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Le triomphe de la vérité

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CHRONIQUE NUTRITION N°6:L’alimentation habituelle des Béninois


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Pour la grande majorité des Béninois, manger représente essentiellement une habitude et non un véritable besoin de se nourrir. Car, nous mangeons sans avoir faim. Nous trouvons souvent un refuge dans l’alimentation pour nous rassurer de la vie stressante qui nous entoure. Nous consommons généralement des aliments pour se réconforter et pas pour répondre aux besoins de notre corps. Ce comportement fait que nous mangeons souvent trop de calories, trop de protéines, trop de graisses, trop de sucres artificiels, trop de sel, trop de mélanges alimentaires au sein d’un même repas.

Cet excédent alimentaire est l’une des causes principales du développement des nombreuses maladies non transmissibles qui touchent aujourd’hui les pays en développement.

Notre alimentation quotidienne actuelle est trop copieuse. Par jour, nous avons besoins d’environ 1800 kilocalories pour les femmes et 2100 pour les hommes pour vivre normalement, avec le peu d’activités physiques que nous effectuons, et nous en consommons respectivement de 2150 et 2619 kilocalories par jour. Les excès alimentaires sont unes des raisons pour lesquelles, en 2007, 27,2 % de la population était en surpoids et plus de 21,5% en état d’obésité (STEP, 2007).

 En 2009, plus de 29% de la population était en surpoids et plus de 7% de femmes de 15 à 49 ans au niveau national étaient en état d’obésité dont 11,5% en milieu urbain (AGVSAN, 2009). Les apports alimentaires déséquilibrés (trop de protéines, apports en graisses ne respectant pas l’équilibre physiologique du l’organisme, trop de produits sucrés hors fruits) représentent une autre cause des nombreux problèmes de poids.

L’alimentation de la population urbaine est de plus en plus riche en protéines. Ils en consomment plus que les quantités dont ils ont besoins. En moyenne un citadin béninois moyen en absorbe environ 80 grammes par jour alors qu’il en a besoin d’environ 60 grammes. Cette surconsommation de protéines n’est pas anodine. Car, les excès ne sont pas stockés. Cela provoque une surcharge de travail pour le foie et les reins qui se fatiguent prématurément. Le mode alimentaire hyperprotéiné possède une part de responsabilité très importante dans le développement de maladies graves qui font beaucoup plus peur que les insuffisances hépatiques ou rénales.

Ces maladies graves et tant redoutées sont les cancers. Pour croitre et pour pouvoir fonctionner correctement les cellules cancéreuses ont besoin de beaucoup de protéines et de sucre. De nombreuses études très sérieuses ont montré la corrélation entre l’augmentation de la quantité de protéines dans nos repas et le risque de développer un cancer. Bien évidemment, la quantité de protéine consommée n’est qu’un des paramètres permettant le développement des cancers. Mais il n’est pas à négliger.

Nous mangeons trop gras et surtout trop de graisses saturées et trans. Ces graisses se trouvent dans la viande, le beurre mais aussi dans tous les produits préparés industriellement contenant des graisses hydrogénées ou de l’huile de palme (pizzas, quiches, viennoiseries, biscuits, barres chocolatées…). Les excès de graisses sont bien connus pour favoriser la prise de poids et le développement de l’obésité ainsi que celui des plaques d’athérome et les problèmes d’hypercholestérolémie.

Les gens savent généralement moins que les graisses excédentaires, si elles ne sont pas utilisées comme énergie, se stockent partout dans le corps et pas uniquement au niveau du ventre, des cuisses et des fesses. Elles se stockent dans les muscles qui s’affaiblissent et perdent de leur tonicité, diminuant ainsi leur qualité. Quand on parle de muscles, on pense généralement à ceux des bras ou des jambes mais on oublie souvent les deux organes les plus importants du corps qui dépendent de l’activité musculaire. D’abord, le cœur qui est un muscle.

Le cœur d’une personne qui mange beaucoup de graisses est gorgé de gras, fonctionne péniblement et doit battre plus rapidement pour tenter d’alimenter l’organisme. Les poumons, quant à eux, fonctionnent avec les muscles de la cage thoracique. Si ces derniers deviennent moins toniques, la capacité pulmonaire diminue, l’organisme se trouve donc sous alimenté en oxygène et le corps entier souffre. Ces situations ne sont pas irréversibles.

Mais il faut radicalement changer nos comportements alimentaires. Hormis les troubles cardiaques et pulmonaires, le développement d’autres maladies est en partie dû à la consommation excessive de graisses. Je pense en premier au diabète de type 2 parce que c’est un véritable problème de société. D’autres troubles hormonaux peuvent aussi en être la conséquence aboutissant notamment au développement de certains cancers.

Après les calories, les protéines et les graisses, passons aux glucides. Nous consommons trop de sucres industriels, c’est-à-dire le sucre qui est rajouté dans les biscuits, les confitures, les sodas… nous absorbons en moyenne 26 kilos de sucre par an et par personne. Ce sucre est dangereux surtout qu’il est presque tout le temps consommé raffiné ou blanc donc sans les vitamines, les sels minéraux et les autres éléments qui composent les aliments dont ils ont été extraits. Là encore, le sucre artificiel ne devrait être absorbé que rarement et les excès sont liés à de nombreux problèmes de santé : caries dentaires, ostéoporose, diabète, perturbations hormonales, obésité, certains cancers…

SANGNIDJO Sèmèvo Anicet

Ingénieur Agronome Nutritionniste

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