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Refondation de la République:Boni Yayi sur les traces de Laurent Gbagbo


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Laurent Gbabo et Boni Yayi, deux dirigeants qui se connaissent bien

Depuis sa réélection à la tête de l’Etat en mars 2011, le Chef de l’Etat béninois, Dr Boni Yayi fait de la Refondation de la République son cheval de bataille. Mais avant lui, l’ex-Président ivoirien Laurent Gbagbo avait déjà eu recours à ce concept. Avec ses succès et ses revers.

Le slogan est désormais bien ancré dans la société béninoise. Après l’euphorie suscitée par le Changement prôné par Boni Yayi pour accéder à la tête du Bénin en avril 2006, l’heure est désormais à la refondation. Ainsi, après avoir dressé un bilan mitigé de son quinquennat de Changement, Boni Yayi a désormais fait l’option de la refondation de la République, pour son deuxième et dernier mandat.

Boni Yayi comme Laurent Gbagbo

Le concept de la Refondation désormais en vogue au Bénin n’est pas sans rappeler celui du Président déchu de la Côte d’Ivoire, Laurent Koudou Gbagbo. En effet, durant ses dix ans à la tête de l’Etat ivoirien, l’opposant historique à Félix Houphouët-Boigny devenu Chef de l’Etat à la faveur d’un soulèvement populaire en octobre 2000, s’est fait le chantre de la Refondation de son pays. A cet effet, Laurent Gbagbo, chef de file des « refondateurs » a bâti son régime sur quatre piliers.

 Ainsi, selon le porte-parole de son gouvernement Ahoua Don Mello, la refondation prônée par le leader du Front populaire ivoirien (FPI) vise à faire émerger « l’ivoirien nouveau ». Et dans cette perspective, la refondation prend appui sur quatre (04) principaux piliers en l’occurrence l’école gratuite, la décentralisation, l’Assurance Maladie Universelle (AMU) et la Démocratisation. Au Bénin, si le concept continue d’exiger des clarifications plus approfondies de la part de ses promoteurs, la refondation prônée par Boni Yayi a déjà livré ses principes cardinaux.

Au cours de son discours à la nation le dimanche 31 juillet 2011, veille de l’indépendance nationale du Bénin, le Chef de l’Etat s’est évertué à mieux partager avec ses compatriotes le contenu de « sa » refondation afin de dissiper le doute qui s’emparait déjà de ces derniers. « C’est la raison qui m’amène à appeler sans cesse à la refondation de notre République parce qu’à l’évidence, nos valeurs éthiques, morales et spirituelles, sont en voie de déliquescence si rien n’est fait. C’est aussi pour cette raison que mon gouvernement prendra les dispositions pour réinstaurer…l’enseignement de l’instruction civique et de la morale dans les programmes d’enseignement maternel et primaire…

La refondation de notre République requiert aussi des réformes aux plans politique, institutionnel, administratif, judiciaire, économique et socio-culturel…Par ailleurs, mon Gouvernement envisage de développer chez les jeunes les valeurs nationales patriotiques, l’esprit de sacrifice et la diffusion du sens civique pour les préparer à relever les défis du futur…l’instauration d’une meilleure gouvernance dans la gestion des affaires publiques ».

Ainsi, des différentes explications du Président de la République et de ses proches collaborateurs, il ressort que la refondation vise à restaurer les valeurs civiques et morales dans le but de faire naître « le Béninois nouveau », susceptible de mettre le pays sur les rails de son émergence. Dès lors, pour nombre d’observateurs, le parallèle est vite établi avec le concept développé par Laurent Gbagbo durant sa présence à la tête de la Côte d’Ivoire.

Pour ces derniers en effet, les relations entretenues par l’actuel Chef de l’Etat béninois et son ex-homologue ivoirien ont pu inspirer Boni Yayi. Cela est d’autant plus vrai, selon ces analystes, que le concept de « Changement » qui a suscité une ferveur particulière lors de la conquête du pouvoir d’Etat par l’ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) s’est vu supplanté, à la veille des joutes électorales de mars 2011, par ce concept de refondation déjà en cours au pays d’Houphouët-Boigny avec des fortunes diverses depuis plus de…dix (10) ans.

Une refondation avec des spécificités

La refondation de la République prônée par Boni Yayi comme l’a fait, avant lui Laurent Gbagbo, laisse transparaître à bien des égards certaines spécificités aux yeux de nombre d’observateurs. Si ces derniers s’accordent à croire que la foi en Dieu dont se prévalent les deux dirigeants explique leur commune conviction en la nécessité de rebâtir leurs pays respectifs, Boni Yayi et Laurent Gbagbo se distinguent par leurs approches des priorités au niveau des volets social et économique.

 Ainsi, si les deux hommes politiques prônent un type nouveau de citoyen épris de patriotisme et respectueux des valeurs morales et civiques, Laurent Gbagbo fait de l’école gratuite, l’un de ses axes prioritaires. Pour lui, membre de l’International socialiste, favoriser l’accès gratuit au savoir au jeune ivoirien pour soulager les familles les plus démunies constitue un axe central de son mandat. Il en est de même pour la mise en œuvre de l’Assurance Maladie Universelle (AMU).

Pour Boni Yayi cependant, sans occulter ces mesures sociales dont les principaux bénéficiaires constituent la majeure partie de son électorat, la refondation de la République passe par la restauration des valeurs éthiques, morales et civiques, la révision de la constitution et des reformes hardies au niveau économique. Ainsi, banquier de formation, Boni Yayi fait de l’amélioration de la gouvernance l’une des réponses les plus idoines pour aspirer à un réel développement du pays à l’instar de l’apprentissage dès le bas-âge des valeurs susceptibles de forger le patriotisme dans le cœur de ses concitoyens.

Ces spécificités viennent ainsi nuancer les similitudes entre les contenus du concept de refondation prôné par le Chef de l’Etat béninois et le chef de file des refondateurs de Côte d’Ivoire, Laurent Koudou Gbagbo.

Jean-Claude D. DOSSA

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