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Le triomphe de la vérité

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Editorial:L’heure de la compétitivité


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119ème sur 144 pays. C’est le rang qu’occupe notre pays dans le classement mondial qu’effectue chaque année le Forum Economique Mondial (WEF) sur le thème de la compétitivité des économies. Ce n’est pas fameux. Pour avoir été positionné au 21ème rang mondial, donc hors des vingt économies les plus compétitives de la planète, un pays comme la France est plongé dans la tourmente depuis mardi.

 Economistes et faiseurs d’opinion se succèdent sur les plateaux de télévision et dans la presse écrite pour analyser cette catastrophe nationale. Il s’agit surtout de voir quelles répercussions cela pourrait avoir sur les investissements et surtout sur la création d’emploi. Au Bénin, c’est comme si rien ne s’était passé.

Nous sommes en effet vaccinés contre les mauvais chiffres : ils ne disent plus rien à personne. Et pourtant, cette fois-ci, il y a bien des raisons de ne pas se plaindre trop bruyamment. Du moins, en considérant notre position en Afrique et particulièrement en Afrique de l’Ouest. Notre pays est 15ème en Afrique, 5ème en Afrique de l’Ouest et 2ème dans la zone UEMOA, après le Sénégal. C’est flatteur ! Nous devançons donc la grande Côte-d’Ivoire (131ème), le Burkina-Faso (133ème), la Sierra-Léone (143ème)…

Mais cette apparente embellie cache le recul de quinze places enregistré. Oui, quinze places. Car l’année dernière, le pays se positionnait au 104ème rang. Dans tous les cas, l’absence de jubilation officielle montre que le positionnement du Bénin n’est pas un motif de satisfaction. Les cinq principaux piliers sur lesquels le classement a été opéré ne vont pas vraiment en notre faveur.

Le premier reste le cadre légal et institutionnel car le WEF estime que l’importance d’un environnement légal et institutionnel sécurisant s’est accrue durant la récente crise financière et est spécialement cruciale pour la reprise du fait du rôle joué à cet effet par les Etats. La qualité des institutions a une forte influence sur la compétitivité et la croissance. Elle influence donc les décisions d’investissement et l’organisation de la production.

Le second pilier basique, ce sont les infrastructures. Elles assurent le fonctionnement même de l’économie, du fait de leur rôle dans le choix de la localisation des activités économiques et même du type d’activité et de secteur pouvant être développé dans tel ou tel cas. Des infrastructures bien développées réduisent l’effet de la distance en créant une intégration du marché national et son ouverture sur les autres marchés régionaux ou sous-régionaux.

Le troisième pilier, c’est l’environnement macroéconomique. Sa stabilité est un adjuvant de taille pour les affaires. Même si un débat existe à ce niveau, tout le monde admet que l’instabilité du cadre macro-économique est un poison pour l’économie, comme l’ont montré les récents bouleversements dans la zone Euro.

Le quatrième pilier de la compétitivité des Etats, c’est la qualité des services de santé et d’éducation primaire. Il s’agit surtout de la bonne santé de la main-d’œuvre qui constitue un accélérateur de croissance. Car, des travailleurs malades ne peuvent donner le meilleur de leur potentiel et donc seront moins productifs. Des travailleurs en mauvaise santé ont un coût très élevé pour les affaires. A cela s’ajoute la qualité de l’éducation primaire, fer de lance de la qualité même de la main-d’œuvre.

Cinquième pilier basique, ce sont les services de formation supérieure et d’apprentissage. Dans une économie globalisée, les Etats doivent promouvoir l’excellence pour adapter les travailleurs à un environnement en constants bouleversements. La qualité du personnel enseignant est aussi une variable d’une importance cruciale pour la performance économique des Etats.

Que donc retenir de tout ceci ? Que dans tous ces paramètres fondamentaux de performance, le Bénin est bien loin du compte. Il lui faut surtout combattre des fléaux mis à l’index par les experts comme étant les facteurs les plus graves qui obèrent nos chances de performance. Premièrement, il y a la corruption qui arrive en tête des maux qui rongent l’activité économique dans notre pays. Ensuite, il y a l’accès au financement, l’environnement fiscal, les infrastructures, la gouvernance fiscale, les dégâts d’une bureaucratie inefficace…En somme, ce sont les mêmes fléaux que nous combattons depuis des décennies.

Olivier ALLOCHEME

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