrpt » selon Robin Accrombessi


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Robin Accrombessi: «Les opérateurs gsm savent pertinemment que les portables gsm sans norme majoritairement made in china ne doivent pas être utilisés par le consommateur mais ils observent un silence de cimetière autour de la question.»

Entretien avec Robin Accrombessi, président de l’ACTIC

« Il y a un flou dans la gestion de l’Atrpt »

Présente dans l’univers des associations de défense des droits des consommateurs, l’Association des consommateurs des technologies de l’information et de la communication (Actic), n’est pas tendre vis-à-vis de l’Autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications (ATRPT). Son président, Robin Accrombessi, revient ici sur l’ambigüité ayant entouré les résultats issus de la dernière étude commanditée par l’ATRPT sur la couverture géographique des réseaux Gsm au Bénin. Il s’insurge aussi contre la gestion de l’institution qu’il juge opaque.

L’Evénement Précis : Lors de la livraison du rapport portant sur la réalisation de la cartographie de la couverture du territoire national par les réseaux de téléphonie mobile de norme Gsm au Bénin, tout le monde a constaté une ambigüité au niveau des résultats présentés par le cabinet ayant conduit les opérations. Est-ce que vous avez réagi en ce moment ?

Robin Accrombessi : Je suis très ému pour l’intérêt que vous portez à la question des télécommunications et pour ce droit à la vérité pour les consommateurs. Au fait, il y avait une étude qui visait la cartographie de la couverture nationale des réseaux de téléphonie mobile. D’abord, nous voyons que ces genres d’études sont menés avec des objectifs pas trop réalistes.

 En amont, on n’associe pas nos associations de consommateurs. C’est quand on veut valider des résultats qu’on nous invite pour distraire le contribuable et montrer que le consommateur a participé et adhéré à l’étude. S’agissant des résultats de cette étude, lesquels ont prêté à confusion, il faut dire nous étions relativement surpris puisque, déjà dans la matinée, il y avait eu quelques échauffourées. En effet, environ 5 associations de consommateurs sollicitaient les documents ou fichiers électroniques de ces résultats. Nous avions essuyé un refus catégorique de la part des représentants de l’ATRPT présents.

On a insisté et ça a failli dégénérer. Ironie du sort, les journalistes qui ont assisté à la restitution des résultats le matin ont été rappelés dans la soirée pour retirer un autre résultat à diffuser dans la presse. Cela corrobore bien les récentes déclarations de Me Lionel AGBO qui justifiait son départ de par les dysfonctionnements internes que néanmoins ils n’osaient dénoncer.

Qu’est-ce qui s’est passé alors ?

Nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé. On ne peut non plus avancer quelque chose sans en avoir les preuves. Nous avons saisi l’Autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications sur le fait. Pendant longtemps, ils se sont gardés de répondre à notre courrier. Au cours d’un échange verbal, on a fini par nous faire comprendre que le cabinet qui a fait les études s’était trompé dans la restitution des résultats.

Nous avons l’intime conviction qu’un cabinet professionnel et sérieux ne se trompe pas dans les résultats de ses études. C’est dangereux de faire une étude de cartographie de réseau et de se tromper de la sorte. Je crois que c’est pour avoir l’expertise qu’ils sont allés chercher un cabinet tunisien pour faire cette étude. Revenir dire que ce cabinet s’est trompé, mais c’est une calamité, c’est même criminel.

L’étude était-elle nécessaire ?

Oui, cette étude était très nécessaire. Voyez-vous, les opérateurs Gsm ont signé un cahier de charge à respecter en matière de prestation télécoms. Et cette étude permet de savoir s’ils respectaient leurs cahiers de charges. Les raisons de cette étude sont beaucoup plus importantes sur le plan économique et même de la santé pour les contribuables et consommateurs que nous sommes. Vous savez, la cartographie de la couverture nationale par les réseaux Gsm permet de connaître dans telle ou telle zone, le réseau qui est présent et opérationnel de façon optimale.

Et si vous voulez développer une activité économique qui aura besoin des services des Gsm, vous saurez lequel des opérateurs il faut choisir. C’est là l’intérêt économique. Sur le plan de la santé ; vous savez qu’un pylônebts (antenne Gsm) installée à un point P de coordonnées (x, y, z) couvre un rayon donné généralement entre 2 et 35 km. Mais, au-delà de ce rayon, le signal de réception des ondes propagées est faible et vous ne pouvez plus appeler ou recevoir correctement des appels sur votre portable ou terminal Gsm.

En ces termes, la cartographie de la couverture des réseaux Gsm est importante aussi, car elle permet de mieux définir les zones non couvertes. En fait, c’est dans ces zones que se trouve le danger, les télé communicants sont sérieusement menacés et à chaque instant. Si vous essayez d’émettre un appel sur votre portable dans ces zones, vous allez contraindre votre portable à fournir beaucoup plus d’effort que dans les conditions réglementaires puisqu’il va recevoir des signaux très faibles.

Ainsi, les ondes électromagnétiques qui dans le cas d’espèce sont des rayonnements non ionisants que votre portable est obligé d’émettre avec plus de puissance ne seront plus dans les normes de sécurité relative. Vous vivez là sous l’influence de rayonnements particulièrement dangereux et très nuisibles aux neurones du cerveau et à tout l’organisme.

C’est pourquoi si vous constatez que les signaux du réseau sont faibles sur votre portable, il n’est pas conseillé de réaliser un appel entrant ou sortant. Voilà pourquoi cette étude était nécessaire. Bizarrement, on n’a jamais reçu la réponse sur les deux résultats contradictoires donnés par le cabinet qui a effectué cette étude.

Mais l’autre crime que nous dénonçons, c’est que vous ne verrez presque jamais les réseaux gsm expliquer les inconvénients liés à l’utilisation d’un terminal gsm et non plus l’ATRPT les y contraindre. Pourtant l’article 12 du code du consommateur en République du Bénin l’exige. Les opérateurs gsm savent pertinemment que les portables gsm sans norme majoritairement made in China ne doivent pas être utilisés par le consommateur.

 Mais ils observent un silence de cimetière autour de la question. Peut être que les morts deviendront leurs futurs et meilleurs clients dans l’avenir ténébreux et orageux qu’ils augurent pour notre peuple. C’est triste et horrible de sacrifier une population à plus de 80% analphabète pour des intérêts pécuniaires.

Il nous est revenu que l’Atrpt reçoit des redevances de la part des opérateurs Gsm. Est-ce vrai ? Si oui, elles s’élèvent à combien ?

Bien sûr que l’Atrpt reçoit des opérateurs GSM les fonds constituant leur budget de fonctionnement ainsi que ce qui constitue la cagnotte des gens au sommet de l’Etat. En matière de chiffres, je préfère ne pas avancer de montant, car ça pourrait créer des frustrations. En tout cas, c’est en termes de milliards.

 Avez-vous une idée de la gestion que l’Atrpt fait de ces redevances reçues ?

Bizarrement, je reste pantois quand j’observe ce qui se passe avec ces sous. Faites un tour sur leur site web et vous verrez un peu ce qu’ils font. C’est il y a à peine 2 mois que nous avons reçu le bilan de 2010. Sur leur site web, vous pourrez constater à la date d’aujourd’hui les bilans de 2008, 2009 et 2010. Mais qu’est-ce qu’ils ont fait de 2007 à 2012 ?

Allez-y comprendre. C’est pour dire qu’il y a un flou ténébreux et rocambolesque à l’Atrpt. Mais je vous assure que cette étude n’a aucune crédibilité et fera soit l’objet d’une contre expertise ou reprise. Mais rapprochez-vous du membre démissionnaire, vous en apprendrez énormément sur les dysfonctionnements internes dont il parle.

Selon vous, quelles devraient être les relations des associations de consommateurs avec l’Atrtp ?

C’est qu’il n’y a pas de la transparence dans la gestion des choses. Mais les autorités sont contraintes de collaborer avec les consommateurs. Elles ont l’obligation de partager les études, les bilans et autres dans une parfaite transparence. Bonne gouvernance oblige. Il y a des décisions, textes et projets de loi qui s’imposent aux consommateurs à bien des égards quand bien même ils sont invités à y participer.

Croyez-vous que les Tic sont un secteur de développement

Pour être sincère, les Tic sont même un facteur clé de développement «économique et social. Malheureusement, je défie cette autorité qui a vraiment fait des actions pour faire du Bénin le quartier numérique de l’Afrique. C’est dommage qu’ils ne prennent pas réellement la mesure de l’importance de cet outil. Nous avons le cas du SAT3 toujours à problème.

On nous dit que c’est réparé et qu’est-ce qui explique la connexion Internet qui continue de ramer, ou parfois complètement absente dans certaines zones ? Un autre SAT3 pour bientôt c’est tant mieux mais à combien ils sont en train de vendre ce précieux outil de communication aux Nigériens ? Ils savent de quoi je parle. Vivement, que cela ne soit similaire à l’expérience de l’OCBN et les milliards qui y ont été engloutis.

En principe, les universités, les collèges doivent disposer de puissants parcs informatiques entièrement disponibles avec de très bons débits de connexion Internet pour motiver des recherches. Aujourd’hui, quelle université dispose d’une bonne connexion. Les mairies doivent avoir des cybers communautaires. On ne peut se développer sans l’Internet. Impossible. Etudes, recherches, transactions économiques et financières, etc se font à l’heure de la mondialisation avec Internet.

Entretien réalisé par

Olivier ALLOCHEME

 

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Entretien avec le Ministre de la communication Max Awêkê

«J’affirme que les Béninois ne sont pas grugés par les opérateurs Gsm»

A la suite de la séance plénière au cours de laquelle il a présenté aux élus de la nation les réponses du gouvernement aux différentes préoccupations de ces derniers au sujet des réseaux de téléphonie mobile opérant au Bénin, le ministre de la communication, Max Awêkê s’est prêté volontiers à quelques interrogations des journalistes. Selon le ministre, de 2007 à 2011, l’Etat béninois a encaissé comme redevance auprès des différents réseaux Gsm environs 198 500 000 000 Fcfa, soit 500 à 600 millions par mois.

L’Evénement Précis : Pensez-vous pouvoir convaincre les Béninois de ce qu’ils ne sont pas grugés par les réseaux Gsm opérant au Bénin ?

Max Awêkê : « De 2007 à 2011, l’Autorité de régulation a reçu pour le compte de l’Etat béninois, 198 milliards 500 millions de Fcfa, soit 500 Millions par mois »

J’affirme que les Béninois ne sont pas grugés par les opérateurs Gsm. Il y a un problème de communication, d’abord de la part de mon ministère et de la part de l’Autorité de régulation. Tout à l’heure dans mon exposé, j’ai expliqué comment l’autorité de régulation a mis en place un système de contrôle des volumes de communication. Je n’ai pas donné les chiffres tout à l’heure, je pensais vouloir le faire mais je ne l’ai pas fait.

De 2007 à 2011, l’Autorité de régulation a reçu pour le compte de l’Etat béninois, 198 milliards 500 millions de Fcfa. Cela consiste en quoi ? Ce sont les redevances, il y a des licences, il y a plein de taxes que nous percevons pour le compte de l’Etat. Tous les mois que Dieu fait, c’est entre 500 et 6OO millions que nous envoyons au trésor public. Donc, le Béninois n’est pas au courant de tout cela, et c’est normal qu’il s’inquiète. J’ai présenté tout à l’heure le tableau des tarifs de communications dans l’espace Cedeao et de l’Uemoa.

 Le Bénin est celui qui a les tarifs les plus bas en matière de tarification. Je ne m’en glorifie pas du tout, je veux arriver peut être à O%, à 0Fcfa. Si on peut arriver à 10F, 5F la seconde, la minute, tout cela, c’est au profit du consommateur béninois. . Si vous allez au Togo à côté, vous prenez pour 5.000Fcfa de crédit et vous appelez un numéro togolais, vous ne faites même pas trois minutes et les 5.000 passent. Vous allez en Côte-D’ivoire, c’est pire. Donc, nous nous efforçons de rendre accessible les coûts de communication par une politique de baisse de tarif et cela va continuer parce que, avec l’arrivée de la troisième génération où il y aura assez d’investissement à faire par les opérateurs Gsm, nous allons encore diminuer sensiblement ce coût.

 Parmi les pays de la sous-région, le Bénin vient en tête dans la tarification des Gsm. Mais, ce n’est pas suffisant, je ne m’en glorifie pas, le gouvernement non plus, puisse qu’il souhaite une baisse considérable de la tarification, pour que le consommateur béninois sache que depuis qu’il est venu aux affaires, il a réduit considérablement le coût de la communication par les Gsm.

Le gouvernement à travers l’autorité de régulation a mis en place un système pour identifier qui a téléphoné de Paris, nous avons des équipements pour identifier ceux qui font les numéros masqués parce que, les gens font des menaces, des chantages et on ne sait pas qui l’a fait. Dans les autres pays, il n’y a pas ça. Je peux donc vous dire sur ce plan là, le gouvernement à fait un pas en avant. Le jour où on va dire que le coût est à un Franc par seconde, là le gouvernement peut dire ouf nous avons tenu notre pari.

Quelle est aujourd’hui la situation du réseau Libercom ?

Le cas libercom est un casse-tête pour le gouvernement. Libercom est une direction de Bénin Télécom Sa. On ne peut pas parler de Libercom sans parler de Bénin Télécom Sa. Depuis plus de dix ans, il n’y a pas eu de maintenance, les équipements son vieux, obsolètes. Il y a eu probablement problème de gestion, je n’en sais rien.

 A un moment donné, les cadres n’ont pas pu faire leur boulot comme cela se doit. Je n’en sais rien. Mais, toujours est-il que les matériaux, les équipements sont obsolètes. Pour les mises à niveau, il faut au moins 10 milliards. Le problème de Libercom sera résolu dans le concept global des réformes de Bénin Télécom Sa.

Propos recueillis par

Hugues Elphège Patinvoh

 

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Selon une étude de la Banque Mondiale

Les trois quarts de la population mondiale ont accès à la téléphonie mobile

Un nouveau rapport de la Banque mondiale publié en juillet dernier sur l’expansion de la téléphonie mobile en révèle les retombées positives en matière de développement humain et économique.

Près de trois quarts des habitants de la planète ont désormais accès à un téléphone portable. La téléphonie mobile franchit un nouveau palier. Cette nouvelle donne ne concerne pas tant le téléphone en soi mais plutôt l’usage qui en est fait, d’après un nouveau rapport publié le 17 juillet dernier par la Banque mondiale et infoDev, son partenariat pour l’innovation et la technologie.

Dans le monde, le nombre d’abonnements à la téléphonie mobile –à forfaits ou prépayés–- a augmenté de moins de 1 milliard en 2000 à plus de 6 milliards aujourd’hui, dont près de 5 milliards dans les pays en développement. Posséder plusieurs abonnements est de plus en plus courant, ce qui suggère que leur nombre va bientôt dépasser celui de la population humaine. Le rapport indique que 90% du territoire béninois est couvert par les réseaux GSM contre 43% en 2005.

Selon Information and Communications for Development 2012: Maximizing Mobile, plus de 30 milliards d’applications mobiles, ou « applis », ont été téléchargées dans le monde en 2011. Ce sont des logiciels qui augmentent les fonctionnalités des téléphones, qui permettent par exemple d’en faire des porte-monnaie mobiles, des GPS ou des comparateurs de prix. Dans les pays en développement, les citoyens utilisent de plus en plus les téléphones portables pour créer de nouveaux moyens de gagner leur vie et améliorer leur niveau de vie, tandis que les États les utilisent pour améliorer la prestation de services et les mécanismes de consultation des administrés.

«La téléphonie mobile offre de formidables opportunités pour améliorer le développement humain et économique, en fournissant un accès basique aux informations en matière de santé, en permettant de régler en espèces, en favorisant la création d’emplois et en stimulant la participation des citoyens aux processus démocratiques »,a déclaré Rachel Kyte, vice-président de la Banque mondiale pour le développement durable. « Le défi aujourd’hui est de permettre aux citoyens, aux entreprises et aux administrations publiques des pays en développement de développer leurs propres applications mobiles adaptées au contexte local de manière à pouvoir saisir pleinement ces opportunités. »

Ce nouveau rapport, le troisième de la série de la Banque mondiale sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour le développement, analyse la croissance et l’évolution de la téléphonie mobile, ainsi que l’essor des services basés sur des données, dont les applis, fournis sur des appareils portables. Le rapport s’intéresse aux conséquences en matière de développement de l’émergence de l’« économie des applis », notamment dans l’agriculture, la santé, les services financiers et la fonction publique, ainsi qu’à la manière dont elle modifie le regard porté sur la création d’entreprises et l’emploi.

« La révolution du mobile n’en est qu’à ses débuts : les appareils mobiles sont de moins en moins chers et de plus en plus puissants tandis que les réseaux doublent leur bande passante tous les 18 mois environ et s’étendent à présent aux zones rurales », a déclaré Tim Kelly, Expert en politique TIC au sein de la Banque mondiale et l’un des auteurs du rapport.

Plusieurs pays à travers le monde exploitent ce potentiel. En voici quelques exemples :

• En Inde, le programme du gouvernement de l’État de Kerala a déployé plus de 20 applications et facilité plus de 3 millions d’échanges entre l’administration et les citoyens depuis son lancement en décembre 2010.

• Le Kenya s’est taillé une place importante dans le secteur du mobile pour le développement, grâce notamment au succès de l’écosystème de paiement mobile M-PESA. La société basée à Nairobi, AkiraChix, fournit par exemple des réseaux et des formations aux spécialistes en technologie de sexe féminin.

• En Palestine, le service JobMatch de Souktel aide les jeunes chômeurs à trouver un emploi. Les diplômés d’université qui utilisent ce service ont affirmé avoir ramené le temps consacré à la recherche d’emploi de douze semaines en moyenne à une semaine ou moins et avoir vu leurs salaires augmenter jusqu’à 50 %.

Olivier ALLOCHEME

 

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Mobile banking

La zone UEMOA encore à la traine

« Les gens ne savent pas vraiment utiliser ce service ». Ousseynou Pouye, la trentaine environ et employé dans une entreprise de Dakar n’hésite pas à donner son avis sur la désaffection relative de ses concitoyens vis-à-vis des services bancaires par téléphone mobile. Abonné depuis deux ans à Orange Money, un service de la société nationale de télécommunication du Sénégal (Sonatel), Ousseynou avoue lui-même n’avoir que très peu utilisé cette formule.

Le mobile banking est destiné principalement à servir de porte-monnaie électronique aux abonnés pour payer leurs factures, transférer de l’argent et épargner. Mais depuis plusieurs mois le compte mobile money d’Ousseynou est vide. Faye, journaliste dans la capitale sénégalaise, avoue n’avoir jamais approvisionné son compte créé dans la même période. Autant dire que leur fréquence d’utilisation est aléatoire, alors qu’ils font partie des rares Sénégalais à s’être intéressés au mobile banking. Et pourtant, le mobile banking est destiné à l’origine à offrir des services financiers alternatifs destinés à accroitre une bancarisation encore faible au sein des populations africaines.

Au Sénégal, le taux de bancarisation est faible (16%, soit 6% pour les banques et 10% pour les institutions de micro-finance) alors que près de trois Sénégalais sur quatre disposaient d’un téléphone portable en 2010. Selon une étude publiée en juin 2011 et intitulée « Note par pays sur le programme de technologie » le CGAP[i], un organisme d’aide à l’inclusion financière, indique que la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) « a été une des premières autorités de régulation au monde à adopter une réglementation autorisant expressément l’activité des émetteurs non bancaires de monnaie électronique en 2006 ». Fin 2010, la BCEAO a publié un nouveau règlement que le CGAP analyse comme offrant aux fournisseurs « une marge de manœuvre plus grande …»

 De nouveaux efforts à faire

Trois services de mobile banking ont été autorisés entre 2008 et 2010 par la BCEAO au Sénégal, dont le plus répandu est Orange Money de la Sonatel en relation avec la Banque BICIS. Selon le cabinet Vital Wave Consulting qui a publié un rapport sur la question en janvier 2012, seulement 200 000 Sénégalais se sont abonnés à Orange Money. Ce qui l’amène à remarquer que les services de mobile money ne se sont pas répandus aussi rapidement qu’attendus au Sénégal malgré les efforts significatifs mis en œuvre sur trois ans par Orange. La situation du Sénégal est semblable à celle des autres pays de la zone UEMOA.

Onze banques et opérateurs mobiles ont été autorisés dans cette sous-région à réaliser le mobile banking. L’évolution de ce service est pourtant jugée satisfaisante dans d’autres parties de l’Afrique au sud du Sahara par la Banque Mondiale. Dans une étude datant d’avril 2012, AsliDemirguc-Kunt et LeoraKlapper, experts de la Banque notent que peu d’Africains ont confiance aux services bancaires formels, préférant de ce fait des services financiers alternatifs. « Le Mobile money a enregistré ses meilleurs résultats en Afrique subsaharienne », indiquent les deux experts. Le cas le plus cité est celui du M-Pesa développé au Kenya par la société de téléphonie mobile Safaricom qui a enregistré en mars 2012 environ 19 millions d’abonnés.

D’autres opérateurs ont emboité le pas à Safaricom. De sorte qu’environ quatre adultes kényans sur cinq ont aujourd’hui accès aux services financiers, contre seulement un sur cinq en 2007. Le Kenya est ainsi devenu la référence mondiale en matière de services financiers offerts par les technologies de l’information et de la communication, cinq ans seulement après la mise en place du M-Pesa. Représentante résidente du Fonds Monétaire International (FMI) au Sénégal, Valeria Fichera laisse entendre qu’une prochaine étude de l’institution va se concentrer sur une analyse du système financier dans sa globalité pour le Sénégal et le Bénin.

Les équipes qui travailleront sur ce projet examineront, entre autres, l’existence et la diffusion des services de monnaie électronique et le mobile banking. En attendant leurs premières conclusions, Ousseynou Pouye comme de nombreux Sénégalais et d’autres citoyens de l’UEMOA rechignent encore à se servir de leurs téléphones portables comme de véritables agences bancaires.

Olivier ALLOCHEME

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1 thoughts on “DOSSIER : Les télécoms au bénin:« Il y a du flou dans la gestion de l’Atrpt » selon Robin Accrombessi

  1. Joel FIOSSI

    ” Nous avons le cas du SAT3 toujours à problème.
    On nous dit que c’est réparé et qu’est-ce qui explique la connexion Internet qui continue de ramer, ou parfois complètement absente dans certaines zones ? Un autre SAT3 pour bientôt c’est tant mieux mais à combien ils sont en train de vendre ce précieux outil de communication aux Nigériens ?” Propos de Mr Robin Accrombessi, président de l’ACTIC. C’est extrêmement grave de parler de choses qu’on ne connaît pas. Je travaille pour SAT3 et j’affirme que la distribution de la connexion internet sur le territoire ne relève pas du SAT3. Si la connexion rame ou est absente cela n’a rien à voir avec le réseau SAT3. SAT3 est un réseau maintenu par Alcatel-lucent et bénin télécoms. La station de cotonou est pleinement fonctionnelle et en cas de panne, le trafic est acheminé par des pays voisins. Nous livrons internet aux opérateurs nationaux, y compris Bénin télécoms. Si les utilisateurs ont des difficultés à se connecter, cela ne relève pas de SAT3 mais du réseau de ces opérateurs. Mr Acrombessi sous-entendque le consortium SAT3 ( Portugal, Senegal, Bénin, Afrique du sud,etc…) offre un travail de mauvaise qualité. Je rappelle que la maintenance de ce réseau est assuré par Alcatel et Bénin télécoms. Alcatel est le leader mondial en termes de réseaux sous-marins. SVP ne racontez pas votre vie. Qu’est-ce que Mr Acrombessi appelle un autre SAT3 ??? Il ne sait vraiment pas de quoi il parle… SAT3 est le nom d’un consortium, comment pourrait-il en avoir un autre avec le même nom?

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