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Grève dans le secteur de l’éducation:Mathys Adidjatou appelle au sursaut patriotique, Paulin Gbènou exige des engagements


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La Mef Adidjatou Mathys et...

La grève des enseignants a été au cœur d’un face-à-face hier, dimanche 11 mars 2012 entre la ministre de l’économie et des finances, Adidjatou Mathys et le deuxième porte-parole du front des trois ordres de l’enseignement, Paulin Gbénou. C’était au cours de l’émission dominicale, « Zone Franche » de Canal 3.

Qu’est-ce qui explique la grève des enseignants ? Amorcée depuis la fin du mois de janvier 2012, la grève des enseignants des enseignements maternels, primaire et secondaire fait suite, selon Paulin Gbénou au refus du gouvernement d’inclure le personnel enseignant parmi les bénéficiaires de la mesure de revalorisation du point indiciaire à tous les agents de la fonction publique.

 Or, explique le porte-parole du Front, le décret N°2011-505 du 05 août 2011 portant institution d’un coefficient de revalorisation des indices de traitement des agents de l’Etat stipule, en son article 1er que « il est institué un coefficient de revalorisation de 1,25 de l’indice de traitement des agents de l’Etat ». Aussi, estime-t-il, l’institution d’un coefficient spécial de valorisation de l’indice de traitement des enseignants ne saurait être évoquée pour priver ces derniers de la mesure d’extension de la mesure de relèvement du point indiciaire au profit de tous les agents de l’Etat.

Cela est d’autant plus vrai selon lui que le décret instituant cette extension ne spécifie nullement les bénéficiaires surtout que la Cour constitutionnelle avait déjà jugée discrimination une telle particularisation desdits bénéficiaires.

De son côté, la ministre Mathys Adidjatou, le mouvement de grève des enseignants découle de la mauvaise interprétation faite par les enseignants du décret N°2011-505 du 05 août 2011 portant institution d’un coefficient de revalorisation des indices de traitement des agents de l’Etat. Elle fait observer à cet effet que l’allocation d’incitation à la fonction enseignante a « été troquée contre la revalorisation du point indiciaire de 1,25 » qui était déjà intervenue à la faveur du décret N°2010-101 du 26 mars 2010 dont le bénéficie est sensible même à la retraite de l’enseignant et qui stipule que « il est institué au profit des personnels enseignants de la maternelle, du primaire, du secondaire général, technique, et professionnel, un coefficient de revalorisation du traitement indiciaire de 1,25 ».

« Ils ont abandonné volontairement l’allocation à la fonction enseignante », explique Dès lors, la récente décision du gouvernement de procéder à l’augmentation du point indiciaire ne saurait concerner les enseignants qui en ont été les premiers bénéficiaires. Cela est d’autant plus vrai que, rappelle-t-elle, le principe a déjà fait l’objet de l’adhésion des syndicats d’enseignants au cours de négociations antérieures. Il en a été de même, révèle-t-elle au cours de la rencontre entre le Chef de l’Etat et les enseignants.

Quelle porte de sortie à la crise ? La reprise des cours est une exigence pour le gouvernement, selon la ministre Mathys Alayi Adidjatou. Dans cette perspective, explique-t-elle, le gouvernement « prend bonne note de la doléance nouvelle formulée par les enseignants ». Ainsi, faisant observer que la question de l’éducation est une question prioritaire pour le gouvernement, Adidjatou Mathys se refuse à tout engagement formel. « La question est entendue mais il n’y a pas les moyens pour prendre des engagements. Le Chef de l’Etat n’a pris aucun engagement lors de l’audience ».

Une telle prudence est dictée, selon ses explications, par les exigences du Fonds monétaire international (FMI) et de l’UEMOA dont le ratio masse salariale / recettes fiscales est largement dépassé par le Bénin qui, en lieu et place des 35% fixés a déjà atteint 47% en raison des nombreux avantages accordés par le gouvernement aux travailleurs et particulièrement aux enseignants. Et pour illustrer cet état de fait, Adidjatou Mathys fait observer que de 2006 à 2011 les recettes fiscales sont passées de 417 milliards à 605 milliards tandis que la masse salariale a bondit de son côté de 138 milliards à 263 milliards de francs CFA.

Pour le ministre Adidjatou, les enseignants demeurent les principaux bénéficiaires des mesures sociales en faveur des ravailleurs. Il en est ainsi avec la revalorisation de nombreuses primes dont celles relatives au logement, à la correction des examens etc. « On a tellement donné qu’aujourd’hui, on a le dos au mur », se désole ainsi l’argentier national avant d’inviter les enseignants à un sursaut patriotique par la reprise des cours et la poursuite des études pour la prise en compte de la doléance des enseignants. « Vous retournez à l’école et on poursuit les négociations », préconise-t-elle.

Cette voie de sortie de crise n’est pas partagée par le porte-parole du Front, Paulin Gbenou. « Nous ne pouvons pas sortir de cette crise sans engagement », fait observer pour sa part le syndicaliste. Dès lors, pour lui, la poursuite du dialogue pour une matérialisation de l’engagement du gouvernement à satisfaire la doléance des enseignants demeure la porte de sortie de la crise dans laquelle se trouve plongée l’école béninoise. Cependant, rassure-t-il, « cette année scolaire ne sera pas une année blanche ».

Jean-Claude DOSSSA

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