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Le triomphe de la vérité

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Déclaration du Professeur Joseph Djogbénou sur Canal 3:« La loi contre la corruption est une loi liberticide »


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Le professeur agrégé des universités, Joseph Djogbénou se démarque de l’enthousiasme suscité au sein de la Société civile par l’avènement de la loi portant répression de la corruption et infractions connexes. C’est au cours de l’émission « Zone franche » d’hier, dimanche 12 février 2012, que l’homme de lois a émis ses réserves au sujet de ce mécanisme de répression.

« La loi contre la corruption a un coût économique que nous allons sentir dans quelques années ». C’est la conviction affichée par Me Joseph Djogbénou pour se démarquer de la loi 2012- promulguée le 12 octobre 2011 par le Chef de l’Etat, Dr Boni Yayi. Pour lui en effet, cette loi est d’autant plus viciée, à ses yeux, qu’elle ignore le droit des affaires qui régit la vie économique des Etats membres de l’OHADA.

 Aussi, loin de constituer un évènement majeur, l’avènement de cette loi vient-t-il allonger, selon ses propos, la liste des « institutions et lois de gadgets » dont la finalité est de donner satisfaction à la volonté dictée par l’extérieur au détriment des besoins réels des populations. C’est pourquoi, estime t-il, « c’est l’une des mauvaises solutions pour de vrais problèmes ».

Par ailleurs, prenant appui sur certaines dispositions de la loi qui renforcent les pouvoirs du procureur de la République, magistrat du parquet soumis aux injonctions du gouvernement, Joseph Djogbénou y voit « une loi liberticide » qui le conduit à soupçonner un « usage politique » de cet instrument.

Révision de la Constitution

L’observateur averti de la scène politique béninoise et homme de lois, Joseph Djogbénou perçoit à travers la volonté du Chef de l’Etat de procéder à la révision de la constitution du 11 décembre 1990 une démarche normale. Cependant, une telle initiative s’inscrit dans le temps. « Il faut laisser la pratique nous éprouver davantage », préconise-t-il avant de faire observer qu’il « faut se garder de faire comme ce qui se passe ailleurs ».

 En outre, Me Joseph Djogbénou estime, à la lumière des propositions faites par la Commission Ahanhanzo-Glèlè qui introduit de nouveaux articles dans la loi fondamentale, « on n’a pas besoin d’une révision d’une si grande ampleur » qui pourrait conduire, à l’en croire, à l’avènement d’une nouvelle République.

Les reformes et la loi contre la grève

Les reformes engagées pour la mobilisation des ressources au profit du Bénin, Etat privé de grandes richesses naturelles, est à applaudir, estime l’avocat. Cependant, « L’action avant la réflexion ne débouche sur rien », fait-il observer à la lumière de la méthode employée pour la mise en œuvre de ces reformes.

 A cet effet, Joseph Djogbénou fait le constat qu’il y a « un problème de gouvernance » qui conduit à « une exposition spectaculaire du Chef de l’Etat » au Port autonome de Cotonou. Ainsi, pour lui, si elles méritent d’être soutenues, « il faut une mise en œuvre cohérente et pertinente des reformes » pour réussir à en faire des leviers de développement du Bénin.

Homme de loi, le professeur Joseph Djogbénou estime que le projet de loi soumis à l’étude des députés de la 6ème législature de l’Assemblée nationale par le gouvernement est « une sorte de régression par rapport aux acquis de 1990 ». Selon ses propos en effet, la restriction ou la suppression du droit de grève ne constitue pas une solution pour limiter les grèves dans l’administration publique. Il faut, préconise t-il, s’attaquer aux causes de la multiplicité de ces dernières.

Jean-Claude D. DOSSA

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1 thoughts on “Déclaration du Professeur Joseph Djogbénou sur Canal 3:« La loi contre la corruption est une loi liberticide »

  1. IDRISS Deen

    oui,je n’est pas la prétention de prendre la défense du professeur, mais ce commentaire n’est que pour tout observateur averti de la scène politique,”si nous n’évoluons pas et que les critères de stagnation disparaissent, évitons de poser des actes de regression” nous sommes conscient de notre état de pauvreté, mais voter une loi allant dans le sens de la lutte contre la corruption,es-ce que c’est de cela qu’avons-nous besoin essentiellement; je m’interroge,que les acteurs politiques béninoises et la pression étrangère reçue par l’Etat cesse de continuer à pertuber la tranquilité des béninois qui ne réféchissent, chaque jour que DIEU fait, que dans le sens de la garantie de leur lot quotidien afin d’assurer leur survie et d’assumer en conséquence leur responsabilité, depuis la conférence des forces vives, pourquoi trouve-t-on aujourd’hui le besoin de mettre sur un mécanisme de répression contre la corruption, c’est de la grandifrerocratie, de la grandiloquence, du flemmard, de l’acharnement, de l’enthousiasme et bien entendu d’une stratégie soutteraine et comme cela ne suffisait, on préfère supprimer un droit constitutionnel pour limiter les grèves de ces dernières, là il y a tout simplement la tentative de résolution d’un problème par la création d’un autre problème supprimer le droit de grève, c’est bafouer comme si de rien n’était les dispositions de l’article 31 de la constitution du 11/12/1990, que le seigneur guide les faits et gestes de nos gouvernants!!!

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