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Le triomphe de la vérité

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Bonne gouvernance au Bénin:Augmentation du train de vie de l’Etat, un autre scandale sous Yayi


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La bonne gouvernance au sommet de l’Etat est encore bien loin des intentions proclamées à cor et à cri. Alors que le pouvoir en fait une nécessité dans la marche du Bénin vers le développement, le train de vie de l’Etat met à nu le fossé entre les propos et la réalité.

L’attribution de rutilantes 4X4 dont la valeur est estimée à 40 millions l’unité aux députés est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ainsi, malgré les propos, les postes politiques demeurent une vache à lait. Six ans après l’accession de Boni Yayi, docteur en économie et ancien président de la Banque ouest africaine de développement (BOAD), à la tête de l’Etat, la politique n’a jamais cessé d’être aussi juteuse pour ses acteurs. Du ministre au député en passant par les conseillers du Chef de l’Etat, le maire, tous tirent un profit « insolent » des caisses « sous constante perfusion financière des bailleurs de fonds ». Et ce, malgré les nombreux engagements des tenants du « régime des économistes ».

Un frein au développement

La bonne gouvernance, clame-t-on, au sommet de l’Etat, est indispensable pour favoriser le développement du Bénin. C’est d’ailleurs, conscientes de cet état de fait que les populations, après plusieurs décennies de gabegie, ont décidé de confier le destin de leur pays, en avril 2006, au docteur en économie et banquier de renommée internationale, Boni Yayi, au détriment des véritables acteurs de la classe politique.

Mais, après des initiatives dictées d’une part par l’euphorie du pouvoir, et de l’autre par la rareté criarde des ressources de l’Etat avec comme conséquences un péril sur les salaires des fonctionnaires, le Chef de l’Etat a tôt fait de renoncer à ses initiatives pourtant saluées aussi bien par les populations que par les partenaires du Bénin. Ainsi, après avoir décidé, entre autres, de faire désormais voyager ses ministres en classe affaires, le Chef de l’Etat n’a pu combler les attentes des uns et des autres.

Prétextant de la volonté de combattre la corruption, il a doublé les salaires des ministres dont le nombre pléthorique entraîne d’importantes conséquences financières sur les maigres ressources de l’Etat. De leur côté, députés, maires et autres titulaires de postes politiques et électifs se frottent les mains en raison de la multiplication de leurs avantages pendant que les populations – leurs mandants – peinent à joindre les deux bouts.

Un sujet à polémique

Nombre d’organisations de la société civile n’ont d’ailleurs pas manqué d’attirer l’attention sur cet état de fait qui témoigne d’une mauvaise gouvernance au sommet de l’Etat. En effet, pour les centrales syndicales par exemple, la vraie plaie au développement du Bénin est indéniablement le train de vie de l’Etat.

 Prenant appui sur les « salaires politiques » qui engloutiraient, selon eux, une part importante du budget de l’Etat, ces acteurs sociaux jugent urgente la baisse du train de vie des dirigeants qui se voient offrir gracieusement maisons, voitures, gardes du corps, eau, électricité et des salaires mirobolants. Pour nombre d’observateurs, cette situation n’est pas sans conséquences sur le développement du Bénin. En effet, scandalisés par le train de vie des gouvernants béninois, nombre d’institutions financières telles que le Fonds monétaire international (FMI) et des pays tels que le Danemark ont décidé de réduire considérablement leurs soutiens financiers.

Car, pendant que le Danemark, pays dont la générosité alimente les caisses publiques, l’Etat béninois inonde ses députés et autres élus d’avantages. Le Bénin en fait une norme en attribuant à chacun de ses 83 députés au moins un véhicule (de luxe) de fonction, un garde du corps, au même moment où le nouveau président français Hollande, dès son entrée en fonction, choisit de baisser de 30% les salaires des ministres. A l’Assemblée nationale française, aucun député – à l’exception des membres du bureau de l’Assemblée et autres présidents de commissions – ne dispose de véhicule de fonction.

 Boni Yayi avait, de son côté, déjà doublé les salaires des siens. Le constat est que les pays partenaires invitent leur classe politique à donner du sens à la notion de service qui doit sous-tendre leur engagement au profit des populations. A contrario, le Bénin a décidé de choisir une voie qui contraste, à bien des égards, avec l’intention soit disant d’emprunter celle de l’émergence tel que le Ghana et l’Afrique du sud qui ont fait de la rigueur dans la gestion des fonds publics un secret de leur prospérité. Il va alors s’en dire, au regard du train de vie actuel de l’Etat, que l’exigence d’une croissance annuelle de 8% à laquelle le Bénin doit satisfaire pour prétendre à son émergence ne se profile pas à l’horizon.

Jean-Claude D. DOSSA

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One thought on “Bonne gouvernance au Bénin:Augmentation du train de vie de l’Etat, un autre scandale sous Yayi

  1. OKOYA Francis

    AU fait on peut faire le débat sur le coût de revient des avantages des députés et voir s’ils ne peuvent pas être revus à la baisse. Mais sachons qu’il s’agit des avantages mis en place par des textes depuis la première législature en 1991. Et pour ce qui est véhicules des députés il faut dire que les primes pour transport allouées aux députés par l’Etat chaque année sont cumulées sur 4 ans et le député complète directement cette somme par un retrait systématique sur ses indemnités mensuelles propres pour avoir le véhicule d’un montant de son choix.En clair le député paie a voiture de fonction avec un apport de l’Etat. j’en connais qui ont la chance de faire 2 ou plus de législatures de suite et pour la nouvelle législature, ne prennent pas de véhicule mais en poche les sous….
    merci Chers Confrères

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