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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec un député de l’Union fait la nation:Basile Ahossi met en garde le Chef de l’Etat contre toute révision constitutionnelle pour une autre République


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Léon Basile Ahossi: «Nous sommes un certain nombre à travailler, à faire une étude sur le PVI. Nous rendrons les résultats publics dans les prochains jours.»

En marge des travaux de l’atelier de sensibilisation des députés sur le projet de loi portant sûreté et sécurité nucléaire et radioprotection en République du Bénin hier jeudi 8 septembre 2011, le député Léon Basile Ahossi s’est prononcé sur quelques sujets brûlants de l’actualité nationale. A travers un entretien accordé à la presse parlementaire, il a donné son appréciation sur les 100 premiers jours du premier gouvernement du président Boni Yayi II, le projet de révision de la constitution, le PVI sans oublier la vie de sa coalition l’Union fait la nation depuis les dernières élections présidentielle et législative.

L’Evènement Précis : Le premier gouvernement du président Boni Yayi II vient de boucler ses 100 jours à la tête du pays. Quel bilan faites-vous du travail abattu? Satisfaisant ?

Léon Basile Ahossi : En fait il faut d’abord que je me rende compte qu’il y a eu du travail abattu. La seule chose que je retiens c’est le retour des scandales. L’affaire PVI est un gros scandale. Le peuple va s’en rendre compte bientôt. Quand on parle de Patrice Talon, il n’est pas le vrai instigateur du PVI. Ce dossier a été déjà traité par les douaniers. Moi, j’ai fait une mission aux Etats-Unis dans le cadre du scanning des marchandises mais quand on vous explique les choses, on se rend compte que cela ne nous rend pas autant service comme on tente de le dire.

Ce gouvernement ne fait pas autre chose que de s’enliser dans les histoires de corruption de gros sous. Nous sommes un certain nombre à travailler, à faire une étude sur le PVI. Nous rendrons les résultats publics dans les prochains jours. Je dois vous dire qu’en 100 jours, je n’ai pas vu le Bénin bouger de là où il était le 13 mars 2011.

Le président de la République est sur le terrain et il contrôle tous les chantiers lancés lors de son premier mandat. En plus il vient de décréter la gratuité des machines agricoles. Votre appréciation ?

Pendant 5 ans on l’a vu sur tous les chantiers. Qu’est-ce que cela a donné ? Moi je crois qu’un chef d’Etat est d’abord un homme de dossiers et si les structures sont bien décentralisées, il y a des ministres, il y a les directeurs départementaux, c’est pour que le chef de l’Etat s’occupe mieux des dossiers.

Vous avez remarqué ; il lance lui-même régulièrement des projets et après une ou deux semaines, il recule. L’histoire de la grève des autres fonctionnaires d’Etat qui veulent qu’on étende les 25 pour cent d’indices accordés aux travailleurs du ministère des finances, le chef de l’Etat a promis les radier mais il est revenu là dessus. C’est pour vous dire que tout ce qu’on lance, je ne suis pas sûr que ce soit bien muri.

Le chef de l’Etat sur les chantiers tous les jours, je crois que ce n’est pas son rôle ; il a des gens autour de lui et ceux là devraient le faire et une rare fois il pourrait y aller. Mais la règle c’est qu’il soit toujours hors de son bureau et l’exception c’est quand il s’y trouve et s’il y a des ambassadeurs ou des gens à recevoir. Je crois que ce n’est pas de ça que notre pays a besoin.

Voulez-vous dire qu’il n’y a rien de positif durant ces 100 premiers jours ?

Mon rôle ce n’est pas de surveiller ce qu’il y a de positif. Le Chef de l’Etat est grandement payé. Il se déplace en avion pour faire son devoir.

Il est payé à combien ?

Ah ! Je ne sais pas combien il gagne.

Mais vous êtes député et chaque année vous votez le budget général de l’Etat. Dès lors vous deviez avoir une vue globale des salaires ?

Malheur à ceux qui veulent lire ce qu’un président de la République gagne dans les écritures.

Malheureusement on sent l’absence de l’opposition dans le débat nationale ?

Le débat c’est quoi. A l’Assemblée par exemple, nous sommes minoritaires, les autres sont majoritaires. Même dans les commissions nous sommes à peine tolérés. Et les organes de presse audiovisuels publics sont dans les mains du Chef de l’Etat. Je ne sais pas trop ce qu’il en est de la presse écrite.

 C’est difficilement qu’on y a accès. En 2008 quand je venais à l’Assemblée, le Chef de l’Etat avait la majorité mais on a vu comment ça s’est terminé. Je ne me décourage pas. Même parmi ceux qui jouent le rôle de caisse de résonance aujourd’hui, il y en a qui prennent déjà conscience. De plus en plus, je crois qu’on revient à des débats beaucoup plus constructifs.

Que faites vous par rapport à la loi sur la corruption, le projet de loi référendaire et la constitution ?

Le président de la République a envie de réviser la constitution pour déboucher sur une autre République afin de ne pas partir. C’est là où il trouvera sur son chemin ses plus fidèles serviteurs. Parce qu’après les élections du 13 mars 2011, notre pays a reculé de plus de trente ans. Nous n’allons pas permettre qu’il recule de plus de cinquante ans.

Où sont les preuves de vos allégations ?

Je ne sais pas si c’est la première fois que vous entendez. Si on doit faire les analyses, décrypter les faits et gestes du président, le cadre de cette interview ne suffirait pas.

Quelques éléments qui justifient votre position?

On nous dit qu’il y aura un autre mandat de 7 ans qui sera sous une autre République. Ça veut dire qu’on aura fini complètement avec ce qu’on est en train de faire puis ouvrir une autre page. Un peu comme ce que le président Tandja a voulu faire au Niger.

Vous avez vu ce que vous dites dans le projet de la révision ?

Je n’ai pas vu ni lu le projet. C’est dans la main de ceux à qui ça profite mais tout le monde en parle.

Pensez vous qu’il y aura un autre président plus fort que Mathieu Kérékou qui s’est buté à cette tentative de prorogation de mandat ?

Le président Kérékou a été un homme de sagesse et d’inspiration. Mais tous les hommes ne se ressemblent pas.

Est-ce que la loi référendaire passera comme une lettre à la poste ?

Je ne sais même pas là où elle se trouve. J’entends parler mais je n’ai pas encore vu. Dès qu’elle sera mise sur la table de discussion on verra quoi faire.

Quelles sont vos stratégies pour faire connaitre vos positions ?

Il faut que j’aie la loi avant de dire ce que je pense

Vous prenez assez de temps pour réagir n’est ce pas? Vous ne craignez pas d’être surpris ?

Non on ne sera pas surpris. La loi n’est pas encore déposée officiellement et vous savez que le parlement est tenu par le Chef de l’Etat. Si la loi est arrivée et cachée, on peut quoi ? On attend que la loi sorte et chacun fera sa campagne autour.

Les motifs de l’avortement de votre rencontre du mercredi dernier ?

Je ne suis pas au courant. L’Union fait la Nation n’avait aucune rencontre pour le mercredi 9. Elle a créé des groupes de travail qui fonctionnent tous les jours. Hier j’ai travaillé encore avec le mien jusque tard.

Les contacts sont pris avec l’UN pour asseoir un cadre de dialogue politique. Quel avis avez-vous donné aux initiateurs du projet ?

Ces questions se débattent au sein de l’Etat major avant de descendre dans l’arène. Je ne suis pas de l’Etat major.

Entretien réalisé par

Hugues E. PATINVOH

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