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Devant un parterre de personnalités, parents et amis, le tout nouveau Directeur général de la Sonapra, Idrissou Bako a pris service hier à la Sonapra à la grande satisfaction des travailleurs qui ont unanimement décrié la gestion de l’ex patron dont le départ réjouit plus de 8O% du personnel selon le syndicat de la Sonapra. Nommé lors du dernier conseil des ministres, le nouveau DG qui mesure l’ampleur de la tâche, appelle à la remobilisation et s’engage à accompagner les réformes de la refondation du Président de la République.

Passation de service mémorable à la Sonapra. Un « Idrissou » remplace un autre à la tête de la Société nationale pour la promotion agricole (Sonapra).

Mais les deux ne se ressemblent pas. Le sortant part avec un cinglant désaveu de ses ex-administrés et l’entrant est porté à bout de bras. Idrissou Gounou Bio Sina, l’ex-patron de la Sonapra, désormais Conseiller spécial du Chef de l’Etat à l’aménagement du territoire a officiellement remis à son successeur, Idrissou Bako, ancien Coordonnateur du Projet de développement des racines et tubercules (Pdtrt), le tablier d’une société aussi indispensable dans le renflouement des caisses de l’Etat, mais dont la gouvernance a beaucoup souffert aux dires de ses travailleurs.

 Cette cérémonie de passation de service qui s’est tenue dans les locaux de la société hier, mardi 14 février restera à jamais gravée dans la mémoire des uns et des autres.

Le personnel conteste la gestion du DG sortant, SINA se défend

La passation de témoin entre l’ancien directeur et le nouveau locataire a été une occasion de délivrance pour le personnel de la Sonapra qui saisit cette occasion pour dénoncer les fausses notes de la gestion du DG sorti. Le ton a été acerbe dans le rang des travailleurs qui se sont faitz représenter dans l’expression de leur sentiment par le trésorier général du Syntra-Sonapra, Jacob Alabi. Ce dernier n’est pas allé par quatre chemins pour rejeter la gestion de leur ancien patron. Certains faits illustrent selon lui le comportement de mécontentement manifesté par les travailleurs.

Il s’agit surtout de la gestion des ressources humaines qui passe selon le syndicat par la gestion des compétences et des motivations. Malheureusement dira t-il, « ces deux notions n’ont pas fait objet de préoccupation du Directeur général ». Selon le Syntra-Sonapra, tous les recrutements et promotions qui ont été effectués au cours du passage du Directeur SINA à la tête de la société n’ont jamais tenu compte des réels besoins de l’entreprise en dehors de quelques travailleurs de la Promotion des filières agricoles.

 « De même, les démissions de hauts cadres de leur poste, notamment les directeurs techniques, pour cause de mauvaise gestion de la hiérarchie ont marqué le passage de Idrissou Gounou Bio Sina à la tête de la Sonapra », a martelé Jacob Alabi. Ce sont autant de signaux qui ont contribué à la démotivation des travailleurs si l’on s’en tient aux propos de leur représentant. « C’est la toute première fois que la joie anime plus de 80% du personnel lors d’un changement à la tête de la Sonapra », a déclaré le syndicaliste.

 Cet état de chose a conduit le syntra-Sonapra à paraphraser l’icône, Indira Gandhi qui a dit en son temps, « le bien que l’on fait, le ciel vous le rend. Le bien que l’on garde, la terre vous le prend, on ne donne jamais rien sans l’avoir reçu, et tout ce qui n’est pas donné est perdu ». A cet effet, deux questions ont été posées au Directeur sortant. Avez-vous réellement réussi à mettre le personnel de la Sonapra au travail après la cession de son outil industriel ?

Aviez-vous le sentiment d’avoir démarré la Promotion des filières agricoles après la cession de cet outil industriel ? Telles sont les interrogations qui laissent tout le personnel sur sa faim pour inviter le tout nouveau patron des lieux à développer le sens d’écoute et de confrontation des idées avant toute prise de décision. Comme pour donner raison au personnel, le DG sortant, Idrissou Gounou Bio Sina a dans son allocution, reconnu que « les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs ».

En poursuivant son discours de fin de mandat, le désormais ancien Dg/Sonapra a fait le bilan de son séjour à la tête de cette unité tout en parlant d’une gestion efficace axée sur le sens d’écoute un peu comme pour réfuter toutes les accusations dont le syndicat l’accable. N’ignorant guère l’important maillon que constitue le syndicat, il a néanmoins salué l’engagement de ses collaborateurs à ses côtés dans la réussite de sa mission durant les 03 ans qu’il a passés parmi eux.

Toutefois, il a fait cas des nombreuses actions qui ont été menées notamment sur les plans financier, matériel et administratif. « Je quitte mais nous sommes ensemble » a-t-il affirmé pour rassurer son successeur de sa disponibilité à l’accompagner dans sa nouvelle mission.

Le nouveau Directeur, prêt à accompagner les réformes de la société

Mesurant la grande responsabilité qui lui incombe en ce moment où se prône la refondation du Bénin à travers des réformes, le désormais actuel directeur général de la Sonapra se dit lucide. « Nous sommes à un tournant stratégique, où la refondation n’est pas seulement un concept politique, mais recouvre pour l’agriculture béninoise un contenu technique précis » a-t-il souligné.

L’adoption du Plan stratégique de relance du secteur agricole (Psrsa) reste pour Idrissou Bako une vision en parfaite harmonie avec le tout premier des huit (08) Objectifs du millénaire pour le développement (Omd), à savoir entre autres, « éliminer l’extrême pauvreté et la faim ». Ingénieur de son Etat, le nouveau locataire de cette société entend pleinement jouer sa partition dans la transformation prochaine de la Sonapra en Agence béninoise pour la promotion des filières agricoles.

Compte tenu des nombreux atouts agricoles dont dispose le Bénin, il sera question pour l’ingénieur de faire la promotion des filières agricoles porteuses qui nécessite des actions pour le renforcement de la disponibilité et l’accessibilité aux semences de qualité. Autres défis qu’il pense relever portent sur le renforcement de l’accessibilité aux intrants spécifiques, la promotion de l’entreprenariat agricole et la facilitation de l’accès aux marchés.

Pour réussir cette mission, il se dit perspicace de ce que nul ne sera de trop. A cet effet, il a promis privilégier l’instauration d’une démarche participative et concertée, aussi bien des cadres techniques de la Sonapra que des différents acteurs du secteur de l’agriculture. C’est pourquoi, il a mis à profit la date du 14 février, date de célébration de l’amour pour convier collaborateurs et syndicalistes à l’amitié et la complicité. « Saisissons-les pour cultiver ensemble l’esprit du mérite dans notre société.

 Chacun doit savoir ce qu’il a à faire, comment le faire, et quand le faire dans le respect des horaires de travail en vigueur en République du Bénin. Par ailleurs, à son tour, le directeur de cabinet du ministre de l’agriculture a néanmoins salué l’effort du Directeur sortant, à réussir la mise en œuvre du plan stratégique de relance du secteur agricole. Et au directeur entrant, un conseil. Rester en synergie avec les autres agences afin que prospère la Société.

Ces mots ont été nourris d’ovations en présence de plusieurs autorités politico-administratives, parents et amis venus manifester leur soutien à leur ami. Au nombre de ceux-ci, on peut citer, les directeurs généraux de la Sbee, Marius Hounkpatin, de la Soneb Adam Soulé, des conseillers de la Haac, Joseph Ogouchi, Victorin Agbonon, de l’Honorable Issa Azizou. Il faut retenir qu’Idrissou Bako vient d’être nommé directeur général au moment où la société veut connaître une nouvelle mutation en Agence pour la promotion agricole, l’Abeprofa.

Emmanuel GBETO