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Un tour à l’Espace Tchiff de Cotonou sis dans la rue en face du cinéma Vogue et vous découvrirez des objets d’art d’un plasticien passionné. Il s’appelle Roland Akouedenoudjé. Mais le pseudonyme qui lui colle à la peau depuis qu’il a décidé de concrétiser sa passion artistique, c’est Arolando.

A partir des objets usés, cet artiste féru de beaux arts crée et redonne vie aux choses du monde invisible. Parmi ses œuvres laissées à l’appréciation du public béninois depuis le 8 février à l’espace tchif, figurent deux autres qui échappent difficilement aux yeux. Conçues en forme humaine, ses deux œuvres dont l’une est peinte en rasta constituent un symbole inoubliable pour Arolando. C’est d’ailleurs presqu’une idole pour cet artiste dont les merveilles ont fini par séduire le promoteur culturel français Stéphane Brabant qui a accepté le suivre dans son aventure de passionné d’art.

 En effet, les œuvres-symboles de Arolando représentent pour lui, deux êtres chers qui ne sont plus de ce monde. Il s’agit de deux Rasta « assassinés » deux jours avant la célébration de l’anniversaire de Bob Marley il y a de cela 2 ans puisque « injustement » soupçonnés d’avoir kidnappé des enfants dans leur localité de résidence à Abomey, la cité historique du Bénin. C’est un acte qui a sérieusement ébranlé l’existence d’Arolando qui s’en souvient encore comme si c’était hier.

A propos de ces deux œuvres en exposition, « Ganglidja » représente l’assassiné Dossou Joël et « Bokos », Roland. A travers ces deux œuvres, Arolando s’engage dans un combat qu’il dit déterminé à remporter quoique qui arrive. « Je veux démontrer que les Rastas ne sont pas des démons comme beaucoup pensent », a déclaré Arolando toujours sous le choc du décès de ses deux amis. En tout cas, Roland et Joël sont toujours vivants pour Arolando et il ne manque pas de plaisir à expliquer leur vie à ses nombreux visiteurs qui viennent contempler le fruit de ses talents en pleine exposition.

Il faut dire que l’homme dont les œuvres rappellent aussi l’histoire africaine à travers l’esclavage nourrit d’importants rêves pour sa carrière. Son ambition, c’est de construire une grande école d’arts pour y laisser exprimer librement les tous nouveaux talents. Et ce sera toujours en mémoire de ses deux amis Roland et Joël fauchés par la mort en 2010 sous les douleurs d’un feu volontairement orchestré par des gens enragés par la phobie des rastas.

Donatien GBAGUIDI