.
.

Le triomphe de la vérité

.

LA CHRONIQUE DU PRESIDENT:Apprivoisons notre susceptibilité


Visits: 2

« Les petits esprits sont trop blessés des petites choses ; les grands esprits les voient toutes et n’en sont point blessés ».

Duc de la Rochefoucauld

Patrick Armand Pognon, Consultant International Certifié en développement

« Il est susceptible ! », « elle prend tout mal ! », « on ne peut rien lui dire », qui n’a jamais entendu ce type de phrases ? Mais que ressent celui qui vit ça ? Souvent nous considérons la susceptibilité comme un vilain défaut. Pourtant, au-delà de ce premier jugement, en y réfléchissant, il est possible de se rendre compte que sous ce terme se cache une émotivité « à fleur de peau ».

Quand il arrive de dire de quelqu’un qu’il/elle est susceptible, c’est en référence à une réaction négative qu’il/elle a eu suite à un événement qui le/la concerne directement. Cette réaction est la conséquence des émotions que ressent alors cette personne : colère, blessure, sentiment d’injustice, ressentiment ! Autant d’émotions qui font mal.

A titre d’exemple, il suffit qu’un dictateur déclare que la France veut coloniser son pays pour que beaucoup d’Africains se mettent en branle pour le supporter. Il suffit qu’une femme dise que son mari la fait souffrir pour que beaucoup de femmes disent qu’elle a raison.

En fait, derrière la susceptibilité se cachent bien souvent une grande émotivité et/ou un manque de confiance en soi. Cela se traduit par une grande sensibilité à ce que les autres peuvent dire ou penser. Cela peut arriver à n’importe qui lors d’un moment de fatigue ou en cas de coups durs. Une parole un peu rude, mal comprise ou encore un ton de voix manquant de respect touchent la personne et son amour propre à la manière d’un coup. Celle-ci se sent alors très seule et attaquée pour et dans ce qu’elle est.

Les émotions montent en elle, se bousculent au point qu’elle n’arrive plus à relativiser ce qui lui arrive, ni à prendre de la distance. Nous sommes tous touchés par certains évènements, mais c’est l’impulsivité et l’émotivité de cette personne à ce moment-là qui va mettre en lumière ce malaise. Nous sommes tous susceptibles mais cela ne s’exprime et n’est visible que dans certaines situations différentes pour chacun !

Alors, attention, quand il s’agit de susceptibilité, il n’y a pas qu’une personne en cause ! En effet, la susceptibilité est une réaction à ce qu’a dit ou fait quelqu’un d’autre. Parfois, il nous arrive d’être blessant sans le vouloir et, face à un « susceptible », se remettre en cause peut être une bonne chose.

Toutefois, il est possible surtout pour un Coach de tenir des propos embarrassants et provocants pour toucher la susceptibilité de quelqu’un et produire une prise de conscience.

Aussi, celui ou celle qui entend trop souvent les autres lui reprocher d’être trop susceptible, doit entendre ce signal d’alarme et comprendre qu’il est temps d’apprendre à relativiser et à prendre confiance en soi. S’interroger sur ce qui nous a touchés peut nous en apprendre long sur nous-mêmes.

De plus, l’émotivité est loin d’être un défaut, une fois acceptée et apprivoisée, elle peut permettre de développer des activités créatives et d’être plus réceptif aux choses qui nous entourent.

Au fait, nous sommes tous d’accord que la France ou autres puissances n’a pas d’amis mais que des intérêts, que beaucoup d’hommes traitent mal leur femme, que certains patrons sont chiants. Seulement, la susceptibilité nous empêche de voir que parfois les intérêts français rejoignent les nôtres, que la France cède sous pression, que tous les hommes et patrons ne sont pas mauvais et qu’il faut analyser chaque cas et tirer les conséquences.

La susceptibilité provient aussi de l’orgueil, de la vanité, nous nous croyons le centre du monde. Nous sommes blessés quand les autres n’ont pas assez d’égards pour nous, et cela nous tracasse au point quelquefois de nous faire négliger ou oublier des choses importantes.

Qu’est-ce que cela peut nous faire, si nous n’avons rien à nous reprocher, qu’un tel ne fasse pas attention à nous ? Nous n’avons besoin d’être approuvés que par notre conscience. Inquiétez-vous peu de qui est pour vous ou contre vous. Ayez la conscience pure et vous posséderez toujours la joie.

La susceptibilité rend malheureux ; elle crée un véritable esclavage pour celui qui est trop sensible à l’opinion des autres. Elle cause une déperdition considérable des forces psychiques, elle détruit des couples, des relations de travail car débouche sur la non-expression des ressentiments. Les gens préfèrent vous flatter que de vous dire la vérité afin d’éviter votre colère. Des conjoints incapables de se dire la vérité, des collaborateurs obligés de flatter, etc.

J’ai suivi un film dans lequel un homme a fait l’amour avec une femme. Lui était au septième ciel mais la femme n’a rien ressenti. Elle se disait que ce serait la première et la dernière fois avec lui. Sa prière est qu’il finisse et s’en aille. Quand il a fini, il a demandé à la femme comment c’était et la femme lui a demandé de quoi il parle. Ayant constaté la frustration de la femme, il lui a demandé de dire comment elle doit être embrassée, caressée, etc.

Au bout de quelques minutes de mise en application des instructions, c’est la femme qui était au septième ciel et la relation fut sauvée. Voilà ce qu’une susceptibilité apprivoisée peut faire comme miracle. Apprivoisée, la susceptibilité nous permet d’apprendre à nous améliorer, à faire mourir le moi extérieur pour développer le moi intérieur. Au lieu de se préoccuper de ce qui est dit, il faut se préoccuper de ce que cela nous révèle.

Il arrive quelquefois que la susceptibilité soit la conséquence d’une impressionnabilité excessive, due à la timidité. Une personne timide se raidit, s’enferme en elle-même, n’ose se mêler aux autres, se faire connaître, se faire aimer. Son attitude la fait paraître orgueilleuse et insociable, alors qu’au contraire elle souffre de n’oser parler ni agir, s’attriste et se tourmente de se voir mal jugée.

Bien souvent un enfant devient timide par la faute des parents qui ne se rendent pas compte de sa sensibilité excessive et la blessent par des réprimandes brutales, des brusqueries qui froissent sa délicatesse, déterminant ainsi chez lui un complexe d’infériorité qui lui nuira toute sa vie, à moins qu’il n’arrive un jour à s’en débarrasser.

« L’instinct agit. L’émotion agite », disait Jean DELAY et à Janet d’ajouter que « la conduite de l’émotion est une conduite de l’échec ».

Par Coach Patrick Armand POGNON

Président de l’Association des Coachs d’Afrique

Reviews

  • Total Score 0%



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page