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Le triomphe de la vérité

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Face-à-face entre le ministre de l’économie maritime et le directeur de l’exploitation de Bénin Control au sujet de la suspension du PVI:Valentin Djènontin justifie la suspension du PVI, Isidore Codo y voit des raisons personnelles


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Le Ministre de l’économie maritime Valentin Djènontin et le Directeur de l’exploitation de Bénin Control (en veste)

Invités à la 3ème édition de l’Université de vacances du Parti du Renouveau Démocratique (PRD), le ministre de l’économie maritime, des transports maritimes et des infrastructures portuaires, Valentin Djènontin Agossou et le Directeur de l’exploitation de la société Bénin Control, Isidore Codo se sont affrontés autour du Programme de vérification des importations (PVI) nouvelle génération.

Née de la volonté de Boni Yayi de lutter contre la fraude douanière, la corruption et d’améliorer les recettes de l’Etat, le PVI Nouvelle génération est suspendu depuis le 07 mai dernier après seulement une année de mise en œuvre. Cette situation en contradiction avec l’engouement suscité par la reforme phare du Chef de l’Etat pour son deuxième quinquennat à la tête du Bénin justifie l’initiative prise par le Prd de réunir les représentants du gouvernement et de la Société Bénin Control pour lever un coin de voile sur les raisons du divorce intervenu entre les deux parties autour de cette reforme.

Les raisons de la suspension du PVI Nouvelle génération. Pour le ministre Valentin Agossou Djènontin, la suspension du PVI, s’explique par plusieurs raisons. Au nombre de celles-ci, il explique la baisse drastique des recettes au Port, la fuite des navires vers d’autres ports de la sous-région, le non respect de certains engagements contractuels par Bénin Control dont l’installation des scanners aux frontières terrestres de Hilla-Condji et de Kraké, la faible implication des acteurs portuaires, le renchérissement du coût de la vie, la mise à l’écart de la société SGS, caution technique de la mise en œuvre du PVI en violation des dispositions du Code des marchés publics, le refus des pays de l’hinterland de soumettre leurs marchandises au scanning… » ; toutes choses qui conduisent à une conclusion : « les objectifs assignés au PVI n’ont pas été atteints ».

Et pour preuve, explique-t-il, depuis la suspension du PVI-Nouvelle Génération, les recettes n’ont pas enregistré une variation substantielle avec ou sans PVI au niveau du Port autonome de Cotonou. « Depuis mai où nous avons arrêté le PVI, les recettes sont presque similaires », dira-t-il en substance. Pour le Directeur de l’exploitation de Bénin Control, Isidore Codo, les raisons évoquées par le gouvernement pour justifier la suspension du PVI sont loin d’être celles mises en avant par le ministre Djènontin.

Selon lui, « le PVI n’a pas encore livré toute ses vérités ». Et pour cause, se défend-t-il, les difficultés enregistrées par le PVI sont aussi et surtout dues à la mauvaise foi du gouvernement. Il en a été ainsi, selon lui, avec la non installation des scanners évoquée par le gouvernement. Il explique, à cet effet, que les deux scanners ont été acquis mais n’ont pu être installés en raison de l’indisponibilité de sites acquis par le gouvernement, conformément aux clauses contractuelles, aux différentes frontières.

Au sujet de l’augmentation des prix sur les marchés à cause du PVI, Isidore Codo s’inscrit en faux. Selon ses explications, seul le scanning a un impact sur le renchérissement des coûts sur les marchés. Or, fait-il observer, les marchandises concernées par le PVI sont à 90% destinées aux pays de l’hinterland. Dès lors, pour lui, cet argument cache d’autres réalités. Isidore Codo pointe également du doigt le procès fait à Bénin Control au sujet de la cherté de ses prestations qui auraient dérouté les bateaux vers les ports de Lomé, Téma et Abidjan.

Selon ses explications, des études menées dans ces différents ports de la sous-région ont démontré que les différents frais perçus par la société de Patrice Talon sont les moins élevés dans la sous-région. Aussi, juge-t-il injustifié la suspension unilatérale du PVI d’autant plus que, selon lui, Bénin Control a honoré ses engagements contractuels au regard de l’effectivité des technologies innovantes telles que les balises, le suivi électronique des marchandises en transit sur le territoire béninois, l’amélioration des recettes portuaires au profit des caisses de l’Etat, la mise en place du Guichet unique et que les dispositions contractuelles prévoient les mécanismes de résiliation du contrat qui lie l’Etat à Bénin Control.

Les perspectives du PVI. « L’idéal aurait été que nous continuons la reforme du PVI. Mais, nous allons lancer un nouvel appel d’offres pour mettre en place un nouveau programme », a révélé Valentin Djènontin sur les perspectives du PVI. Ainsi, pour le ministre de l’économie maritime, prenant appui sur les leçons tirées de la mise en œuvre du PVI-Nouvelle génération sous la houlette de Bénin Control, le gouvernement procèdera à la mise en place d’un nouveau programme avec le souci de poser les jalons pour simplifier et moderniser effectivement les procédures en vue de favoriser l’amélioration des recettes portuaires.

Pour sa part, le directeur de l’exploitation de Bénin Control invite le gouvernement à privilégier la négociation. Car, fera-t-il observer, « la négociation est la voie de la sagesse ». Une telle démarche, estime-t-il, permettra de sauvegarder les emplois crées par Bénin Control au profit de centaines de Béninois et de favoriser l’atteinte des objectifs visés par le gouvernement à travers le PVI-Nouvelle génération.

Jean-Claude D. DOSSA

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