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Le triomphe de la vérité

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LA CHRONIQUE DU PRESIDENT:La légitimité du coach &du coaching africain


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Au regard du n’importe quoi dit par n’importe qui au sujet du Coaching et du perpétuel complexe d’infériorité de l’Africain qui l’amène à toujours se voir derrière les Autres, il m’est apparu nécessaire de clarifier le concept de légitimité du Coach et du Coaching. Cette chronique vise au-delà du Coaching à régler le problème de Légitimité des diplômes et professions en général.

Pour certaines professions qui ont acquis droit de cité, la question de la légitimité ne se pose pas vraiment, sauf dans certaines occasions où elle est remise en cause du fait d’abus de tel ou tel professionnel. Ainsi, en va-t-il d’un enseignant de l’éducation nationale dont on ne conteste pas la légitimité à transmettre ses connaissances, d’un médecin, d’un notaire etc.

Il en est de même dans le domaine politique où, tout en ayant des opinions contraires à celles d’un élu, on ne remet pas en cause sa légitimité fondée démocratiquement ; on ne vérifie pas le permis de conduire d’un chauffeur avant de prendre son taxi, son bus où celui d’un pilote avant de rentrer dans un avion.

Pour une profession naissante telle que le Coaching, les choses ne se passent pas ainsi. La légitimité d’une personne qui se dit Coach ne va pas de soi, pas plus que la légitimité de la profession. Cette chronique vise à préciser les diverses sources de la légitimité sous les deux aspects de la légitimité du Coach d’une part, de la légitimité du Coaching de l’autre pour créer plus de compréhension et faire reculer l’ignorance qui, autour du métier donne naissance à beaucoup de confusions.

Pour le dictionnaire, Légitime : 1) qui est fondé en droit, en équité, juridiquement fondé, consacré par la loi ou reconnu conforme au droit. 2) qui est équitable, juste, mérité. Etre légitime, pour un Coach, se serait donc : ‘‘avoir le droit de’’. Le droit de quoi ? Essentiellement, celui d’exercer son métier auprès d’un client. Mais „le droit de’’, c’est aussi le droit de se dire Coach, l’appellation professionnelle.

Pour le Coaching en tant que profession, être légitime serait avoir acquis un droit de cité au niveau social. Cela signifierait que la société, prise dans son ensemble, reconnaîtrait alors que l’existence de notre métier répond à des besoins sociaux suffisamment importants et spécifiques pour que, autour deux, se construise une profession prise au sérieux.

Quatre sources irriguent ou non la légitimité du Coach. Ce sont : la légitimité donnée ; la légitimité attribuée ; la légitimité justifiée ; la légitimité prise.

La légitimité donnée (ou refusée) : La légitimité professionnelle donnée, c’est lorsque quelqu’un (personne ou institution) dit : « Je vous donne le droit d’exercer le métier de Coach ». Beaucoup de professions ou positions sociales reçoivent leur légitimité des pouvoirs publics par le biais des diplômes ou autres reconnaissances publiques : infirmières, médecins, avocats, ingénieurs, maires, députés, professeurs, psychologues etc.

Actuellement, pour les Coachs, il n’existe aucune habilitation officielle donnée par les pouvoirs publics dans le monde entier. Pourtant, dans notre profession naissante, on peut déjà distinguer deux types de légitimité donnée par des institutions.

En premier lieu, les associations professionnelles et les écoles qui délivrent, après vérification ou formation, une habilitation. La question immédiate est évidemment : de quel droit ces organismes délivrent-ils ces habilitations ? La question de la légitimité se déplace alors du Coach habilité vers les associations professionnelles et les écoles qui l’ont habilité. Il n’est pas équivalent d’avoir été adoubé par l’école de M. X, inconnu, ou par celle de M. Y dont tout le monde parle.

Pour notre part, l’école de formation (Université Virtuelle du Leadership des Ambassadeurs du Développement) est reconnue et appréciée grâce au travail titanesque abattu dans la communication, la qualité de nos interventions et la variété de nos diplômés (Consultants, Dirigeants d’entreprises publiques et privées, Officiers supérieurs de l’armée, Gouverneurs, Ministres, Députés, Diplômés en quête d’emploi, Universitaires, etc.).

Le cadre associatif mis en place autour du Concept de Coaching estampillé africain et surtout du père fondateur que je suis, vise donc à renforcer cette légitimité donnée. Ce cadre associatif a été freiné pendant longtemps par des querelles de Leaders au niveau des antennes nationales. Des tractations sont en cours pour créer un cadre associatif beaucoup plus à même de représenter la force et le sérieux actuels du Coaching Africain.

La seconde légitimité donnée est essentielle : c’est le mandat donné par le Coaché (individu, entreprise, association, couple, etc.) lui-même. Cette légitimité donnée est souvent accordée à un Coach qui a conquis le Coaché par une prestation-démonstration.

La légitimité attribuée (ou déniée) : La légitimité attribuée, c’est lorsque des tiers non directement concernés portent un jugement sur le professionnalisme d’un Coach. Citons comme tiers les anciens clients, les journalistes, les autres Coachs et ce que l’on appelle d’une façon assez vague la „profession’’. Ici, être légitime, c’est avoir bonne réputation. Ne pas l’être, c’est avoir mauvaise réputation.

La légitimité justifiée : Ce qui est en jeu ici, ce sont les compétences professionnelles qu’un Coach devrait pouvoir justifier auprès d’autres professionnels. Cette justification est bien sûr en lien avec la légitimité donnée par des écoles ou associations professionnelles qui demandent (ou devraient demander) justement aux candidats, lors des habilitations, de justifier leur savoir, de démontrer leur savoir-faire et enfin de démontrer qu’ils ont les qualités personnelles pour exercer le métier.

Dans le métier de Coach, j’ai distingué trois composantes essentielles du professionnalisme :

• La compétence de diagnostic à quatre niveaux : la personne du Coaché, les relations qu’il entretient avec son entourage, les processus de groupe dans lesquels il est engagé et enfin le système complexe que constitue son environnement. Le Coach doit savoir qu’un problème apporté par le Coaché ou son entreprise à l’un de ces quatre niveaux peut en fait se situer à un autre niveau.

• Le savoir-faire en entretien qui nécessite une capacité d’écoute exceptionnelle et celle de poser les bonnes questions.

• L’utilisation par le Coach de sa propre personne, ce qui suppose un degré élevé de conscience de soi, de vigilance personnelle et d’une certaine qualité d’être grâce à laquelle peuvent se déployer les talents, voire le génie du Coach.

Par exemple, j’ai animé une émission (les chantiers du développement) sur la radio nationale du Burkina qu’un de mes collaborateurs, l’ambassadeur Adama PAFADNAM a fait écouter à un Coach français à l’issue d’une formation en Europe. Après avoir tout suivi, il dit « ça, c’est du haut niveau, nous, on n’est pas arrivé là-bas ». La légitimité justifiée est relativement objective puisque les professionnels de même niveau qui en disposent peuvent débattre de la façon dont ils mènent leurs interventions. Elle est bien sûr décriée par les Coachs qui n’en disposent pas et qui ont alors tendance à appuyer leur légitimité sur les trois autres sources, en particulier la légitimité prise.

La légitimité « prise » (ou pas…) : Prendre sa légitimité, c’est se donner le droit d’exercer le métier, et/ou de se dire Coach. Ici, plus question de se justifier de quoi que ce soit ! Le Coach se dit : « Les diplômes, c’est relatif ! Les références client, cela ne prouve rien ! Le recours aux compétences, cela cache un manque d’assurance ! Non, ce qui compte, c’est que je me sente Coach, que je me dise Coach et que je me donne le droit, moi, d’exercer auprès des clients. Coacher, c’est être Coach. Point. »

Cette autolégitimation est la meilleure et la pire des choses pour un Coach. Pour le meilleur, elle donne au Coach une autorité personnelle et une puissance intérieure qui seront, en séance de Coaching, d’un intérêt considérable. Pour le pire, elle est pour un Coach (ou qui se dit tel) le symptôme parfois très grave d’une pathologie personnelle de toute puissance, celle-ci risquant d’entrainer des conséquences graves pour le Coaché. A l’inverse, on voit des Coachs qui, tout en disposant d’une réelle légitimité sous les trois autres aspects (donnée, attribuée ou justifiée) continuent d’être taraudés par leur droit à exercer le Coaching.

L’approche de la légitimité par les quatre sources permet également de mieux cerner ce qu’est la légitimité non plus du Coach, mais du Coaching. Ici, la question est : Cette profession a-t-elle ou non droit de cité, et pourquoi ?

La légitimité donnée au Coaching : Elle n’existe pas au niveau officiel puisque les pouvoirs publics ne reconnaissent pas pour l’instant le Coaching, que ce soit pour le permettre ou en limiter les abus. Cette absence de reconnaissance n’est pas surprenante : tous les nouveaux métiers ont commencé de cette façon et n’ont reçu d’onction officielle que lorsque la profession s’est sentie suffisamment forte pour se faire reconnaître par les pouvoirs publics.

La légitimité donnée existe par contre au niveau des clients, en particulier des entreprises pour lesquelles le Coaching devient une pratique sinon courante, du moins autorisée, parfois même valorisée. La création de postes de Coach dans certaines entreprises ou associations va dans ce sens. Ces structures, indéniablement, confèrent au Coaching une partie de sa légitimité.

La légitimité attribuée (ou non) au Coaching : De façon très confuse et diverse, la société se pose vis-à-vis du Coaching la même question que pour toute profession : ce métier répond-il à un besoin social ? Dans le cas du Coaching, la question devient : ceux qui ont recours au Coaching réussissent-ils mieux que les autres ? Sont-ils plus heureux, plus efficaces ? Etc.

 Cette question est reprise essentiellement par les médias. Le Coaching trouve ainsi une partie de sa légitimité du simple fait qu’on en parle. Chacun y va de son opinion, étant pour ou contre, sans réflexion approfondie. D’autres sous-ensembles sociaux contribuent à renforcer la légitimité du Coaching. Citons par exemple les personnes en formation qui, par leur volonté de se former au métier, apportent elles-mêmes au Coaching, de façon systémique, une certaine valorisation. Puisque des gens se forment, pourrait-on dire, c’est que ce métier existe.

La légitimité justifiée (ou non) du Coaching : Ici, la société pose à la profession les questions suivantes : Quel est le cœur de votre métier ? Comment procédez-vous ? Qu’est-ce qu’il faut savoir ou savoir-faire pour exercer ce métier ? Et aussi, question plus délicate, Comment faites-vous le ménage dans votre profession ?

La société a besoin d’être rassurée et de pouvoir vérifier que les éventuels charlatans sont mis à l’écart par les professionnels eux-mêmes. La création d’associations professionnelles répond en partie à ces interrogations. En partie seulement, car notre profession naissante n’a pas de réponse commune à la question des compétences nécessaires pour exercer le métier de Coach. Chaque école à la sienne, chaque association de Coachs également, avec parfois de profondes divergences.

Pour notre part, nous avons réussi à doter l’Afrique d’un modèle type de compétences et d’un cadre d’exercice qui s’impose comme la seule référence crédible sur le continent. L’objectif à terme est de proposer à l’Union africaine une règlementation pour l’exercice du métier de Coach en Afrique. L’enjeu est de taille car l’Afrique serait ainsi en avance sur le monde.

La légitimité prise par la profession : L’histoire du Coaching a été faite d’écoles, de Coach et d’associations qui s’autoproclamaient. Il fallait sans doute passer par là, au début. Seulement, de plus en plus, des associations, des écoles commencent par obtenir les différentes formes de légitimité pour conférer au Coaching sa légitimité.

Le Coaching et les Coachs Africains ont aujourd’hui dans plusieurs pays d’Afrique et du monde plus que droit de cité. La société les reconnait et sait à qui s’adresser pour vérifier la légitimité de tel ou tel qui se dit Coach certifié d’Afrique.

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