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Joël Lawani pendant les temps forts de sa carrière

Malade depuis plusieurs mois déjà, le salséro béninois, Joël Lawani est passé de vie à trépas. C’était mardi dernier des suites des complications d’une crise d’hypertension artérielle qui l’avait presque paralysé avant d’avoir raison de lui. Juste au lendemain de cette disparition, il a été enterré conformément aux rituels de l’Islam, étant donné qu’il est musulman. L’inhumation a eu lieu dans la journée du mercredi 12 septembre dernier à Athiémé dans le département du Mono.

Il faut dire que malade, l’artiste a pu bénéficier du soutien tant de ses collègues que des autorités ayant en charge la gestion de la culture au Bénin. A titre illustratif, on peut citer le soutien financier du Ministère de la culture, à travers le Fonds d’Aide à la culture et celui du Bureau béninois des droits d’auteurs et des droits voisins. C’était quelques mois après que la maladie l’a complètement rongé et immobilisé. Mais en dépit de tout, le mal a fini par avoir raison de lui.

Qui est Joël Lawani ?

Artiste musicien à la renommée internationale, Joël Lawani a marqué son temps grâce au rythme Salsa qu’il exécute avec dextérité. Au point où il s’est très tôt imposé au public avec à la clé, une kyrielle d’admirateurs. Mais pour en arriver là, l’homme a dû composer avec les meilleurs orchestres de son époque. En effet, Joël Lawani a débuté sa carrière neuf ans après l’accession du Bénin à la souveraineté nationale et internationale (1969). Il a, entre autres, cheminé avec les célèbres orchestres de l’époque, à savoir Black Santiago, Los Commandos et les Volcans.

Devenu ainsi incontournable dans le monde du show-biz, il a fini par sortir son tout premier album baptisé « Akpé » qui signifie « Merci ». C’était en 1977. Et c’est à raison que ce premier opus porte le nom « Merci ». Produit par feu Gnonnas Pédro, son aîné en matière de musique Salsa, cet album était destiné à s’acquitter d’un devoir de gratitude envers ce dernier, lui qui a très tôt cru aux talents du jeune Joël à l’époque.

Après ce premier essai qui s’est révélé très encourageant, l’artiste a poursuivi sa carrière enrichissante, laquelle durera plus de vingt années bien comptées. A son compteur, on compte six albums aux sonorités envoûtantes. Des œuvres qui permettront de parler de l’homme chaque jour que Dieu fait. Paix donc à l’âme de l’artiste.

Sous le choc, les artistes se préparent à lui rendre hommage

La mort de Joël s’est révélée un véritable choc pour le monde des artistes béninois. Contacté hier, le Président de la Fédération des associations des artistes du Bénin (Faaben), Richmir Totah a manqué de mots pour exprimer ses sentiments face à ce décès qu’il estime tragique et douloureux. « C’est une grande valeur que nous venons de perdre. C’est un véritable choc que la mort vient de nous infliger. Prions Dieu pour que Joël repose en paix », a déclaré Richmir Totah pour ainsi exprimer son état d’âme face à ce décès.

Selon ses propos, les démarches sont en cours pour mobiliser les artistes afin qu’un hommage « mérité » soit rendu à l’artiste disparu. Car, selon ses dires, « Joël Lawani » est un grand homme qui mérite les honneurs de ses collègues et de la nation tout entière. « Mais pour l’heure, rien n’est encore décidé. On réfléchit à la bonne manière d’organiser la cérémonie d’hommage », a-t-il précisé avant de convier tout le peuple béninois à une communion de prières pour le repos de l’âme du disparu.

Donatien GBAGUIDI