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Le triomphe de la vérité

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Gérard Loret, Représentant Afrique de Das Audio, société de fabrication de matériels audio professionnels : «Ce n’est pas normal que le public béninois abandonne ses artistes en pleine prestation »


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Au détour du festival annuel dénommé « Africa Fête » dont la 4ème édition s’est déroulée du 10 au 12 décembre dernier au Stade de l’Amitié, nous sommes allé à la rencontre d’un des grands spécialistes de fabrication de matériels  sonores dans le monde. Il s’agit de  Gérard Loret, représentant de Das Audio, une société de fabrication de matériels audio professionnels. Soutien technique de taille à la 4ème édition du Festival Africa Fête et à la 2ème édition du Salon national de la musique béninoise, Das Audio représenté aux manifestations se propose d’appuyer les artistes béninois et africains pour ainsi apporter sa  touche de professionnalisme à la promotion de a culture béninoise. Après avoir suivi pour la toute première fois au Bénin, un artiste béninois en concert live, l’homme fait un constat amer. En pleine prestation, le public sensé soutenir Rasbawa lors de son concert live au State de l’Amitié samedi dernier l’a tout simplement abandonné. Et c’est un comportement qui paraît bien anormal pour  Gérard Loret qui souhaite que cela change, sans quoi, il avoue qu’il serait impossible de faire une réelle promotion de nos artistes. A travers cet entretien, Gérard Loret fait la lumière sur les divers services qu’offre Das Audio Professionnels et étale ses ambitions pour la promotion des artistes béninois et africains d’une façon générale.

L’Evénement Précis : Présentez-nous sommairement  votre structure Das-Audio 

Gérard Loret : Das Audio est une société espagnole.  Elle est  précisément basée à Valencia sur la Méditerranée. Nous  sommes spécialisés dans la fabrication des matériels audio professionnels.  C’est une structure constituée d’environs 140 personnes  et représentée dans plusieurs pays du monde.  Nous comptons aujourd’hui  une quinzaine d’ingénieurs dans plusieurs domaines.   Je dois ajouter qu’on est réellement des fabricants composants.  Autrement dit, nos produits sont des originaux dont la qualité ne se discute pas. Compte tenu du soin qui entoure la fabrication de nos produits, la moyenne de temps que nous utilisons pour réaliser un seul produit est de deux (02) ans.  Dans les années 80, on est passé de fabrication de matériels audio aux matériels audio de promotion artistique.

 Vous venez de passer 2 jours au Bénin dans le cadre du festival « Africa Fête ». Comment appréciez-vous l’ambiance qui règne au pays ?

Je dirai que l’ambiance est très bonne. Je suis surpris par l’accueil que les gens m’ont réservé. Je me rends compte que les Béninois  aiment vraiment l’ambiance et surtout du bon son. J’ai visité quelques grands coins d’ambiance et cela me permet d’affirmer que les Béninois aiment vraiment vivre leur vie. Pour moi, c’est agréable.

 Le Festival Africa Fête  auquel vous avez participé est aujourd’hui à sa 4ème édition. Vous qui êtes un professionnel du son, comment appréciez-vous le niveau du festival, notamment celui du salon de la musique béninoise qui est lui, à sa 2ème édition ?

J’avoue que c’est la première fois que je participe à cet événement. Mais vu la qualité des différents spectacles et surtout l’organisation au niveau du Salon de la musique béninoise, je pus vous assurer qu’il y a de gros efforts qui ont été faits par le Bureau export de la musique africaine (Bema) à  travers le Vice-président de l’Institution, Eric Gbèha. Tout est bien structuré et ça nous permet justement de prendre le maximum de contacts  aussi bien pour nous que pour les artistes, avec les pays pour  pouvoir offrir nos différents services. Je pense que pour réellement aider les artistes africains, il est utile d’organiser ces genres d’activités. Franchement, je pense que  le promoteur de ce festival, Eric Gbèha devrait être une source d’inspirations pour plusieurs promoteurs culturels tant béninois qu’africains.

 Vous avez suivi le concert live du Reggae-man béninois, Rasbawa. De votre regard de professionnel, comment appréciez-vous ses talents ?

Je pense que c’est un artiste qui a beaucoup de talents et qui peut apporter beaucoup de choses au reggae tant au Bénin qu’à l’international. Il a une façon de danser qui accroche. Je me rappelle encore la vive réaction du public lorsqu’il s’est invité sur le podium pour commencer ses prestations. C’était chaleureux. Les instruments que notre société a pu amener sur le terrain ont pu permettre d’avoir une bonne qualité sonore, ce qui a permis à Rasbawa de s’exploser avec sa belle voix pour faire plaisir au public.

 Au niveau technique, votre société Das Audio a accompagné le festival. De part la qualité des prestations de Rasbawa, avez-vous déjà pensé à lui offrir quelques opportunités pour sa promotion à l’échelle internationale ?

Je crois qu’il a déjà une carrière engagée. Il a par exemple de grands ingénieurs de sons en France et est  bien entouré des personnes qualifiées. Pour répondre donc à votre question, je dirai que nous avons beaucoup à lui apporter au Bénin et en Afrique en matière de support, qu’en Europe où il est bien connu.

 S’il vous était donné de formuler quelques critiques pour améliorer les prochaines éditions du Festival Africa Fête, que diriez-vous ?

Je porte mon regard critique sur le public. Ceci étant, je pense que c’est dommage de constater que des gens sensés soutenir les artistes n’attendent pas la fin du spectacle avant de vider les lieux. Sur ce point donc précisément, je suis un petit peu déçu. Il n’est pas normal de ne pas accompagner l’artiste jusqu’à la fin de son spectacle. Rasbawa en Europe est bien quotté et très bien supporté. Je ne comprends pas pourquoi, dans son propre pays, les gens viennent  nombreux le supporter, mais sans attendre la fin de son spectacle, l’abandonnent. Ce n’est pas normal. C’est une attitude qu’il faut corriger si on veut réellement soutenir les artistes et la musique béninoise. Je pense revenir participer à la prochaine édition du Festival et j’espère bien que le public ne se comportera plus comme cela. Je le souhaite vivement.

 Revenons à votre société, Das Audio. Avez-vous des succursales en Afrique ?

Partant du Nord, nous avons des distributeurs de nos produits en Maroc, en Tunisie, en Egypte. Le Maroc travaille aujourd’hui conjointement avec la Mauritanie et un petit peu avec le Bénin. La Tunisie travaille avec le Burkina-Faso. En Afrique de l’Ouest, nous avons un représentant en Côte-d’Ivoire qui est même venu sur le Festival Africa-Fête au Bénin. Il travaille avec toute la sous-région comme le Ghana, le Burkina-Faso et éventuellement le Bénin. On est également présent en Angla, Afrique du Sud plus précisément à Johannesburg. On a aussi quelques contacts au niveau de l’Afrique de l’Est, comme le Kenya et incessamment, nous serons présents en Afrique Centrale, notamment au Congo.

 Vous avez affirmé que désormais, Das Audio s’intéresse à la promotion des artistes. Donnez-nous des exemples de quelques artistes que vous avez déjà promus en Espagne chez vous et si possible en Afrique.

En fait, en général, on est invité sur les festivals. La promotion, ce n’est pas notre métier. Malgré tout, nous appuyons fortement certains promoteurs de festivals à travers nos matériels comme c’est le cas avec le Festival Africa Fête qu’accueille le Bénin. En Espagne, il y a un festival qu’on assiste et comme je vous l’ai dit au départ, nous ambitionnons d’intervenir sur plusieurs autres festivals ou événements culturels en Afrique. C’est  ce que nous avons déjà commencé avec le Bénin et je crois que comme promis, nous allons essayer de voir dans quelle mesure, nous pouvons aider Rasbawa à mener à bien sa carrière tant au Bénin qu’en Afrique. 

Peut-on connaître le chiffre d’affaire annuel de Das Audio ?

Nous ne cachons rien au niveau de notre structure. En 2010, nous avons réalisé un chiffre d’affaire de 20 Millions d’Euros  environs et je crois qu’en 2011, nous ferons mieux étant donné que de 2009 à 2010, nous avons connu une grave  crise  économique et financière qui a fortement fragilisé nos pays et par conséquent nos affaires au niveau de Das Audio.

 Un mot pour conclure cet entretien

Merveilleuse fête de Africa Fête, merveilleux pays, le Bénin que je viens de visiter, j’y garde un merveilleux souvenir. J’espère bien y revenir pour apprécier si tout ce qui a été dit au niveau du festival a été appliqué pour une réelle relance de la culture béninoise et africaine. La dernière chose que je voudrais dire, c’est qu’il faut soutenir davantage les initiatives du promoteur de Africa Fête qui fait d’énormes efforts pour inscrire les artistes de son pays au même rang que les grands noms d’artistes du monde.

 Entretien réalisé par Donatien GBAGUIDI

 

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