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Le triomphe de la vérité

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A trois jours de la clôture officielle du recensement des épargnants des structures de placement d’argent: La tension monte et le calvaire des épargnants s’accentue


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(La Préfecture de Cotonou  toujours débordée des victimes de Icc-Services et consorts)

 Le soleil était encore au zénith quand nous avons fait notre entrée hier à la Préfecture de Cotonou pour constater l’évolution du recensement des épargnants de Icc-Services et consorts. Visiblement, la tension était vive. Chacun des clients ayant pris d’assaut cet endroit retenu pour l’opération de recensement exprimait  soit intérieurement ou par  des gestes ou  faits sa désolation quant au calvaire qu’il ressent.   De toute façon, le visage qu’ils présentaient sous le chaud soleil de la soirée d’hier n’était pas enviable.  Tous murmuraient, qui en groupuscule par affinité, ou qui en solitaire. Un seul sujet principal occupe les discussions. Le sort réservé à leurs avoirs. Mon calvaire à moi a commencé quand j’ai sorti mon appareil numérique pour prendre de photos de  la foule qui se bousculait en face de la Préfecture de Cotonou dans le seul souci de se faire inscrire sur la fameuse liste qui peut constituer encore un brin d’espoir quant au remboursement de leur fonds. Une seule photo prise et j’ai aggravé la montée de l’adrénaline de nombre d’épargnants déjà très en courroux du fait des difficultés rencontrées. Tel un essaim d’abeilles, tous se sont rués vers moi et m’assomment de supprimer toutes les photos prises. Pourquoi ? Je n’avais pas demandé la permission.  « Vous êtes qui ? Si vous ne vous faites pas identifier, nous allons déverser sur vous toute la colère que nous ressentons. Nous sommes prêts à brûler maintenant des gens qui nous paraissent suspects », a lancé  un des clients tout furieux. En dépit de toutes les explications données, leur souhait a été exécuté. Le problème, c’est qu’ils ne veulent surtout pas se faire découvrir  dans la presse. Très hostiles aux caméras et à tout appareil pouvant les identifier, les épargnants sont devenus du coup très remontés contre les journalistes que certains prennent comme des complices au même titre que certains membres du gouvernement. «C’est vous qui leur avez fait de la publicité et nous sommes tombés dans leur piège. Nous avions cru à tout le bien que vous disiez d’eux et voilà où nous en sommes. », a laissé entendre une jeune dame toute en courroux aussi. Et puisque je devrais faire mon travail, j’ai changé de stratégie et c’est ainsi que j’ai réussi à convaincre quelques jeunes également victimes de cette vaste escroquerie qui m’ont rendu la tâche moins difficile. Là, je peux discrètement avec leur complicité prendre quelques photos qui montrent bien que des milliers d’épargnants restent encore à s’inscrire à trois jours de la fin de la date de clôture du recensement  décidée par le gouvernement. Toujours aidés par ces jeunes convaincus de la justesse de mon travail, j’ai pu tirer la langue à quelques épargnants qui se sont exprimés, tous dans l’anonymat. Lire leurs propos.

 Donatien GBAGUIDI

 TEMOIGNAGES  DE CLIENTS

Anonyme

« Personne ne doit être oublié dans le recensement »

« J’ai entendu dire que les gens prennent de l’argent avant de faire inscrire sur la liste. Franchement, je n’ai pas encore vu ça et personne ne m’a encore demandé de l’argent. Mais ce qui est réel, c’est que nous souffrons énormément sur le terrain. Comme vous le voyez, il va falloir que nous soyons ici tous les jours et sous le soleil sans avoir une idée de quand nous devrons être recensés. Nous sommes à quelques jours seulement de la fin du temps donné par le gouvernement pour qu’on arrête les choses, mais vous voyez qu’il y a toujours du monde. C’est la preuve qu’il est nécessaire de prolonger la date de clôture. Personne ne doit être laissé dans le recensement. Sinon, des situations regrettables vont venir et nous ne le souhaitons pas. Ce que je dis, je voudrais qu’on le prenne vraiment au sérieux ».

Anonyme

«Il est impératif de prolonger le délai du recensement »

« Depuis le jour où on a lancé le recensement, je ne manque pas de venir ici, mais malheureusement, je n’ai toujours pas pu me faire recenser. Comme vous le constatez, on nous a mis dans une situation vraiment malheureuse et nous ne savons même pas quand est-ce que nous y sortirons. C’est un véritable calvaire et on ne connait pas la fin. Nous voulons dire une fois encore que c’est notre argent que nous voulons, sans quoi, il aura ce que nous ne voulons pas pour ce pays. Je me suis décidé à aller placer mon argent à Icc-Services parce que j’ai vu mon Président rencontrer les partons de cette institution, discuter de façon amicale avec eux. Cela m’a mis en confiance et je me suis dis que le Président ne pouvait pas cautionner des escrocs. Donc, il n’y a pas de raison qu’on dise que notre Président n’est pas au courant. J’ai mis plus de 5 millions dans cette affaire là. Et maintenant, je dois laisser le travail, enfants et femme pour chaque fois venir ici pour désespérément chercher à m’inscrire tous les jours. Je n’arrive même pas à manger parce qu’il faut travailler avant de trouver l’argent. Tout tourne au ralenti. C’est vraiment la désolation. Par rapport au délai, je crois que le gouvernement même sait qu’il doit encore le prolonger. Même si on ajoute encore deux semaines, ça ne   suffira pas. A forte raison, les 10 jours ne sont rien. C’est impératif  donc de prolonger le délai du recensement puisque cela concerne des milliers de gens et il est impossible que tous puissent se faire inscrire dans l’intervalle de 10 jours.

Anonyme

« Il faut compléter les agents recenseurs »

« C’est depuis lundi que je viens trainer mes fesses ici et on ne m’a toujours pas pris. Moi je pense que les autorités doivent penser autrement la stratégie de recensement. Par exemple, on peut nous demander d’aller nous  faire recenser dans chacune des agences  des structures concernées dans lesquelles nous nous sommes inscrits. Là, chacun peut librement faire le recensement et on pourra éviter  cette bousculade à laquelle nous assistons depuis le 16 juillet dernier. Nous souffrons trop. Nous sommes maintenant obligés de dépenser le peu de sous que nous avons encore sur nous. Ce n’est pas du tout bien. Les agents recenseurs recrutés ne suffisent pas non plus puisque nous sommes très nombreux. Il va falloir à défaut de tout, compléter le nombre des agents recenseurs et accélérer aussi les choses. Ils commencent parfois le travail très en retard. Il y en a qui ont perdu aussi leur carnet. Que fera-t-on alors de ceux-là ? » C’est vraiment pitoyable ce qui se passe ».

 

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