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Le triomphe de la vérité

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Augmentation de la caution des candidats à la présidentielle de 5 à 100 millions de francs: Me Marie Elise Gbèdo dénonce et menace de saisir la Cour constitutionnelle


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Le vote de la loi portant règles particulières pour l’élection du Président de la République portant la caution des candidats de 5.000.000Fcfa à 100.000.000Fcfa continue de susciter des réactions. La dernière en date, c’est bien celle de l’amazone candidate malheureuse aux dernières élections présidentielles, Me Marie Elise Gbèdo. Apparemment, cette option prise par les députés de la 5ème Législature ne reçoit pas l’assentiment de cette dame de fer qui a historiquement marqué le Bénin en ouvrant pour la première fois dans notre pays, les candidatures féminines aux élections présidentielles. Pour elle, il s’agit d’un choix qui ne règlera en aucune manière, la pléthore de candidats que l’on enregistre au cours des consultations électorales présidentielles au Bénin.

LES RAISONS QUI FONDENT LA POSITION DE L’AVOCATE, MARIE ELISE GBEDO
Plusieurs raisons sont évoquées par Me Marie Elise Gbèdo pour expliquer sa position par rapport au vote émis par les parlementaires qui apportent d’importantes innovations dans les lois électorales au Bénin. D’abord pour l’innovation concernant l’augmentation de la caution des candidats à 100.000.000Fcfa, Me Marie Elise Gbèdo sans être contre le souci de limiter les candidatures, trouve que la démarche des députés est biaisée. Car pour elle, en se préoccupant uniquement de la question financière pour limiter la pléthore de candidatures lors des consultations électorales, ils sont tout simplement passés à côté de l’essentiel. Et l’essentiel pour la présidente des femmes juristes du Bénin, c’est la question de moralité que l’on doit chercher au niveau de tout prétendant à la Magistrature suprême. L’autre chose, celle qui fâche d’ailleurs le plus la candidate malheureuse aux dernières élections présidentielles, c’est le fait que les députés en augmentant la caution à 100 millions, ont également ramené les frais de campagne à 2.5 milliards de Francs Cfa (2.500.000.000Fcfa). Pour Marie Elise Gbèdo, même des gens de moralité douteuse peuvent se trouver ces fonds et se mettre dans la danse, mais au finish une fois élus, ne pourront pas se mettre au service de la Nation comme cela se doit. Car selon ses propos « C’est ceux qui ont pillé l’économie de ce pays qui ont l’argent ». Et pour eux, « 100.000.000Fcfa, c’est rien du tout ». D’ailleurs, l’avocate n’est pas prête à débourser 2.5 milliards juste pour battre campagne au Bénin. Elle préfère plutôt s’en servir pour réaliser des actions de développement comme par exemple, la construction des ponts et autres. Et par rapport à tout ceci, Me Marie Elise Gbèdo ne veut pas s’avouer vaincue par rapport à cette loi qui vient d’être votée. « Rassurez-vous, tout n’est pas encore fini par rapport à cette loi. On peut saisir la Cour constitutionnelle afin qu’elle nous dise si oui ou non il faut privilégier les questions d’argent dans notre système électoral que celle de la moralité », a laissé entendre Me Marie Elise Gbèdo. « Pourquoi les députés n’ont-ils pas exigé dans la loi qu’on engage des enquêtes de moralité envers tout candidat à la présidentielle ? », s’est-elle interrogée. Car pour elle, il ne suffit pas simplement de se baser sur le casier judiciaire des candidats pour se convaincre de leur bonne moralité. Pour réellement limiter le nombre des candidatures, Marie Elise Gbèdo propose que la validation des candidatures soit plutôt coordonnée à un certain nombre de signatures d’élus comme c’est le cas dans plusieurs pays.

LES CONVICTIONS DE GBEDO SUR LES 20% DE REPRESENTATION DES FEMMES EXIGES DANS LA NOUVELLE LOI
Les députés en innovant dans la nouvelle loi, ont également exigé au Parlement, au moins 20% de femmes. C’est une disposition qui aux yeux de Me Marie Elise Gbèdo est contraire à la Constitution. Et par rapport à ça, elle est catégorique sur le fait que la Cour constitutionnelle va casser la loi. Et pour donner la preuve de sa conviction, elle cite l’article 25 de notre loi fondamentale qui déjà règle la question en stipulant que « l’homme et la femme sont égaux devant la loi ». Cette allégeance paraît donc pour elle, une violation de la Constitution qui ne saurait être tolérée par les juges de la Cour constitutionnelle. Le mieux pour elle, si les députés étaient réellement animés d’une bonne volonté de promouvoir la femme, c’est de préciser dans la nouvelle loi qu’il faille 50% de femme dans le Parlement, pour ainsi respecter les dispositions de l’article 26 de la loi fondamentale. L’autre chose qui paraît anormale aux yeux de l’avocate, c’est l’option prise par les députés de désigner désormais le représentant de la société civile sur appel à candidature. « Il n’appartient pas à l’Assemblée de désigner le représentant de la société civile au sein de la Céna et de ses démembrements. Ça ne les regarde pas. C’est la société civile elle-même qui doit le faire », a-t-elle souligné.

QUE DIRE DE L’EFFECTIF DES DEPUTES DESORMAIS PORTE A 99 ?
Cette décision des députés ne reçoit pas non plus l’adhésion de Me Marie Elise Gbèdo. Pour elle, on n’en a pas besoin. « C’est une façon d’engager au détriment des populations, des dépenses inutiles pour le pays », a-t-elle relevé. Et dans cette ambiance, Me Marie Elise Gbèdo refuse de siéger au Parlement, car ce serait à son avis une perte de temps à se mettre à parler de choses inutiles comme c’est le cas actuellement. Bien qu’elle ait l’envie de changer la donne, elle se dit incapable de mener à elle seule ce combat au milieu des gens dont le souci n’est pas souvent l’intérêt général. « Une seule hirondelle ne fait pas le printemps », a-t-elle avoué.

Donatien GBAGUIDI

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