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Le triomphe de la vérité

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Propos de Raoufou Affagnon, lors de l’Assemblée générale de Porto-Novo:« Nous sommes prêts à sauver l’année si le gouvernement est prêt à en payer le prix » dixit Raoufou Affagnon


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« Ce qui s‘est passé ce matin donne une preuve irréfutable que les Départements de l’Ouémé et du Plateau, tiennent le flambeau de la fronde syndicale. Nous venons de faire échec aux manœuvres de confiscation des libertés, en refusant d’aller à l’affrontement avec la police, puisqu’il nous a été interdit de nous réunir dans l’espace scolaire, dans tous les espaces publics, nous nous retrouvons dans un domicile privé. C’est une victoire qui nous conduira loin.

 Demain, nous allons marcher sur la primature là où travaille le premier ministre Pascal Iréné Koukapki, qui pendant un mois nous a rassuré que nous sommes bel et bien concernés par le bénéfice des 25%. Mais malheureusement, après le lavage de cerveau qu’il a subi aux conseils des ministres, il est passé à la télévision pour se dédire et dire le contraire de ce qu’il a dit pendant un mois. Conformément à la décision de la cour constitutionnelle, conformément aux protocoles d’accords signés avec les centrales et confédérations syndicales le 5 Août 2011, conformément au décret pris par le gouvernement le même jour, Koukpaki s’est dédit, désormais, il est disqualifié pour continuer à diriger le cadre de concertation gouvernement-centrale syndicales.

Chers collègues, le droit de grève est garanti par l’article 31 de la constitution. La grève que nous observons actuellement est légitime et légale, puisqu’elle nous a été imposée par le non respect par le gouvernement de la décision de la cour constitutionnelle et du contenu du protocole d’accord signé avec les centrales. Nous défendons actuellement un droit acquis, et la défense du droit acquis n’entraine aucune défalcation sur salaire. Si le gouvernement le fait, c’est à ses risques et périls. S’il ne répond pas devant le tribunal des hommes au Bénin, il répondra devant le tribunal des hommes sur le plan international, devant l’Organisation Internationale du travail dont le Bénin est membre.

Le gouvernement n’est pas du tout fondé à radier pour affaire de grève. Cette menace n’existe nulle part dans la loi portant exercice du droit de grève au Bénin. Elle est inventée de toute pièce par un gouvernement qui est complètement soulé. Depuis quelques temps notre gouvernement nage dans des confusions terribles, des confusions qui font pitié. Dans le même temps, le gouvernement dit qu’il reconnait que nous devons être bénéficiaires de l’extension des 25% à tous les agents de l’Etat, dans le même temps, il dit que nous ne sommes pas concernés par le payement de ces 25%. Après le gouvernent nous dit qu’il n’a pas les moyens et qu’il ne peut pas nous payer maintenant. Alors quoi faire?

Le gouvernement a perdu le nord, le gouvernement est malade et nous avons l’obligation de les discipliner et cette grève aidera à le faire. Nous sommes prêt à sauver l’année si le gouvernement est prêt pour payer le prix et le prix à payer, c’est qu’il doit non seulement reconnaitre qu’il est débiteur mais en plus, il doit nous dire de façon claire et nette quant est-ce qu’il va nous payer. Nous avons des propositions à lui faire pour nous payer dans les plus brefs délais, sans aller au port dégager des camions vides. Au jour d’aujourd’hui, si le gouvernement reconnait avec nous que la taille de son équipe est pléthorique, il peut dégraisser. Les ministres seront mis au chômage pour le bonheur du peuple.

 Le gouvernement a bien fait de fusionner certains ministères, il devrait poursuivre cette tâche de fusionnement pour réduire les coûts politiques qui sont des dépenses inutiles. Même dans le secteur de l’éducation, on a besoin de dégraissage. Cela va nous permettre de régler les dysfonctionnements auxquels nous assistons actuellement. Le gouvernement est aujourd’hui si affaibli, qu’il est incapable de régler les problèmes les plus mineurs. Par exemple depuis quelques semaines la direction des examens et concours de l’enseignement secondaire est bloquée.

 Le directeur qui est en poste à été déchargé par le nouveau ministre qui estime qu’il a déjà fait six ans. Le nouveau ministre a fait une proposition qui est bloquée aux conseils des ministres. Le chef de l’Etat est informé de la situation et il sait que nous sommes en pleine période de préparations des examens de fin d’année, pourtant il n’a rien fait pour dénouer la crise. Cela veut dire que si nous sortons de la crise actuelle, nous allons tomber directement dans une nouvelle crise, parce que le gouvernement nous y pousse. Le gouvernement est non seulement champion de la culture des discriminations, des injustices mais il est également champion de toutes les stratégies pour faire le lit qui nous conduit de crise en crise, de grève en grève.

Nous ne sommes pas des spécialistes de la grève, nous sommes des professionnels de l’éducation, mais malheureusement nous sommes dirigés par des hommes et des femmes qui ne savent que mentir, voler, tricher et frauder. Nous avons à faire à des hommes et des femmes prévaricateurs, prédateurs des maigres ressources de la nation. Il est temps que les salaires soient révisés au Bénin, il est temps que le chef de l’Etat donne la preuve qu’il est au service de Dieu et Dieu ne peut pas utiliser quelqu’un qui gagne trois fois le salaire de son voisin du Nigéria, c’est excessif, c’est inadmissible. Nous devons revoir les salaires politiques en commençant par le président de la république. En révisant son salaire, nous trouverons les moyens pour régler rapidement la crise qui prévaut actuellement dans le secteur de l’éducation ».

Propos recueillis par Fréjus MASSIHOUNTON

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