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Filières agricoles:Le karité, un produit en pleine expansion


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Des femmes autour d’une unité de transformation de Karité à Birni (Kouandé)

Le karité est une spéculation dont le Bénin peut se targuer aujourd’hui d’être l’un des principaux acteurs en Afrique. Le pays couvre 2% des besoins mondiaux, et le karité constitue le troisième produit d’exportation du Bénin après le coton et l’anacarde. De sorte qu’une organisation de plus en plus structurée se met en place pour accompagner son essor.

Le karité béninois fait parler de lui à l’extérieur surtout avec les femmes rurales qui en assurent la collecte dans les plantations naturelles répandues surtout dans les départements de l’Atacora-Donga mais aussi dans le Borgou Alibori. Les principales zones de production sont les communes de Kouandé, Natitingou, Pehunco, Kérou, Bassila, Djougou, Materi, Toucountouna, Tanguiéta et N’Dali.

Ce sont ainsi des milliers de femmes qui partent ramasser les noix dès l’aube dans les plantations. Elles les revendent dans les marchés et aux groupements féminins constitués autour du karité. C’est le cas du groupement Suru dans le village de Monè (commune de Djougou), une équipe de 31 femmes. Le secrétaire Basso Ramatou indique que parfois les noix viennent à manquer du fait d’une demande croissante.

 Ce que confirme Mme Séfou Garba Abiba, trésorière du groupement Ababori à Perma, commune de Natitingou. « Il nous faut de plus en plus nous battre pour avoir les noix de karité. Dans les marchés, ce n’est pas plus facile d’en avoir, alors que nos clients commencent à devenir nombreux », dit-elle. Il existe environ 200 groupements féminins recensés qui s’activent dans le karité.

Une organisation en plein essor

Le karité est demandé du fait de son utilisation prononcée dans le cosmétique et, de plus en plus, dans l’alimentation avec le chocolat. Ceci fait suite à la décision européenne d’autoriser l’utilisation de 5 % de matières grasses végétales dans le chocolat. C’est pourquoi, les partenaires du Bénin s’activent pour booster le secteur.

C’est le cas de la SNV, du Corps de la Paix, Helvetas et la GIZ. L’Union Européenne s’est récemment engagée à financer la filière. Tous ces acteurs s’occupent essentiellement de la sensibilisation pour la protection des plantations, de la formation des femmes, ainsi que de l’aménagement des circuits de commercialisation. A tous ceux-ci s’ajoute l’Association Karité Bénin qui tente d’organiser tous les acteurs autour d’une plateforme commune.

Quant à la transformation, elle est faite par des exportateurs comme les sociétés Natura qui produit du savon à base de karité, Antémana qui s’occupe de la transformation de l’amande en beurre à N’Dali et surtout de Fludor Bénin à Cana. C’est en 2009 que la société Fludor-Bénin s’est lancée dans l’aventure. Elle triture aujourd’hui environ 8000 tonnes de karité par an pour produire du beurre commercialisé.

L’exportation

En même temps, des dizaines de tonnes de noix sont exportées chaque année. 10 à 15 000 tonnes de noix sont exportées par la société Knar-Bénin principalement vers la Grande-Bretagne. A travers l’Agence Béninoise de Promotion des échanges commerciaux (ABePEC), l’Etat encourage à son tour l’activité. Depuis 2006, des unités de transformation sont mises en place dans les zones de culture grâce au ministère du commerce. Les premières unités ont été installées à Bagou (Gogounou), à Perma (Natitingou), Mary (Kouandé) et Soubado (dans la commune de Pèrèrè).

Douze autres unités ont été installées dans le septentrion grâce au programme spécial de promotion des PME/PMI dont le but est d’aider à réduire la pénibilité du travail pour les groupements. Il s’agit aussi d’alimenter le mouvement mondial qui se met en place en faveur de cette spéculation.

Rentabiliser le secteur

Selon le Directeur général de Fludor-Bénin, Rolland Riboux, intervenant en avril dernier dans le cadre de la conférence mondiale sur le karité tenue à Cotonou, il faudra que la spéculation fasse l’objet d’une politique visant à la transformer en une « véritable filière moderne ». Il s’agira, selon lui, de protéger le parc arboricole existant, d’améliorer la pollinisation, de rendre le ramassage plus efficace, de garantir la qualité des noix ramassées et de réorganiser la commercialisation. La campagne de karité 2011-2012 qui s’est achevée fin mai n’a pas encore livré ses résultats. Mais l’on espère que cette nouvelle cuvée portera des sourires pour tous les acteurs.

Olivier ALLOCHEME

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