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Le triomphe de la vérité

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Editorial:Ce que Benoît XVI apporte


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L’heure de la grande mobilisation a sonné. A trois semaines de la visite historique de sa Sainteté le Pape Benoît XVI, l’église catholique met en œuvre un battage communicationnel doublé d’une activité ecclésiale de grande ampleur. C’est le temps des conférences de presse, des débats télévisés et des spots publicitaires tous azimuts. « Chrétien, rends compte de ton espérance », tel est le thème fédérateur qui a ponctué la célébration des 150 ans d’évangélisation au Bénin.

Telle sera également l’une des idées-forces de cette visite-événement qui vient conclure pour le Bénin une année particulièrement riche. Mais le Pape vient conclure chez nous également le synode des évêques africains démarré en 2009 avec pour thème « Réconciliation, Justice et Paix ». Ce sont des mots qui en Afrique, continent de toutes les douleurs, revêtent un sens profond. Visite riche de symboles et chargée d’histoire, elle est avant tout un rendez-vous de cœur.

L’homme de Dieu, l’ex Cardinal Joseph Ratsinger devenu Benoît XVI, devrait se recueillir sur le tombeau de son compagnon Bernardin Gantin, le Pape noir (raté). Et c’est en cette terre bénie de Ouidah que le Pape a choisi de signer son Exhortation apostolique post-synodale en présence du secrétariat du synode et des évêques africains réunis pour la circonstance. Et là, auprès du Cardinal mille fois célébré, se mettra en place le nouveau visage de l’église africaine en quête d’une nouvelle espérance.

 « Dites donc au maître de la moisson d’envoyer des moissonneurs dans sa vigne », s’exclame l’évangile. Réunis à Saint Gall de Ouidah, les évêques assisteront à ce nouveau départ qui devrait amener les moissonneurs d’aujourd’hui, diacres et prêtres, religieux et religieuses, à un meilleur raffermissement dans la foi afin de préparer le chemin à ceux de demain.

Et c’est clair que le Bénin tout entier a pris la mesure de cet événement mondial qui frappe à sa porte. On ne compte plus les mesures qui se prennent de-ci de-là par les responsables publics pour relever le défi. Il est vrai que pour l’occasion, les projecteurs du monde seront braqués sur le Bénin pendant trois jours, exactement 49H30 mn selon un décompte tout à fait officiel.

 Une foule de journalistes et de cameramen venus de tous les coins du globe feront leurs choux gras de notre quotidien. Et chacun ira de ses reportages, de ses commentaires, de ses images. Et notre histoire proche ou lointaine sera disséquée et répandue à travers le monde. On comprend alors pourquoi une batterie de mesures sont prises pour sortir Cotonou de ses deux plus importants fléaux : les gros porteurs et les ordures.

Le Préfet de l’Atlantique-Littoral chapeaute une cellule chargée de réglementer la mobilité des gros porteurs. Et l’on se prend à rêver les yeux ouverts, d’un Cotonou enfin débarrassé de ses deux cauchemars. On annonce que le premier adjoint au maire de Cotonou se jettera personnellement dans la bataille début novembre. Ordures et gros porteurs trouveront une solution (provisoire) pour éviter que la presse internationale n’envoie du Bénin des images d’ordures en putréfaction. Assainissement (même temporaire) de la ville, déguerpissement (là aussi temporaire) des gros porteurs, visibilité internationale, voilà les gains du Bénin.

Avec toutefois un pincement au cœur. Il aura donc fallu le Pape pour que tout le monde se prenne au sérieux. L’hypocrisie institutionnelle de ces cosmétiques éphémères…Pour cacher (mal) ces odeurs et ces ordures qui envahissent Zongo, ces étalages de fortune qui font de Cotonou un carrefour de la débrouille, ces gros porteurs fous et ingérables, il aura fallu que le Pape arrive, que toute la presse internationale dans sa diversité accoure, pour qu’un semblant de respiration prenne corps dans la ville.

On ne peut que parler d’incompétence pour les autorités. Si donc la plus haute autorité morale du monde n’était pas en déplacement dans notre pays, nous pouvons bien dormir sur nos ordures pendant un siècle, s’il le faut. Comme des co…Et l’on sait que sitôt le Pape parti, les mêmes habitudes reprendront. Avec la même ardeur.

Il faut maintenant prier que les bénédictions qui accompagnent toute la ferveur de la visite de Benoît XVI ainsi que les grâces qu’il nous aura laissées, rejaillissent sur chaque famille.

Olivier ALLOCHEME

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