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Le triomphe de la vérité

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Editorial:Bye bye Anjorin


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Moucharafou Anjorin s’est accroché jusqu’au bout. Il s’en va sur la pointe des pieds, débouté par la justice, humilié par ses adversaires, vomi par une bonne partie des passionnés du football béninois. Ce ne sont pas les qualités qui ont manqué à ce combattant hors pair des arènes du football.

Il s’est hissé lentement mais sûrement dans les plus hautes sphères du ballon rond en s’agrippant chaque fois à sa détermination et aux solides relations dont il bénéficie dans le milieu. Que ce soit auprès de la Confédération africaine de football (CAF) ou de la Fédération internationale de football association (FIFA), il aura réussi à se construire un réseau d’amitiés qui durent et durent toujours.

Mais rien de tout ceci ne pourra empêcher le sort de s’abattre sur lui. Jeudi dernier le verdict de la Cour d’appel l’oblige à céder son fauteuil à Victorien Attolou. Qu’il le veuille ou non, il est contraint de s’en aller, le dos au mur et sans arme. La seule arme de la FIFA qui aurait brandi des menaces de suspension ne saurait suffire à le sauver d’une déchéance qui semble inéluctable.

Il y a deux semaines seulement, il a perdu son fauteuil de Président de Soleil FC, son club d’origine, dans une situation de controverse. Rejeté là aussi par les siens, il se retrouve en l’air, sans club, sans statut et sans rien. Et comme si un malheur n’arrive jamais seul, voilà le sort que lui fait la justice en validant la première décision du tribunal de première instance de Porto-Novo. Et ceci intervient, là encore, après quatre mois d’emprisonnement pour malversations financières dans le cadre de la gestion des fonds MTN alloués au football béninois.

Un président emprisonné pour vol, libéré sous caution, sur qui pèse encore le gros couperet des juges. Ils ne tarderont pas à rouvrir le dossier MTN, et ses adversaires disposent des outils nécessaires pour le trainer à nouveau devant les juges pour faux et usage de faux dans le cadre de l’assemblée générale controversée, là aussi, d’avril 2011.

A la 33ème session ordinaire de la CAF en février 2011, il avait échoué à entrer au Comité exécutif de l’institution, au profit du Ghanéen Kwesi Nyantakyi qui l’a battu. Quelques-uns diront qu’il a été lâché par son mentor Issa Hayatou qui l’a pourtant soutenu envers et contre tous.

On aura retenu que dans toutes les instances nationales où il est passé, Moucharaf Anjorin est soit mal compris, soit mal accepté. Depuis Gbadamassi Moucharaf, il avait été simplement radié des instances dirigeantes, interdit des stades, avant que Martin Adjagodo ne le réhabilite. Et c’est ce même Adjagodo qui subira ses foudres plus tard et deviendra pour lui l’homme à abattre.

 Ce ne sont donc pas les querelles qui ont manqué, ni les trahisons réelles ou supposées. Comme celle liée à la querelle entretenue avec Sébastien Ajavon qui l’a soutenu en 2010 pour un second mandat alors que la majorité des acteurs sportifs voulaient son départ. Une fois réélu, le président du patronat ne sera rien d’autre que son pire ennemi. Ajavon finira par démissionner de la tête de la ligue de football professionnel malgré les centaines de millions de FCFA qu’il y a personnellement injectés pour en faire un véritable outil de développement du sport roi au Bénin.

 C’est donc marqué au fer rouge que Sébastien Ajavon sera obligé de jeter l’éponge, en se rendant compte, peut-être trop tard, que les adversaires d’Anjorin avaient raison. Mais qu’est-ce qui fait cette image détestable de l’ancien patron de notre ballon rond ?

Certains l’accusent d’être un amateur hors pair des coups bas, d’avoir un goût prononcé pour la ruse et le dribble. Le tout converge vers une passion peu ordinaire pour l’argent, en dépit de tout bon sens et de toute retenue. Le nom d’Anjorin circule ainsi dans la plupart des sales dessous de la Fédération béninoise de football, sans qu’il ne soit possible de vérifier la véracité des graves accusations portées contre lui. Son emprisonnement en Août 2011 pourrait bien être l’une des conséquences de ce penchant qu’on lui attribue.

Le verdict de jeudi dernier l’accule à la sortie. Il sort à grandes enjambées de l’univers footballistique béninois, même si ses vieilles amitiés avec le président de la CAF lui ont permis de figurer dans le comité d’organisation de la Coupe du monde Junior. Ce sera pour lui un baroud d’honneur avant la grande nuit de l’oubli.

Olivier ALLOCHEME

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One thought on “Editorial:Bye bye Anjorin

  1. amouzou k. Géoffroy

    le mensonge même en ascenseur fini par se faire rattraper par la vérité n’ayant d’autre que les escaliers. C’est domage pour mon pays.

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