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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec le Directeur Commercial de la Sonapra Jocelyn NENEHIDINI:« Les insecticides livrés servent bien au coton »


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C’est d’un revers de main que Jocelyn Nénéhidini balaie les critiques formulées contre la qualité des insecticides reçus par la Société nationale pour la promotion agricole (SONAPRA) dans le cadre de la campagne cotonnière en cours. Directeur commercial de la SONAPRA, il confirme que les insecticides livrés contiennent des principes actifs expérimentés et reconnus comme efficaces sur le coton par les institutions de recherche de notre pays.

 

Le Directeur Commercial de la Sonapra Jocelyn NENEHIDINI

L’Evénément Précis :En ce moment où les livraisons d’intrants sont faites à partir des pays voisins, on vient d’apprendre que vous avez reçu du Ghana des insecticides destinés au cacao. Qu’en est-il exactement ?

Jocelyn NENEHIDINI : Je dirai que c’est une critique en chocolat, s’il n’y a que le cacao pour attirer les insectes ! Je ne vous ferai pas l’injure de rappeler que « insecticide » signifie simplement « qui tue les insectes ». Si c’est cela la seule vocation d’un produit phytosanitaire, il n’y a donc pas de quoi s’affoler en affolant le public.

Le cacaoyer est une plante comme le cotonnier est une plante. Et un produit phytosanitaire est pour les plantes ce qu’un médicament pharmaceutique est pour les hommes. Et vous savez très bien que les plus grands succès de la médecine n’ont été possibles qu’à partir de tests réalisés sur des espèces comme les singes et les souris qui ne sont pas des hommes. Il s’agit de se poser trois questions : d’abord, est-ce que l’insecte qui attaque le cacao est le même que celui qui attaque le cotonnier ?

Si oui, le produit utilisé pour protéger le cacaoyer est valable pour le cotonnier. Ensuite, est-ce que, même si ces parasites diffèrent d’une culture à l’autre, les principes actifs ou matières actives qui les détruisent sont les mêmes ? Si oui l’insecticide utilisé pour protéger le cacao est applicable au coton.

 Enfin, à supposer qu’ils soient différents et que le parasite du cacao soit moins nocif que celui du coton ou inversement, et que les principes actifs des produits qui les contrôlent soient identiques, il y a simplement à les appliquer indifféremment sur les deux cultures, en décidant simplement du dosage qui suffirait pour que l’insecticide soit efficace, selon la résistance de l’insecte. Mais ça, c’est un travail réservé aux chercheurs et aux entomologistes de l’INRAB et du CRA-CF et Dieu sait que nous en avons de compétents.

Justement, pouvez-vous nous confirmer que nos chercheurs ont vérifié ces paramètres de principes actifs et certifié l’efficacité des produits ?

Même dans la situation actuelle de la campagne 2012-2013 déclarée « exceptionnelle et transitoire » par le Gouvernement, nous respectons la règle d’or qui consiste à faire vérifier par la recherche, les produits même les plus connus. A fortiori, ceux qui seraient étrangers au marché béninois. Mieux, même lorsqu’ils sont présumés efficaces avant l’achat, la recherche effectue également des prélèvements d’échantillons pour des analyses de laboratoires et des tests d’efficacité sur des champs expérimentaux, au moment où les producteurs également utilisent ces pesticides.

 D’ailleurs, si tant est que ces produits étaient condamnés à être inefficaces sur le coton, je ne comprends pas que des mains invisibles en aient bloqué les cargaisons depuis plus de deux semaines à la frontière d’Aflao. Sans l’action de la coopération diplomatique bénino-ghanéenne à laquelle la Sonapra rend hommage, cette livraison n’aurait pas été possible.

Pouvez-vous nous présenter les quantités, qualités et applications des insecticides en provenance du Ghana ?

Il s’agit d’environ 40.000 litres d’AcetaStar et de Protect. Ce sont des noms commerciaux ayant respectivement comme matières actives acétamipride+bifenthrine d’une part et émamectine benzoate d’autre part, deux principes actifs connus au Bénin et figurant d’ailleurs dans les cahiers de charges de nos appels d’offres. Le premier pesticide est destiné aux traitements de 3ème fenêtre (5ème et 6ème) à l’échelle nationale et surtout dans le nord, tandis que le second est destiné à la 1ère fenêtre.

Cette quantité sera-t-elle suffisante pour couvrir les besoins nationaux ?

Le Dg/Sonapra Idrissou BAKO annonçait la semaine dernière que les besoins étaient couverts par des livraisons qui allaient s’effectuer de partout, à partir de sources d’approvisionnement qu’il s’est abstenu de dévoiler pour des raisons stratégiques. En dehors de la réception que nous venons d’effectuer au siège de la Sonapra à Cotonou, plusieurs autres auront lieu cette semaine dans d’autres villes du pays et seront adressées en quantité et qualité nécessaires vers des régions désignées. Sachant que pour les engrais à savoir le Npksb et l’Urée, les besoins ont été assurés à plus de 100%, c’est-à-dire avec des réserves permettant d’intervenir dans les communes dont les mesures parcellaires appelleraient à des approvisionnements complémentaires.

Donc le défi du succès de la campagne cotonnière est déjà relevé ?

Des voix plus autorisées que la mienne vous le certifieront. C’est déjà un succès qu’il n’y ait pas eu d’année blanche cotonnière. Le Ministre de l’Agriculture en fait une question d’honneur personnel au point de distribuer à tous ses collaborateurs que nous sommes, des obligations de résultats. Le Gouvernement tout entier en fait une question de crédibilité. La réponse aux critiques et accusations sera donnée à la récolte. Les hommes peuvent mentir mais la terre ne ment pas.

Propos recueillis par

Olivier ALLOCHEME

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