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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec Tidiane Dioh, responsable Programme Médias à l’Organisation internationale de la francophonie:« Avec la co-régulation, le Bénin est un pays phare »


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Tidiane Dioh, responsable Programme Médias à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF)

Au lendemain de la rencontre sur le bilan de l’autorégulation dans les médias béninois et l’évaluation du système de co-régulation en vigueur depuis l’installation de l’actuelle mandature de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), Tidiane Dioh, le responsable Programme Médias à l’Organisation internationale de la francophonie, principal partenaire technique et financier de l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias (Odem) apprécie, dans les lignes qui suivent, l’initiative ayant conduit à ce forum. Il met surtout l’accent sur les raisons du soutien de l’Oif à cet atelier et sur le fait qu’en matière de co-régulation, le Bénin est un pays phare.

L’Evénement Précis: Pourquoi l’Oif a jugé utile de soutenir cet atelier ?

Tidiane Dioh: Trois raisons justifient le soutien de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) à cet atelier. D’abord, il s’agit pour nous de répondre à la sollicitude du président de l’Observatoire, de la déontologie et de l’éthique dans les médias du Bénin qui nous a adressé une requête pour l’appuyer dans la tenue du séminaire et en même temps dans l’équipement du siège de l’Odem.

Par ailleurs, en septembre 2010, l’Organisation internationale de la francophonie a réuni pour la première fois à Sofia en Bulgarie tous les présidents et toutes les présidentes des instances d’autorégulation du monde francophone. Le Bénin, l’Afrique francophone, les anciens pays communistes d’Europe, la France, la Suisse, le Canada…étaient représentés à ce grand rendez-vous. La principale conclusion de cette rencontre de Sofia avait été que l’Oif devait marquer un soutien constant aux instances d’autorégulation particulièrement celles d’Afrique pour leur rôle clé dans la structuration de leurs paysages médiatiques.

Vous savez, la Francophonie a toujours été dans une logique de continuité pour ce qui concerne l’appui aux médias béninois. Nous avions soutenu le séminaire des 10 ans de l’Odem et nous avions eu en 2007 à financer le projet de numérisation des archives du journal La Nation. C’est donc en nous inscrivant dans cette dynamique que nous avons accepté appuyer l’Odem dans son initiative de faire le bilan de l’autorégulation dans les médias béninois et d’évaluer le système de co-régulation en vigueur depuis l’installation de l’actuelle mandature de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac).

Durant les deux jours qu’a duré cet atelier, qu’est-ce qui a le plus retenu votre attention ?

On ne le dira jamais assez. Le Bénin est un pays spécial qui étonnera toujours le monde. Pour moi, c’est un pays phare. Rappelez-vous que c’est le Bénin qui a été le premier pays à avoir lancé les conférences nationales souveraines. Il a été aussi le premier pays à expérimenter les instances d’autorégulation et de régulation des médias.

Et voilà qu’aujourd’hui, alors même que dans la plupart des pays de l’Afrique francophone on en est encore à réfléchir sur l’utilité d’un organe d’autorégulation des médias, le Bénin est déjà dans la phase d’expérimentation de la co-régulation. C’est en ce sens que le Bénin est un pays phare. Pour en venir à votre question, je dois dire franchement que durant les deux jours que nous avons passés à Grand-Popo, j’ai été personnellement séduit par la qualité des débats et des interventions des uns et des autres.

 Ce séminaire est un bilan d’étape comme le précisent ses termes de référence. Pour faire un bilan, il faut deux choses : le regard sur ce qui a marché et les critiques sur ce qui n’a pas marché. C’est justement à ce niveau que l’exercice a été très intéressant à Grand-Popo. Car il n’est pas souvent facile de faire l’autocritique. Rien que pour cela, ce séminaire méritait d’être soutenu parce que dans d’autres structures, on refuse de faire cette autocritique nécessaire pour avancer.

La vivacité de l’instance d’autorégulation au Bénin m’a aussi frappé. Depuis 2004, j’ai travaillé avec trois présidents de l’Odem. Ce changement à la tête de l’institution, à défaut d’être extrêmement positif, est au moins la marque d’un signe de vie et d’un certain dynamisme. Ce qui est encore plus intéressant, c’est que les débats durant les deux jours qu’a duré l’atelier ont montré qu’entre les acteurs de la régulation et de l’autorégulation, à défaut d’avoir une convergence de vue, il y a au moins des réflexions extrêmement profondes.

Que doit-on attendre de l’Oif en termes d’appui à l’expérience de co-régulation qui fait son petit-bonhomme de chemin au Bénin ?

L’expérience de co-régulation qui est en train d’être menée au Bénin servira désormais de modèle aux actions de l’Oif dans d’autres pays à partir de 2013. L’Oif restera extrêmement attentive aux évolutions en cours dans le paysage médiatique béninois.

Elle sera surtout disponible, comme elle l’a toujours été, pour accompagner les acteurs béninois de régulation et d’autorégulation dans la recherche d’une plus grande professionnalisation de leur métier.

Entretien réalisé par la Rédaction

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