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Le triomphe de la vérité

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Avenir de l’Union fait la Nation:Le Congrès du Prd hypothèque l’espoir d’une fusion


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L’espoir d’une « Union fait la Nation », parti politique fusionné, se dissipe à chaque acte que posent ses composantes. Le congrès ordinaire du Parti du Renouveau démocratique (Prd) tenu à Porto-Novo du 10 au 12 Février 2012, n’apporte pas d’ailleurs, de souffle nouveau à l’élan affiché à la naissance de cette Union, d’aller à une union-parti.

A défaut de se désengager purement et simplement de l’union, les partis présumés les plus irréductibles à cet idéal, se sont résolus à la logique de consolidation de leur formation de base. Ainsi les Congrès et assemblées générales des partis composant l’Un se multiplient et les déclarations de réaffirmation des identités politiques des partis se fortifient tels un désaveu à l’idéal de perte progressive des unités partisanes.

A la saignée des démissions successives post-présidentielles des adhérents conjoncturels aux statuts ambigus, ont succédé les micmacs de la Renaissance du Bénin soldés par son départ de l’Union fait la Nation pour la Majorité présidentielle. Au 1er Congrès extraordinaire du Psd du 6 août 2011 affirmant l’identité politique de cette formation socio-démocratique a succédé l’université de vacances du Prd annonçant déjà sans équivoque, un congrès d’orientation du parti.

Le Madep dont le délégué assure pourtant la Coordination générale de l’Union fait la Nation n’a, non plus, su déroger à la règle de repositionnement des micros partis. Empruntant une forme politique plus populiste et moins standard que ses prédécesseurs, le Madep avait convoqué ses vingt-quatre fédérations pour « … lancer un vaste mouvement de remobilisation des militants et de relance du parti… », selon les termes du communiqué rendu public pour la circonstance.

Le Prd de Me Adrien Houngbédji qui a eu le privilège, en proposant le candidat de cette alliance à la présidentielle de mars 2011, d’apprécier la portée électorale d’une union politique n’a pas non plus pour autant, échappé à la logique identitaire des formations politiques au sein de l’Union, lors de son dernier congrès statutaire. Cette messe « arc-en-ciel » qui était en soi, sans doute, une belle démonstration de vitalité politique du Prd ne constitue pas moins un indicateur patent de la régression des convictions fusionnistes au sein de l’union.

Les discours et déclarations qui l’ont jalonné relèguent aux calendes grecques tout espoir d’une fusion des partis de l’UN. Et alors que la voie semblait tracée et convenue depuis la célèbre boutade du 2 avril 2010 « Plus de RB, plus de Prd, plus de Madep … » de la Présidente de la Renaissance du Bénin Madame Rosine Vieyra Soglo, le discours du Président du Prd Me Adrien Houngbédji à l’occasion de l’ouverture dudit congrès vient conforter le courant des tenants de l’affirmation identitaire politique.

Quand bien même, l’apparence d’une appartenance à l’alliance UN est affirmée et brandie, il est un fait que le Prd n’a pas attendu un quelconque positionnement de l’Union fait la Nation pour affirmer sa ligne politique : celle de se situer dans l’opposition. Ce besoin pour le Prd d’affirmer son indépendance vis-à-vis de toute alliance et la supériorité de son idéologie politique sur toute autre se dégage aisément de hiérarchie qu’a clairement établie Me Adrien Houngbédji dans ses propos.

 Car c’est bien après avoir annoncé la nouvelle position politique du Prd (une opposition ouverte) qu’il élargit sa pensée à l’Union fait la Nation, sous l’enveloppe d’un simple espoir qui n’engage nullement cette dernière. Ce parti a même déjà son idée propre sur la forme des prochaines listes électorales des municipales en dehors de toute concertation politique de la structure faîtière. Une option qui n’exclut ni la liste unique sous le sceau UN ni celle individuelle. Le Prd a donc dès ce congrès, sa ligne politique. Une option qui peut ne pas être celle de l’Union.

Le Prd à l’image de la RB…

Outre le velours d’opposant (mais qui est prêt à s’ouvrir au pouvoir) dont s’emballe la position du Prd, l’option de cette formation revêt les mêmes caractères et la même gravité que celle de la Renaissance du Bénin. D’abord en ce sens qu’elle édicte une position politique sans une harmonie avec l’alliance Union fait la Nation.

Que cette position aille dans le sens de « s’opposer » au régime de Boni Yayi, il demeure une infidélité à l’esprit du groupe tout comme la décision de la Renaissance du Bénin de « saisir la main tendue » du gouvernement sans une décision préalable de l’alliance. Ensuite par le fait que cette option politique concourt à présenter l’image d’une union désorganisée en désagrégation.

Ainsi, pendant que les positions de consolidation de l’alliance se raréfient, les actes hypothéquant l’espoir d’une fusion de l’Un se multiplient et émanent des partis réputés les plus irréductibles pour cette cause, le rêve de macros regroupements politiques s’amenuise au plan national. Et par effet du prototype béninois en panne, sur tout le contient africain.

Benjamin Sèmèvo

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