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Le triomphe de la vérité

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Interview avec l’humoriste camerounais, Valery Ndongo:« Je ne fais pas de l’injure gratuite avec mes pièces d’humour »


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L’humoriste camerounais, Valery Ndongo en pleine action

Valery Ndongo est un jeune humoriste camerounais. Dans le cadre de la 11ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (FITHEB 2012), l’artiste a présenté sa comique pièce « Bienvenue au Kwatt » qui a beaucoup fait marrer les spectateurs. C’était jeudi dernier sous les paillotes de l’Institut français de Cotonou. Juste après le spectacle, Valery Ndongo a accepté nous parler de cette création et de ses projets.

L’Evénement Précis: Qu’est-ce qui vous a inspiré à écrire « Bienvenue au Kwatt » ?

Valery Ndongo : Je l’ai écrit parce que je veux parler de cette langue qu’on appelle « Camfranglais » qui est un mélange de l’anglais et du français dans le dialecte camerounais. J’essaie donc de vulgariser cette langue et surtout de parler de là où je viens.

Le paradoxe, c’est que vous avez beaucoup égratigné les femmes blanches dans votre texte que vous venez d’interpréter. Et voilà que c’est une blanche qui a mis en scène la pièce. Comment s’est passée alors la collaboration entre vous et Sonia Ristic, votre metteur en scène ?

Notre collaboration s’est passée comme cela se passe d’habitude dans le milieu artistique. Je l’ai rencontrée à Paris en 2009. Elle présentait un spectacle « 14 minutes de danse » que j’ai beaucoup aimé. Puisqu’elle est metteur en scène et dramaturge, je me suis dit que ce sera intéressant de travailler avec elle. Je l’ai approchée, elle a été aussi intéressée et a accepté de découvrir le monde de l’humour, « du stand up » qui est le mien et qu’elle ne connaissait pas. C’est comme ça que la collaboration a commencé.

On travaille ensemble et on se respecte mutuellement. Généralement, nous humoristes africains, on interprète le texte qu’on écrit soi-même. Il en est ainsi parce qu’on est jamais mieux servi que par soi-même. L’autre raison, c’est qu’avant, les gens ne faisaient pas trop confiance aux humoristes. Ils écrivaient beaucoup plus des textes dramatiques. Mais cela a changé un peu maintenant. Nous aussi on a commencé par s’ouvrir aux dramaturges. C’est une des raisons qui fait que je m’entends bien avec Sonia qui elle, est dramaturge.

Votre texte est-il une commande du Tarmac ou une inspiration personnelle ? Parce qu’on voit sa ressemblance avec une autre pièce du Tarmac qui parle toujours des relations entre le Nord et le Sud, la France- Afrique et tout ?

Une commande de Tarmac, non. Pas du tout. Le Tarmac, on s’est rencontré en 2009 à Ouagadougou avec Valery qui a apprécié mon travail et m’a proposé de me produire sur la place parisienne. « Bienvenue au Kwatt » est ma deuxième pièce que j’ai présentée au Tarmac. J’avais écrit le texte que je lui ai présenté. Par la suite, il a fait son travail dans son coin. C’est vraiment une coïncidence. En même temps, cela coïncidait avec le cinquantenaire des indépendances en Afrique. Du coup, quand on écrit sur le cinquantenaire des indépendances, c’est assez difficile de ne pas parler des relations France-Afrique, des Noirs et des Blancs.

Vous dites que ce sont des histoires vécues que vous écrivez pour les représenter au public sous forme de pièce. Quel regard portent sur vous alors vos amis blancs ou blanches lorsqu’ils vous voient aborder ce que vous avez vécu ensemble avec eux sur la scène ?

Je pense que ça va bien entre nous. En plus, les Blancs ont une très longue tradition d’humour. Quand on fait un style qui n’est pas de la provocation, ou des injures, mais qui est au second degré et qui est subtil, détourné et contourné, ça marche. J’ai plein d’amis blancs avec lesquels je m’entends bien. C’est quand on plonge dans l’injure et dans la provocation gratuites que ça cause des problèmes.

Des projets ?

Oui j’en ai beaucoup. Il y a le stand night show que j’organise. C’est la série de formations que je fais en Afrique. C’est un gros projet de formation, de création et de structuration d’un réseau de jeunes humoristes en Afrique. Après ça, je travaillerai sur mon prochain spectacle qui sera essentiellement fait sur « Les émigrés africains en France».

Propos recueillis par

Donatien GBAGUIDI

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