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Le triomphe de la vérité

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Interview avec le Secrétaire général du Syntra-Sonapra, Expédit GUIDI:« Effectivement, les ferrailles ont été enlevées et il faut clarifier l’affaire »


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La polémique qui entoure la vente des matériels industriels résiduels de la Sonapra continue de faire couler d’encre et de salive dans le rang des différents acteurs ayant en charge la gestion du patrimoine de la Sonapra. C’est pourquoi Expédit Guidi, secrétaire général du Syntra-Sonapra représentant le personnel de la société nous a donné sa version des faits. A l’en croire, les syndicalistes n’ont pas connaissance de cette affaire. Chef service contrôle et inspection générale de la Sonapra, il promet user de tous les moyens dont dispose l’organe de surveillance qu’il dirige pour que lumière soit faite sur l’affaire afin de mieux situer les responsabilités. Il n’entend pas rencontrer l’Auditeur Interne du Gouvernement dont l’indifférence sur ce dossier comme par rapport à celui de la mise en réforme des véhicules, ne rassure plus les travailleurs de son rôle de gendarme de la bonne gestion de la société.

L’Evénement Précis: Qu’avez-vous à nous apprendre de la gestion du patrimoine de la Sonapra ?

SG/Expédit GUIDI : Nous avons appris comme tous les agents de la Sonapra à travers votre journal l’information portant sur le flou autour d’une certaine vente de ferrailles de la Sonapra. Aussitôt, le Directeur général nous a fait appel pour nous faire part de cet article. Les échanges que nous avons eus avec lui prouvent effectivement que la vente de ce matériel a été effective. Mais comment situer les responsabilités ?

Je ne peux vous le dire à l’heure actuelle. Je voudrais vous rappeler que lors d’une rencontre que nous avons eue le 21 septembre 2007 avec le Dr Yayi Boni, Président de la République, la chef de l’Etat avait accusé les syndicats d’être toujours associés et complices des malversations à la Sonapra. Je tiens à vous dire que par rapport à cette situation, je suis obligé de faire un point de presse pour dénoncer toute la mauvaise gestion de notre société depuis la cession de l’outil industriel jusqu’à ce jour, qu’il s’agisse de la gestion des ressources humaines, des ressources matérielles que des ressources financières.

Voulez-vous confirmer que les syndicalistes ne sont pas impliqués dans cette affaire de vente ?

Aucun des deux syndicats n’est impliqué dans cette affaire de vente de ferrailles de la Sonapra, contrairement à ce qu’a cru devoir vous dire votre informateur du « Cabinet » du DG.

Qui porte alors la responsabilité de la gestion des ferrailles de la Sonapra ?

En réalité, c’était la direction industrielle. Mais depuis qu’il y a eu cession des usines, c’est à la direction commerciale que cette responsabilité est confiée. Donc c’est la direction commerciale qui logiquement doit répondre des ferrailles. Pour le moment, je crois qu’il n’y a que cette direction qui doit avoir vendu les ferrailles.

Ne pensez-vous pas que le rapprochement entre la Sodeco et la Sonapra aurait pu conduire à une telle transaction ?

Non, entre la SODECO et la SONAPRA il n’y a pas de rapprochement si on doit parler de matériels vendus. Comme tout le monde, nous avons appris que c’est un commerçant privé qui est allé chercher les ferrailles. Donc pour le moment, nous ne connaissons ni ce privé, ni celui qui lui a donné l’ordre d’aller chercher les ferrailles, et mieux, l’endroit où sont stockées les ferrailles. Je me demande comment un particulier pourrait procéder à un tel ramassage sans avoir la garantie que le marché lui a été adjugé.

Les syndicats se sont-ils rapprochés de la Sodeco ?

Non, on ne peut pas laisser notre direction générale et aller à la Sodeco. Les ferrailles appartiennent à la Sonapra, mais elles sont stockées dans les usines de le Sodeco. Et même la semaine dernière, il y a deux collègues de la Sonapra qui sont allés récupérer toutes nos pièces d’usines que la Sodeco n’utilise pas et actuellement ils sont à la Sonapra. Mais il faut dire qu’au cours de leur tournée, les collègues ont dit qu’ils n’ont plus vu les ferrailles.

Ce qui confirme les informations que vous avez publiées dans votre journal « l’événement précis » du vendredi dernier. Donc effectivement, aujourd’hui en parcourant les dix usines, on ne trouve plus les ferrailles. C’est dire qu’effectivement, les ferrailles ont été enlevées. Comment, quand, par qui et moyennant quoi, nous ne le savons.

Est-ce à dire que la direction de la Sonapra ne maitrise par le dossier ?

La direction générale de la Sonapra doit maitriser le dossier à travers la direction commerciale. Elle doit savoir comment ça s’est passé, sinon personne ne serait allé chercher les ferrailles sans l’ordre de la direction commerciale.

Y a-t-il donc complicité entre l’acheteur et la direction commerciale ?

Je ne saurais le dire. Pour le moment, je n’ai aucun élément pour savoir s’il y a complicité. Si on constate que celui qui a acheté a réellement eu un ordre d’enlèvement ; qu’il a gagné régulièrement un marché régulièrement lancé avec soumission et appel d’offre ; et qu’il en est adjudicataire, tout le monde va constater. Mais maintenant, la question est de savoir comment va-t-il payer ou comment il a payé, personne ne sait. En tout cas, pas moi, en tant que Inspecteur Général de la Société.

Le Chef de l’Etat a quand même mis un Auditeur Interne à la disposition de votre société. Où est-il passé dans ce dossier ?

Je crois qu’aujourd’hui, le Chef de l’Etat est soucieux d’une bonne gestion des entreprises d’Etat et c’est pour cela qu’il a mis en place les auditeurs internes du gouvernement. Nous avons un auditeur interne et donc on n’avait pas besoin de l’inviter à s’approprier ce dossier. Nous, syndicalistes, nous sommes dans notre rôle et nous allons poursuivre nos investigations et faire la lumière sur l’affaire. Mais, l’auditeur interne du gouvernement doit pouvoir immédiatement réagir parce que jusqu’à présent on ne sent pas encore sa présence dans la maison. Il n’influence encore personne.

Qu’est-ce qui a été retenu de votre dernière assemblée générale ?

Nous avons fait une assemblée générale au cours de laquelle nous avons abordé la question de vente de matériels des ferrailles de la Sonapra en divers. Sinon en réalité, nous avons fait une assemblée générale sur la réforme des véhicules de la Sonapra dont les conditions de mise en œuvre étaient sujettes à contestation, avec l’annulation en cours de procédure, des règles du jeu qui avaient été initialement fixées.

Propos recueillis par

Emmanuel GBETO

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