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Le triomphe de la vérité

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Point de la campagne cotonnière à la 3ème édition de l’Université de vacances du PRD:Sabaï Katè défend les réformes de Boni Yayi devant l’opposition


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Devant l’opposition samedi à Cotonou, le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Sabaï Katè a convaincu. Invité à la tribune du Parti du Renouveau démocratique lors de la tenue de sa 3ème édition de l’Université de vacances, l’homme a fait l’état des lieux de l’agriculture béninoise et planché sur l’évolution des réformes, notamment celles enclenchées dans la filière coton. Face à la qualité de l’exposé fait par le Ministre, l’opposition mieux informée sur la question n’a pas manqué de mots pour saluer la perspicacité de l’homme à travers une pluie d’applaudissements.

La communication présentée par le ministre aux militants du PRD a tourné autour de quatre points essentiels. C’est d’abord la vision globale du gouvernement à travers le Plan stratégique de relance de la filière agricole qui a introduit la communication. Il a expliqué que la problématique de développement du secteur agricole met en relief trois défis majeurs portant sur la couverture des besoins alimentaires, l’accroissement des revenus et l’amélioration de l’attractivité de l’activité agricole et du milieu rural.

Ce qui confère à ce secteur agricole le double rôle d’accélérateur de la croissance économique et de la contribution à la réduction de la pauvreté. « C’est pour cela que la vision du gouvernement est de faire du Bénin, une puissance agricole dynamique à l’horizon 2015, compétitive, attractive, respectueuse de l’environnement, créatrice de richesses répondant aux besoins de développement économique et social de la population», a-t-il justifié. Et c’est dans cette logique qu’il a précisé l’objectif global qui est d’améliorer les performances de l’agriculture béninoise pour la rendre capable d’assurer, de façon durable, la souveraineté alimentaire et nutritionnelle et de contribuer au développement économique et social du Bénin.

« On ne peut pas atteindre cet objectif sans passer par la promotion des treize filières agricoles prioritaires que sont le manioc, le maïs, l’igname, la viande, le coton, le lait, les œufs, l’ananas, les cultures maraîchères, les poissons/crevettes, le riz, l’anacarde et le palmier à huile. « Mais avant cela, il faut des préalables qui sont organisés à travers neuf axes relatifs aux intrants, la mécanisation agricole, aux financements, aux connaissances et innovations technologiques, aux aménagements agricoles, au foncier, à l’accès aux marchés et à la professionnalisation de l’activité agricole », a indiqué le ministre de l’agriculture.

L’état de la filière coton

Parlant spécifiquement de la filière coton qui défraie la chronique depuis plusieurs mois, Sabaï Katè a émerveillé son auditoire. A l’aise dans son domaine, il a fait l’historique de la filière avec les différentes réformes initiées depuis 1991. « Avec 75% des recettes d’exportation, 90% des recettes agricoles et 60% du tissu industriel, le coton constitue, par ses 24% des recettes globales de l’Etat et 14% de la formation du PIB, une filière importante de l’économie nationale qui fait vivre environ trois millions de personnes », a-t-il rappelé.

« Aucun gouvernement ne peut accepter de s’amuser avec une filière qui apporte annuellement au moins 100 Milliards de FCFA en assurant le revenu à plus d’un tiers de la population béninoise à travers plus de 300. 000 ménages ruraux avec plus de 5000 emplois générés », a-t-il révélé. « Sur la base de cette importance, la filière apparaît comme un outil stratégique de lutte contre la pauvreté», a ajouté Sabaï Katè pour expliquer toute l’attention qu’accorde le gouvernement au cours de la campagne cotonnière exceptionnelle en cours actuellement.

Pour ce faire, il a fustigé la dégringolade de la production cotonnière au cours des dix dernières années passant de 427.000 tonnes en 2004 à 136.958 tonnes en 2011 malgré les réformes dont la signature de l’Accord-cadre entre l’Etat et l’Interprofession avec, entre autres objectifs, celui de clarifier les rôles et responsabilités de l’Etat et du secteur privé dans la filière coton et la mise en œuvre du Projet d’Assainissement et de Relance de la Filière Coton au Bénin avec pour principal objectif de relancer la production cotonnière et la porter à 500.000 tonnes au terme du projet soit fin campagne 2010/2011. « Malheureusement, a expliqué le ministre, l’AIC n’a pas pu atteindre cet objectif malgré les milliards engloutis dans les réformes ».

Le ministre de l’Agriculture a énuméré quelques raisons, à savoir le manque de transparence dans les opérations de classement et de pesée des récoltes, l’absence des représentants des producteurs au niveau du pont bascule, l’absence des agents de contrôle de qualité et de conditionnement, tant au niveau des marchés qu’au niveau des usines d’égrenage, le manque de transparence dans les opérations d’attribution des marchés des intrants, les conflits entre les différentes entités publiques et privées (AIC), la faible représentation des producteurs au sein de l’AIC, l’absence de zonage, la difficulté d’estimation et de maîtrise de la production,

la crise de confiance des producteurs vis-à-vis de l’AIC, la mésentente entre les encadrements sur le terrain (Encadrement AIC et Encadrement Etat), une frustration des producteurs vis-à-vis des égreneurs, une frustration des agents de contrôle de qualité et de conditionnement écartés du classement et des pesées du coton graine dans les marchés et les usines, un manque de transparence et une situation de monopole de la filière par les familles des distributeurs d’intrants et des égreneurs soutenus par le Secrétariat permanent de l’AIC et la Centrale de sécurisation des paiements et recouvrements (CSPR).

Pour un meilleur avenir de la filière coton

Face à la descente progressive aux enfers, le gouvernement a pris ses responsabilités au cours de la présente campagne cotonnière. « Les mesures prises sont la suspension de l’Accord-cadre, la gestion par l’Etat, à titre exceptionnel et transitoire, de la campagne cotonnière 2012/2013, l’implication des élus locaux et des préfets dans la conduite de la campagne, la responsabilisation de la Société nationale pour la promotion agricole (SONAPRA) pour la gestion des flux physiques, la responsabilisation de l’ONS pour la gestion des flux financiers, la responsabilisation des CeRPA et des CeCPA dans le suivi rapproché des producteurs de coton, un recrutement complémentaire de 850 agents d’encadrement des producteurs de coton à la base, la mise en place de microcrédits au profit des producteurs de coton pour parer aux bradages des intrants coton », explique le ministre de l’Agriculture.

« L’objectif du gouvernement, poursuit-il, est de permettre de garantir une meilleure structuration de la filière coton, un marché ouvert et concurrentiel en matière d’approvisionnement en intrants, des services de qualité aux acteurs de la filière et une meilleure répartition des avantages des subventions agricoles.

« Aujourd’hui, la situation est préoccupante et l’Etat doit revoir les règles du jeu et s’impliquer davantage dans la gestion de la filière en faisant preuve de pragmatisme », a dit Sabaï Katè en évoquant les actions à mener de façon concertée avec l’ensemble des acteurs. Il a mis l’accent sur un audit externe sur la gestion faite des subventions sur une période d’au moins cinq ans, la relecture de l’Accord-cadre avec l’AIC, la transparence dans les opérations de commercialisation, l’organisation du monde rural en vue d’une représentation des producteurs, le zonage de la production de coton et la généralisation, sur toute l’étendue du territoire national, les technologies de Gestion intégrée de la Fertilité du Sol et de la Lutte Etagée Ciblée (GIFS/LEC).

Wandji A.

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