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Le député Candide Azannaï
Beaucoup se sont surpris des attaques opérées par le député Candide Azannaï jeudi dernier contre le Président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago. En effet, sur les plateaux de l’émission « Débats actuels » de Golfe télévision, l’homme a formellement déclaré que « le Président de l’Assemblée nationale ne maîtrise pas les textes qui régissent le Parlement ». Aussitôt, par le même canal, le Directeur du cabinet du Président Nago, Comlan Dadégnon a réagi en réfutant catégoriquement toutes les accusations.
Il les assimile d’ailleurs à des propos d’un « homme aigri », tout en rappelant que si c’était même le cas, le Professeur Nago étant à son 2ème mandat a pris le temps de maîtriser les règles qui gouvernent le Parlement. Au regard de ces attaques et répliques venant des parlementaires venus d’un même camp politique, on est bien en droit de se demander ce qui allume réellement le feu entre les deux hommes.
L’incident qui crée la polémique
Dans le souci de mieux comprendre les réelles motivations des dénonciations du député Candide Azannaï, nous avons mené une petite investigation. Des sources proches du Cabinet du député Azannaï, tout serait parti d’un incident qui se serait produit lors de la session parlementaire du 26 janvier dernier. En effet, alors que les députés du groupe parlementaire de l’Honorable Débourou avaient déjà épuisé leur temps de parole de 15 minutes tel que l’exige le règlement intérieur, ce dernier aurait encore demandé à parler en évoquant un fait personnel, ce que le Président de l’Assemblée aurait promis de faire après épuisement de la liste des intervenants.
Or, conformément à l’article 41 du règlement intérieur, la motion de prise de parole pour fait personnel n’est accordée qu’en fin de séance. Vraisemblablement donc, sur ce point, le règlement intérieur semble bien violé. Et c’est à cela que se serait opposé Candide Azannaï en exprimant une motion de procédure. Mais celle-ci ne lui aurait pas été accordée puisque dans le même temps, l’Honorable Chabi Sica aurait formulé une procédure de rappel à l’ordre que le Président aurait accordée. Or, conformément à l’article 61 du règlement intérieur, « seul le Président de l’Assemblée nationale peut rappeler à l’ordre ».
Mieux, la motion de procédure, conformément aux dispositions de l’article 44 du règlement intérieur est bien prioritaire sur la motion de rappel à l’ordre. Ceci n’aurait pas non plus plu à l’Honorable Candide Azannaï qui dénonce un grave manquement aux textes régissant le fonctionnement du Parlement.
La retraite parlementaire, l’autre décision de Nago qui fâche Azannaï
Selon les mêmes sources, le Président du parti Restaurer l’Espoir n’apprécie guère la décision prise par le Président de l’Assemblée nationale pour tenir à partir de ce jour, une retraite parlementaire à Parakou. Selon des proches de l’homme donc, c’est un acte qui ne repose sur aucun fondement juridique et qui n’obéit nullement au règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
D’ailleurs, on ne saurait parler de retraite parlementaire étant donné que les députés élus au Parlement ne sont pas de la même obédience politique. La chose est généralement admise quand il s’agit des parlementaires regroupés sous une même bannière politique. Selon les sources proches du député, on ne saurait admettre dans un Etat démocratique, que des députés toutes tendances politiques confondues se réunissent pour s’entendre sur un sujet donné.
« C’est digne d’un Etat à la pensée uniquement », a sévèrement commenté un membre du Cabinet du député Azannaï. Mais dans le camp du Président de l’Assemblée nationale, l’on ne voit pas en cet acte, un mépris des textes règlementaires. « Ce n’est pas la première fois que le Parlement organise des retraites. Les députés peuvent bel et bien se réunir pour s’entendre sur des questions qui engagent la vie de la nation », a expliqué le Directeur du Cabinet du Président Nago sur les plateaux de Golfe télévision en réponse aux propos tenus par l’honorable Candide Azannaï à ce sujet
Donatien GBAGUIDI
