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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec l’ambassadeur Mathias Comlan Nadohou, Directeur de l’Europe au Ministère des Affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la francophonie et des Béninois de l’Extérieur:« Les préparatifs de la visite du Pape Benoît XVI au Bénin du 18 au 20 novembre 2011 avancent bien»


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Du 18 au 20 novembre 2011, le Pape Benoît XVI foulera pour la première fois le sol béninois depuis sa consécration à la tête de l’Eglise catholique romaine. C’est pour s’informer de l’enjeu de cette visite du souverain pontife pour le Bénin et s’enquérir de l’état des préparatifs que votre organe s’est rapproché du Directeur de l’Europe au Ministère des Affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la Francophonie et des Béninois de l’Extérieur, Mathias Comlan Nadohou. Dans cet entretien, l’ambassadeur Nadohou revient également sur la participation du Bénin à la cérémonie de béatification du Pape Jean-Paul II à Rome en Italie.

L’Ambassadeur Mathias Comlan Nadohou, Directeur de l’Europe au Ministère des Affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la francophonie et des Béninois de l’Extérieur

L’Evénement Précis

: Comment se portent les relations entre le Bénin et les pays européens ?

Ambassadeur Mathias Comlan Nadohou : Les relations entre le Bénin et les pays européens sont excellentes. A dire vrai, les pays européens sont les principaux partenaires du Bénin au plan de la coopération économique, au plan de la coopération culturelle. Et dans maints domaines encore, nous avons des relations très confiantes qui découlent un peu de notre histoire. Je dirais que les relations entre le Bénin et les pays de l’Europe se portent très bien.

Parce que si vous prenez les principaux pays qui interviennent au Bénin, je pense que, au rang de ces pays, vous avez d’abord les principaux pays européens. Vous avez l’Union européenne qui est le premier partenaire économique du Bénin.

 Vous avez des pays comme l’Allemagne, la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et bien d’autres pays qui gravitent autour de cette coopération. Quand on prend cette palette, on voit qu’il y a fortement la présence européenne.

Vous revenez d’un voyage à Rome où vous avez participé à la cérémonie de béatification du Pape Jean-Paul II. En quoi la présence d’une délégation béninoise était nécessaire ?

Effectivement, nous revenons de Rome (Italie) où le ministre des Affaires étrangères, Monsieur Jean-Marie Ehouzou a conduit la délégation béninoise qui a pris part à la béatification du Pape Jean-Paul II. C’est une cérémonie solennelle de béatification. Et je me plais toujours à dire qu’il y a des activités auxquelles un pays se doit de participer dans la communauté internationale.

 La béatification du Pape Jean-Paul II relevait de cela parce que cette cérémonie de béatification a connu la participation de quatre vingt sept (87) délégations officielles. D’autres ont été conduites par des monarques comme le Roi Albert II de Belgique, certaines ont été conduites par des Présidents pour les Républiques.

Il y avait de l’Afrique au moins trois (03) présidents au nombre desquels les présidents du Congo, du Cameroun, du Zimbabwe. Il y avait des vice-présidents de certains pays africains et puis il y avait aussi des délégations conduites par des premiers ministres, des chefs de gouvernement comme la France. Il y avait enfin des délégations qui on été conduites par des ministres des Affaires étrangères comme celle du Bénin et de nombre de pays.

 C’est dire que la présence du Bénin à cette cérémonie de béatification solennelle du Pape Jean-Paul II n’est pas un hasard. Elle met en exergue les liens spécifiques que le Bénin a avec le Saint Siège. Elle met en exergue aussi le lien étroit que le Bénin avait avec le Pape Jean-Paul II parce que c’est une attention assez importante que le Pape Jean Paul II a eue vis-à-vis de notre pays. Il nous a rendu visite en 1982 alors que nous étions en pleine période révolutionnaire.

Il nous a également rendu visite encore en 1993 juste après notre passage au renouveau démocratique. Il ne faut jamais oublier les relations étroites que le Pape Jean-Paul II avait avec notre vénéré Cardinal Bernardin Gantin. C’est important de le souligner. Donc, tous ces liens font que le Bénin se devait d’être présent à cette cérémonie de béatification du Pape Jean-Paul II.

J’ajouterai enfin que participer à cette cérémonie est aussi une indication en direction du Saint siège pour montrer que nous sommes aussi attentifs à la considération toute particulière que le Pape Benoît XVI nous a faite en acceptant de bien vouloir se rendre au Bénin les 18, 19 et 20 novembre 2011. Et donc, c’était une indication et je crois que cela a été apprécié au niveau du Saint siège que le Bénin ait répondu présent à cette cérémonie de béatification du Pape Jean-Paul II, là où tous les pays étaient représentés.

J’ajoute que beaucoup de pays que le Pape Benoît XVI a visité ou visitera étaient également présents. C’est ce qui explique sans doute la présence du Cameroun à cette cérémonie et celle du vice-président Angolais. Nous sommes aussi dans la même logique que ces Etats africains et je crois que le choix a été judicieux de prendre part à cette cérémonie de béatification du Pape Jean-Paul II.

Quel état des lieux pouvez-vous nous faire actuellement des préparatifs de la visite du pape au Bénin ?

Je suis sans doute un peu mal placé pour faire l’état des préparatifs parce qu’il y a des autorités qui sont plus indiquées pour le faire. Il y a également aussi la Conférence épiscopale qui est bien placée pour faire cet état des lieux. Mais ce que je peux dire, c’est que les préparatifs avancent. Depuis décembre 2010, nous sommes à pied d’œuvre pour préparer cette visite.

Nous avons une commission restreinte pour l’instant qui se réunit de façon régulière pour préparer le programme de séjour du Pape, pour voir un peu dans quelle direction aller, ce qu’il faut faire, les lieux que le Pape Benoît XVI doit visiter…Cette commission se réunit régulièrement une fois par quinzaine. Elle est composée de cadres de l’administration, de la Présidence, du Ministère des Affaires étrangères et d’autres ministères et puis de la Conférence épiscopale et de la nonciature.

 Et nous avons essayé, sous réserve d’approbation par le Saint siège, de brosser actuellement le projet de programme de séjour du Saint père. J’ajouterai qu’en termes de préparatifs, il y a une délégation de précurseurs qui s’est rendue ici du 28 février au 03 mars et qu’elle était composée de trois (03) personnes. Avec cette délégation de précurseurs, nous avons essayé de visiter tous les lieux où le Pape Benoît XVI va se rendre.

Nous avons également essayé de faire le parcours de l’aéroport pour voir le circuit qu’il va faire. Nous avons essayé de faire aussi l’inventaire des tâches à effectuer avant que le Pape n’arrive et nous avons essayé de voir ce qui manque et ce qu’il faut soumettre à nos autorités en particulier au Président de la République pour que sa bienveillance puisse permettre de faire de cette visite un grand succès. Cette visite est importante. Ce n’est pas une visite épiscopale c’est-à-dire que ce n’est pas une visite seulement destinée au peuple béninois.

C’est une visite d’exhortation apostolique. C’est une visite importante en ce sens qu’elle est destinée à toute l’Afrique parce que c’est à cette occasion que le Pape Benoît XVI remettra à toutes les cinquante trois (53) conférences épiscopales d’Afrique ce qu’on appelle, dans le jargon du Saint Siège, l’exhortation apostolique. Vous savez, il y a deux ans je crois, les évêques d’Afrique s’étaient réunis en synode et les conclusions de ce synode là seront remises officiellement à chacune des cinquante trois conférences épiscopales. Donc, à vrai dire, c’est une visite qui a une dimension panafricaine.

Et donc, voilà pourquoi je dis que c’est un singulier honneur que le Pape Benoît XVI nous fait de se rendre ici pour remettre ces exhortations apostoliques. Donc, ce doit être pout tout le peuple béninois un motif de fierté. C’est comme ça que le Chef de l’Etat, le ministre des Affaires étrangères le voient.

L’absence d’une personnalité de l’envergure du Cardinal Bernardin Gantin n’aura-t-elle pas un effet sur cette visite du Pape Benoît XVI ?

Il ne faut pas peut être regretter ici et maintenant l’absence d’une personnalité béninoise de très haut rang dans la curie romaine. Je pense que nous avons cette chance que récemment, nous avons un béninois qui a été nommé au Saint siège. Nous avons en effet Monseigneur Adoukonou qui est un très grand philosophe. Il est d’une densité indescriptible et j’ai eu la chance de l’avoir eu en tant qu’étudiant en Sociologie à l’université.

C’est un homme d’une immense culture. Donc, avec la nomination de Mgr Adoukonou comme secrétaire du Conseil pontifical de la Culture, le Bénin n’est pas tout à fait absent de la Curie romaine. Mais, vous savez, le Pape aussi a, d’un autre côté, choisi le Bénin à cause de cela, pour vénérer un peu la mémoire de son ami, le Cardinal Bernardin Gantin.

Et qui peut nous dire que la visite du Saint père au Bénin ne pourrait pas contribuer à faire valoriser davantage les fils du Bénin au sein de la curie romaine? Ceci peut contribuer à cela. On ne sait pas l’avenir ; seul Dieu connait l’avenir et sait lire dans les profondeurs.

Quelle assurance pouvez-vous donner aux populations au sujet de cette visite papale prévue dans quelques mois ?

Pour nous, lorsque le Saint siège prend une décision, elle est presque irrévocable à moins d’une catastrophe. Parce que c’est après mûres concertations que cette date a été choisie, que la période a été arrêtée. Donc, par rapport à sa tenue, en ce qui concerne le saint siège, elle est presque irrévocable.

En ce qui concerne le Bénin, les autorités sont impliquées au plus haut niveau, à commencer par le Chef de l’Etat. Il a souhaité, pour ainsi dire, cette visite. Je peux dire que le fait, pour nous, que cette visite se tienne au début de son mandat est une sorte de bénédiction du quinquennat.

Donc, à tous égards, je crois que c’est une visite qui est bienvenue. Elle est bienvenue parce qu’elle est une sorte de bénédiction pour le mandat du Chef de l’Etat, pour le Bénin et pour le peuple béninois qui est un peuple croyant. C’est une bonne chose parce que là où il y a la foi, il n’y a souvent pas la violence.

 La foi permet de trouver toujours les voies et moyens pour dialoguer et trouver des solutions. Je dirais donc que cette visite là semble être une bénédiction pour le mandat du Chef de l’Etat, une bénédiction pour notre pays parce que ce n’est pas partout que le Saint père se rend, une bénédiction pour notre peuple parce que c’est plus ou moins la concrétisation de ses prières quotidiennes.

Et c’est une visite qui va intervenir aux lendemains des quarante (40) ans de l’établissement des relations diplomatiques entre le Bénin et le Saint siège. Le 30 juin 2011, le Bénin et le Saint siège fêteront les quarante ans d’établissement de leurs relations diplomatiques. Je pense qu’il n’y a pas meilleur symbole, il n’y a pas meilleur présage que la visite du saint Père pour bénir ces relations.

Entretien réalisé par

Jean-Claude DOSSA

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