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Le triomphe de la vérité

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LA CHRONIQUE DU PRESIDENT:Choisir le bonheur


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Trop souvent on fait beaucoup de choses sous le signe vertueux de l’abnégation. Aider un ami en difficulté, prendre soin d’une personne malade, soutenir une personne en détresse, se sacrifier pour son enfant, pour son conjoint, …, peuvent s’avérer être une bonne chose et l’abnégation peut même être le sens d’une vie.

 Là où elle me pose un problème, c’est lorsqu’elle est inculquée par la culture ambiante d’une manière insidieuse, nous empêchant d’être, de vivre selon l’élan qui nous habite, ne reflétant plus une mission de vie mais bien une contrainte, lorsqu’elle demande de mettre sous veilleuse notre essence pour servir le bonheur d’un autre.

L’abnégation, c’est de renoncer à soi-même dans un élan d’amour. La Parole de Dieu affirme : « Aime ton prochain comme toi-même. » Malheureusement, nous n’avons retenu que le « Aime ton prochain » alors que la véritable abnégation demande de s’aimer suffisamment pour s’offrir largement. Nous sommes les seuls responsables de notre bonheur.

Il n’y a que nous pour le construire. Le bonheur de l’autre, je n’en suis pas responsable, je ne suis qu’un facilitateur. Si notre bonheur est fait de dépendances, il faut se questionner car, pour avancer sur la voie du bonheur, nous devons accepter le fait qu’il ne plaira pas à tous ; on ne peut servir deux causes. Je ne peux pas arrêter de boire et continuer d’accepter les verres que l’on me tend sous prétexte de ne pas blesser la personne qui me les offre.

Plusieurs situations peuvent illustrer ce propos : On nous propose un emploi qui correspond parfaitement à nos talents et nos aspirations dans une région éloignée de la nôtre. Devons-nous refuser le poste pour ne pas blesser les gens de notre entourage ? Si notre vie nous amène à relever des défis sportifs, nous devons refuser plusieurs invitations pour ne pas nuire à notre entraînement même si ça en dérange plus d’un. Combien, étant jeunes, n’ont pas renoncé à faire des études dans un domaine parce que ce n’était pas ce que la famille attendait d’eux ?

Poursuivre notre bonheur, c’est vivre selon ce souffle qui nous presse, c’est entendre et répondre à l’appel que Dieu nous lance au travers de notre vision. Dans ma vie bien courte pour l’instant mais bien riche, j’ai dû faire des choix difficiles, douloureux, certains étaient mêmes déçus mais ont fini par me comprendre, par oublier, car plus heureux, j’ai pu par la suite leur offrir le meilleur de moi. Choisir notre bonheur peut blesser mais nous devons réussir pour offrir le meilleur de nous-mêmes. Convaincu que son bonheur passe par le pardon et la réconciliation, Nelson MANDELA a entrepris contre l’avis de tous le chantier qui le révèle à lui-même.

Notre notion du bonheur est fausse, elle est fondée sur des dépendances à l’égard d’autrui. Le plus grave, c’est que tout le monde finit par se comporter ainsi, croyant que cette manière d’être est normale. Se renier pour l’autre ne le rendra pas plus heureux mais, me rendra malheureux à coup sûr.

Mes sœurs m’ont toujours conseillé de voir petit pour éviter des problèmes, j’ai préféré la grandeur qui me rend heureux malgré les difficultés et elles sont aujourd’hui fières de moi. Nous ne devons renoncer au bonheur pour rien au monde. Chacun est responsable de son propre bonheur, nous ne pouvons remplacer Dieu dans la vie de quelqu’un.

Etre heureux implique donc de lâcher prise sur les rôles que nous tenons dans la vie des autres, nous n’avons pas à les assumer. Etre heureux implique également d’être attentif à notre chemin, à nos aspirations profondes, mon chemin n’est pas le tien. Il peut croiser le tien, le longer, mais ne sera jamais le tien. Nous faisons des choix et notre bonheur passe par ces choix. Choisir, c’est renoncer dirait quelqu’un.

Certains diront peut-être que tout ceci est très égoïste, qu’on doit faire des concessions, qu’on ne peut pas toujours penser qu’à soi ; ils ont raison. Faire des concessions, tenir compte des objectifs de l’autre, pour bâtir une vie à deux, parce qu’on a des enfants, parce qu’on a un projet de communauté, tout cela entre dans le bonheur que nous avons choisi de construire avec d’autres.

Choisir son projet de vie n’est donc pas de l’égoïsme, c’est être attentif à soi pour mieux s’offrir. On ne peut pas qualifier d’égoïste celui qui sait faire ses choix. L’égoïsme, c’est exiger d’une personne qu’elle renonce à elle-même pour combler le manque de sens dans ma vie. C’est manipuler les choix de l’autre, l’empêcher d’être heureux, parce que je suis incapable d’assumer mon bonheur par moi-même.

Il nous faut donc réapprendre à choisir le bonheur car c’est à travers ce choix, en apparence égoïste, que nous pourrons nous réaliser pleinement et la pleine réalisation de tous et de chacun est un cadeau offert à l’humanité. C’est ce que nous dit la parabole des talents. Choisir son bonheur, c’est faire ce qui doit être fait parce que Dieu le place avec insistance entre nos mains. Ne pas écouter cette voix – par peur, par culpabilité envers les autres – c’est se renier, c’est choisir de tuer ses rêves, ses projets, ses talents, c’est choisir de se tuer à petits feus.

N’enterrons pas nos talents pour les yeux des autres, par conformisme, par peur. Osons choisir le bonheur.

Par Coach Patrick Armand POGNON

Président de l’Association des Coachs d’Afrique

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