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Bonjour Mr le ministre
. Vous êtes ici à Rome pour participer à la commémoration des 40 ans de relations diplomatiques avec le saint siège. Qu’est-ce que cela représente pour le Bénin et le peuple béninois ?
Dr Nassirou Bako-Arifari: Je vous remercie Madame la journaliste. La célébration des 40 ans de relations diplomatiques entre le Bénin et le Saint siège représente un moment d’arrêt pour faire un bilan. Un bilan de relation marqué par de grands moments. Vous savez que c’est depuis 1971 que les relations diplomatiques ont été conclues.
Ces relations avaient été momentanément interrompues sous la période révolutionnaire à la suite d’un certain nombre d’événements qu’a connus le pays. Puis les relations ont repris avec le renouveau démocratique de manière beaucoup plus assidue. Je dois préciser même que pendant la période révolutionnaire, c’est formellement les relations diplomatiques qui avaient été suspendues, l’Eglise a continué ses activités et en toute normalité.
Je pense qu’avec le renouveau démocratique, l’église catholique béninoise a participé de manière beaucoup plus visible et beaucoup plus déterminante au façonnement de la nouvelle République du Bénin. Notamment à travers feu Isidore de Souza, le président de la conférence Nationale et beaucoup d’autres. Donc faire le point aujourd’hui, c’est rendre hommage à tout ce monde et en 40 ans de diplomatie, le Bénin a bénéficié de la visite du Saint Père, je veux parler de 1982, de 1993 et cette année 2011, on s’apprête à recevoir pour une nouvelle visite le Pape.
Je pense que peu de pays au monde peuvent se targuer de tels privilèges. Donc en 40 ans, nous pensons que beaucoup de choses se sont faites et les différents Chefs d’Etat du Bénin, qu’il s’agisse du président Mathieu Kérékou ou du président Nicéphore Soglo, du Président de la République actuel Dr Thomas Boni Yayi , tous sont venus en visite officielle au Vatican.
Je pense que beaucoup de choses se sont passées et il fallait à un moment donné s’arrêter et faire le point et rendre hommage à toute ces personnalités en 40 ans d’action et revoir également comment relancer davantage ces activités.
Vous et votre délégation aviez été reçus par le Chargé des relations avec les Etats du saint siège, Monseigneur Dominique Mamberti. De quoi avez-vous parlé ?
A l’audience que son éminence Mgr Dominique Mamberti nous a accordé, nous avons profité pour faire le tour d’horizon des relations entre le Bénin et le Saint Siège. Ces relations ont été pendant longtemps empreintes de grande cordialité, beaucoup d’actions ont été menées entre temps. Nous avions d’abord discuté de la visite que le Saint père s’apprête à effectuer au Bénin au mois de novembre prochain.
Nous avons transmis le message de reconnaissance et de remerciement du Président de la République à sa Sainteté le Pape Benoît XVI pour l’honneur qu’il a fait au Bénin de lui accorder une nouvelle visite après deux autres visites papales que nous avons eues en 1982 et en 1993. Nous avons profité également pour faire le tour d’horizon des préparatifs de cette visite. Il y a eu déjà une visite du précurseur du Vatican au Bénin pour apprécier l’itinéraire prévu.
Ensuite, nous avons aussi annoncé qu’il y aura une visite des précurseurs béninois qui viendront dans les jours prochains ici à Rome pour discuter et finaliser un certain nombre d’actions liées à ces préparatifs. Nous avons aussi discuté des questions en rapport avec la vie en générale, de l’église en relation avec les autres confessions notamment au Bénin et dans d’autres pays d’Afrique.
Le Bénin apparaît encore une fois comme un pays qui sert de modèle par la bonne qualité des relations entre les différentes confessions religieuses et nous avons profité de l’occasion pour annoncer à son éminence Mgr Mamberti qu’au dernier remaniement ministériel en date du 28 mai 2011, le Président de la République a créé un ministère qui outre des relations avec les institutions a en charge la question des cultes.
C’est donc une volonté de l’Etat béninois et de son gouvernement de marquer cette question de la laïcité qui pour nous est une neutralité de l’Etat vis-à-vis des cultes mais ce n’est pas une laïcité antithétique par rapport à une religion. Nous avons aussi fait part de nos remerciements par rapport à la décoration de l’Archevêque de Cotonou qui a reçu le Pallium tout dernièrement et la nomination du Révérend père Barthélémy Adoukonou au Conseil épiscopal de la culture.
Quel est le climat actuel au Bénin concernant la visite prochaine du Pape ?
Le Bénin s’apprête activement pour accueillir cette visite historique du Pape. Cette visite est une visite qui honore tout le continent. A l’occasion de cette visite, le Pape procèdera à la remise de l’exhortation apostolique qui fait suite au synode africain qui a eu lieu au Vatican en 2009, ce qui est un message à l’ensemble de l’église catholique du continent africain et au-delà, de l’église universelle donc le Bénin qui célèbre cette année le jubilé des 150 ans d’évangélisation dans notre pays profitera de cette visite du Pape pour donner plus de rayonnement à cette célébration.
Et nous pensons que le Bénin se réjouit et les chrétiens béninois savent à quel point l’église universelle manifeste de la grande magnanimité à leur endroit. Donc, nous nous apprêtons pour faire de cette visite un très grand succès. Au-delà du caractère religieux, c’est aussi une visite qui permettra de mettre le Bénin en orbite à la fois au cours de la pré visite, pendant la visite et après la visite.
C’est une grande opportunité pour le Bénin de connaître ses réalisations et de profiter pour ouvrir des portes de coopération aussi bien avec le Vatican qu’avec d’autres pays à l’échelle mondiale.