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Le triomphe de la vérité

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Littérature :L’écrivain Alain Mabanckou à l’Institut Albert Tévoédjrè


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Alain Mabanckou en pleine lecture d’un extrait de l’un de ses livres

Alain Mabanckou, célèbre écrivain africain de nationalité congolaise était hier au Centre Panafricain de Prospective Sociale – Institut Albert Tévoedjrè de Porto – Novo dans le cadre d’un échange initié par les responsables dudit centre. Il avait, à ses côtés, son collègue béninois Florent KOUAO- ZOTTI et l’ambassadeur de la France près le Bénin, Jean Paul MONCHAU.

Outre son collègue béninois et l’ambassadeur de la France près le Bénin, Alain Mabanckou était également entouré du ministre de la culture, Jean – Michel ABIMBOLA, du professeur Albert Tévoedjrè, directeur du centre et d’éminents cadres de la capitale. Les élèves – professeurs de l’école normale supérieure étaient venus aussi étancher leur soif culturelle et littéraire. Dans son mot de bienvenue, le professeur Albert Tévoedjrè a d’abord salué l’initiative prise par l’Institut français en invitant l’écrivain Alain MABANCKOU au Bénin.

Il a ensuite exhorté les uns et les autres à une bonne écoute de tout ce qui sortira des échanges. Pour l’ambassadeur Jean Paul MONCHAU, les échanges avec l’homme de plume Alain Mabanckou sont opportuns, car, a-t-il justifié, la jeunesse en a besoin. Tout en rappelant, ses premiers pas avec l’écrivain, le patron de la diplomatie française près le Bénin a étalé les compétences qu’il lui reconnait. S’appesantissant sur son dernier ouvrage intitulé Le sanglot de l’homme noir, il a déclaré que le jeune écrivain du Congo tente de susciter via ses ouvrages l’admiration de ses lecteurs. Florent Kouao – Zotti, quant à lui, estime que dans ce chef d’œuvre, le glorieux homme du jour a posé le problème du renforcement de l’homme noir. Selon lui, la dernière publication de l’auteur de Verre cassé a éveillé beaucoup de consciences en France.

 C’est un ouvrage, a-t-il affirmé, qui a suscité assez de polémiques. Alors, demande-t-il, à l’invité du jour, si c’est dans l’option de provoquer le tollé qu’il a écrit son livre. En réponse à cette interrogation, M. Mabanckou a, dans un premier temps, fait savoir qu’en France, quand on publie un livre sur l’homme noir, cela suscite toujours la polémique. C’est une question, dira l’écrivain congolais, où il y a des interdits. Le débat sera ainsi lancé par cette série de questions-réponses entre les deux écrivains amis. De nombreux sujets relatifs à ses œuvres et au continent africain ont été évoqués.

La jeune génération doit étudier les langues africaines, pas dans l’oralité mais dans l’écriture, déclare Alain Mabanckou

Au nombre des sujets abordés au cours des discussions, on note celui lié à la disparition des langues africaines. En dépit de la floraison des ouvrages littéraires écrits par des écrivains noirs pour ainsi donner corps à la littérature africaine francophone, il est très rare de trouver des œuvres complètement rédigées dans une langue africaine. De ce fait, est–il encore possible de parler de littérature africaine du moment où les livres sont écrits en français, se demande-t-on ? A cette question, Alain Mabanckou pense qu’aucun problème ne se pose. Pour lui, les écrivains d’Afrique exploitent la langue qui leur a fait voir la littérature pour transmettre leurs messages. Donc il n’y rien de grave à ce niveau.

Par ailleurs, il a indiqué que les langues propres aux Africains disparaissent parce qu’elles ne sont pas écrites. Il a exhorté les uns et les autres à corriger cela pour la conservation et la perpétuation de ces dernières. Il sera appuyé par le ministre de la culture qui a passé en revue toutes les politiques envisagées par le gouvernement pour insérer les langues nationales dans le système éducatif. La question de la responsabilité de la cellule familiale dans le processus du développement n’a pas été occultée. Alain Mabanckou montre qu’il faut d’abord maîtriser les rouages de gestion d’une famille avant de chercher ceux qui favorisent la gestion d’un pays, par ricochet de tout un continent.

Les normaliens reçoivent les armes pour exceller dans l’univers des livres

M. Mabanckou a été interpellé au cours des débats par les élèves – professeurs de l’ENS/Porto- Novo sur ce qu’ils doivent faire pour mettre les pas dans ceux de leurs aînés, pour être un jour les fleurons de la littérature africaine francophone. Se basant sur ses propres expériences, l’écrivain congolais a invité ces futurs enseignants de français des lycées et collèges à avoir d’abord la volonté. A celle-ci, ils pourront ajouter la simplicité, l’humilité et la rigueur en soi. Né en 1966 à Pointe – Noire, Alain Mabanckou, signale-t-on, compte à son actif une vingtaine d’ouvrages dont la plupart ont été sanctionnés par divers prix dont Renaudo attribué à son roman titré Les mémoires du porc épic, publié en 2006.

Esckil AGBO (Coll.)

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