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Deux jeux jours durant, du 19 au 20 avril 2012, plus de 600 délégués ont pris part à la convention de l’Union fait la Nation (UN) au Palais des congrès de Cotonou. à l’issue des travaux, l’Union fait la Nation a enclenché le processus de fusion de ses membres pendant que le Parti du Renouveau démocratique se démarque de toute fusion et menace de se retirer de la coalition.
Elle était attendue. Après les assises du 31 janvier 2010, la convention de l’Union fait la Nation a suscité un vif intérêt au sein des délégués des quatorze formations politiques venusde tous les départements du Bénin pour prendre une part active à ces rencontre qui intervient dans un contexte de grandes interrogations au sujet de l’avenir du plus grand regroupement de partis politiques du Bénin.
C’est pourquoi, après avoir rappelé l’espoir suscité par l’avènement de l’UN, Andoche Amègnissè a mis en garde contre l’éventualité d’une dislocation de la coalition. « Je suis venu vous dire que les béninois vous observent et vous n’avez pas le droit d’avoir suscité tant d’espoir pour nous laisser orphelin alors que vous êtes encore là. Vous avez promis que l’Union fera la nation et vous n’avez pas le droit de nous offrir la désunion », fera t-il observer sous un tonnerre d’applaudissements. Le porte-parole de l’Alliance ABT, Me Raymond Dossa abonde dans le même sens en notant que « malgré les péripéties, l’UN conserve un beau rêve ».
Pour le leader de Réveil Patriotique Janvier Yahouédéhou, « le Bénin va très mal et est devenu l’espace de toutes les déviances ». Aussi, parce que « l’exemple de l’UN est le plus bel ensemble de regroupement de partis politiques » pour inverser cette tendance, l’honorable Yahouédéhou invite à « tout faire pour la consolidation de l’UN » en vue d’œuvrer à l’enracinement de la démocratie dans notre pays. « Toujours en avant, jamais en arrière », lance pour sa part le professeur Antoine Détchénou.
A la suite de ces interventions, le Coordonnateur général de l’UN, Antoine KolawoléIdji a rappelé que depuis sa convention du 31 janvier 2010, les responsables de l’Union fait la Nation se sont investis, malgré certaines réserves, à faire émerger dans le paysage politique béninoise « une entité politique unique » en vue de mettre fin à l’émiettement politique dans notre pays.
Ainsi, fera-t-il observer, les deux principaux défis pour la concrétisation de cette ambition ont été de « se structurer en tant que qu’organisation » et de « régler le problème de financement ». Néanmoins, si les résultats obtenus sont mitigés marquées notamment par l’échec du candidat unique de l’UN à l’élection présidentielle de mars 2011, l’espoir est permis. « Malgré les difficultés, nous triompherons », dira-t-il.
« A la politique de division, nous opposons la politique de rassemblement »
L’heure n’est pas encore au requiem funèbre pour l’Union fait la Nation, selon Bruno Amoussou. Procédant à l’ouverture des travaux de cette convention, le président de l’UNs’est démarqué des sombres présages sur l’avenir de son organisation. Ainsi, s’il reconnait les difficultés à faire l’unanimité au sein des différentes formations qui composent l’UN, Bruno Amoussou invite à « inscrire nos actions dans la durée » avec beaucoup de lucidité et de courage pour « construire patiemment un parti capable d’aider notre peuple ».
Cela est d’autant plus nécessaire que pour le président de l’UN, »jamais notre pays n’a été aussi divisé, aussi plongé dans une atmosphère de tension. C’est pourquoi, invitant à « mettre fin à nos querelles enfantines face aux enjeux », Bruno Amoussou convie le PRD, le PSD, le MADEP, Force Clé, AAR, UP… à prendre leur destin en main pour « l’édification du parti de nos rêves ». « Si nous en avons la volonté, nous pouvons construire quelque chose ». Aussi, parce que l’histoire récompense toujours ceux qui osent », Bruno Amoussou conclue que « peu importe si nous ne sommes pas compris dans l’immédiat ».
Somme toute, à l’issue de cette convention qui a permis la mise en place d’un nouveau bureau politique conduit par Bruno Amousou avec pour président d’honneur Séfou Fagbohoun en lieu et place de Nicéphore Soglo, la marche vers la fusion se poursuit en vue de faire de l’Union fait la Nation un parti unifié.
Jean-Claude D. DOSSA
