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Bilan de la gestion de l’an 1 de Boni Yayi 2:La refondation secouée, les réformes en danger, Yayi toujours engagé


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Le Chef de l’Etat, Docteur Boni Yayi réélu le 13 mars 2011 au premier tour de l’élection présidentielle

Le 6 avril 2011, Boni Yayi, Président candidat historiquement réélu au premier tour des tumultueuses élections de 2011 a prêté serment. Il entame son second mandat sous une autre méthode de gestion : la Refondation. Plusieurs fronts sont donc ouverts avec d’importantes réformes. Mais cela n’a pas été une partie de plaisir pour les partenaires sociaux que sont notamment les travailleurs.

Ce jour, le Chef de l’Etat, Docteur Boni Yayi réélu le 13 mars 2011 au premier tour de l’élection présidentielle ferme la première année de son second mandat. Dans le souci de donner un contenu réel à sa nouvelle méthode de gestion baptisée « La Refondation », il a engagé plusieurs réformes tant sur le plan économique, social que politique. Mais très tôt, beaucoup ont dû déchanter avec les méthodes de mise en œuvre de celles-ci, puis le pays est plongé dans d’interminables débrayages sanctionnés par les colères noires du Président publiquement exprimées.

Les douaniers privés du droit de grève

Les premiers fonctionnaires d’Etat qui ont subi la foudre de la refondation sont les disciples de Saint Mathieu. A la faveur de la grande réforme portuaire baptisée Programme de Vérification des importations de Nouvelle Génération qui met au devant de la scène la société Bénin Control SA, une vaste campagne de dénonciation est enclenchée contre les douaniers. Ils sont soupçonnés selon le Chef de l’Etat et ses collaborateurs de tricher avec les caisses nationales, privant ainsi le pays d’importantes ressources financières.

 Du coup, la mayonnaise a pris. Des scènes d’affrontements entre douaniers et populations, douaniers et militaires sont observées au Port autonome de Cotonou et dans certaines régions du pays. Des douaniers ont été même physiquement agressés et montrés sur certaines chaînes de télévision. Pour protester contre le fait, le Syndicat des Douaniers du Bénin (SYDOB) enclenche une grève et invite le Chef de l’Etat à présenter publiquement des excuses aux disciples de Saint Mathieu. Deux ministres du gouvernement (Ministre de l’Economie et des Finances et le Ministre de l’intérieur) ont présenté les excuses en lieu et place du Chef de l’Etat.

Dans la foulée, une loi interdisant le droit de grève aux douaniers est introduite au Parlement. Après quelques protestations, elle a été votée. Le Président de la République la promulgue et a menacé les douaniers de radiation s’ils ne s’y soumettent pas. Sans trop de bruits, les douaniers se soumettent, reprennent le travail et sont donc définitivement privés du droit de grève.

Des réformes à polémiques

La principale réforme qui a emporté le droit de grève des douaniers reste le Programme de Vérification des Importations de Nouvelle Génération (PVI-NG). En effet, à l’issue d’un appel d’offre international, une société internationale représentée par l’opérateur économique béninois, Patrice Talon gagne le marché. Désormais, les douaniers se trouvent dessaisis de toute opération de vérification et d’escorte des marchandises déversées au Port autonome de Cotonou. Des intérêts divers étant menacés, des protestations fusent de toute part.

Mais la vaste campagne médiatique organisée par le Chef de l’Etat a permis de discipliner les réfractaires de cette réforme applaudie par la plupart des Béninois. Mais environs un (01) an après sa mise en œuvre, elle semble avoir du plomb dans l’aile. Le 05 mars dernier la société s’est vu retirer le volet « escorte » pour laquelle le Chef de l’Etat a pourtant juré ne pas reculer. On apprend déjà que la société s’apprête à assigner l’Etat devant les juridictions compétentes pour violation des clauses du contrat. L’autre réforme, c’est bien celle liée au vote de la loi anti-corruption qui rend imprescriptibles les crimes économiques.

Si elle est saluée de tous, beaucoup ont aussi déploré que l’organe chargé de suivre sa mise en œuvre soit placé sous la tutelle du Chef de l’Etat. Depuis des mois que la loi a été votée, cet organe n’est toujours pas installé. La révision de la constitution était aussi une des priorités annoncée par le Chef de l’Etat pour son second mandat. Mais tel que le processus se déroule, beaucoup s’y opposent déjà. Des campagnes anti-révision sont d’ailleurs déjà lancées et la majorité qualifiée à l’Assemblée nationale pour opérer la révision semble s’effriter.

On reproche surtout au Chef de l’Etat d’organiser un flou artistique autour du texte à réviser vu que le rapport déposé par la Commission Ahanhanzo n’a pas été déposé et que parallèlement au projet de révision soumis au Parlement, une autre commission est également installée par le Président de la République. Le rapport de celle-ci n’est toujours pas connu. Du coup, des intentions cachées sont à tort ou à raison prêtées au Chef de l’Etat. Actuellement, le projet semble être rangé aux calendes grecques.

Le choc avec les enseignants

Le dernier bras de fer engagé par le Chef de l’Etat avec les partenaires sociaux reste celui des enseignants. Sur la base d’un décret augmentant de 25% le salaire des fonctionnaires d’Etat, les enseignants réclament leur part. Le gouvernement s’y oppose brandissant l’indisponibilité des ressources et la menace des partenaires techniques et financiers de suspendre leur aide si un seul copeck des ressources de l’Etat serve encore à augmenter les salaires. Le Front des syndicats des trois ordres de l’enseignement résiste et exige un engagement écrit même si les effets sont différés sur plusieurs années.

Le gouvernement s’y oppose et menace de radier les enseignants grèvistes s’ils ne reprennent pas le chemin de l’école. Des semaines de débrayage se sont écoulées. Sous les supplications des parents d’élèves, la grève est suspendue. Les cours ont repris et l’année blanche est évitée. Mais beaucoup craignent une année bâclée. Les enseignants continuent d’ailleurs de bouder vu que leurs salaires sont suspendus et qu’ils disent avoir été humiliés par le Président de la République.

Donatien GBAGUIDI

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