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Anjorin Moucharaf, Président Fébéfoot

Le 05 septembre prochain, le Onze national de football entame les éliminatoires de la Can 2012. A la date actuelle, impossible de dire l’entraîneur qui va conduire les destinées d’une équipe dissoute, qui n’existe pas.

 C’est le silence absolu qui gère le football béninois actuellement. Rien ne bouge. Pourtant, le Bénin s’est engagé dans les éliminatoires de la Can 2012. A quelques jours de l’ouverture de la compétition dans le groupe du Bénin, il est quasi interdit de dire quoi que ce soit. C’est l’opacité. Non seulement, aucun entraineur n’est désigné officiellement pour succéder à Michel Dussuyer qui coache déjà le Syli national de la Guinée, mais aussi et surtout, le pays ne dispose pas d’équipe nationale. Au moment où cet acte intervenait, certains Béninois et des journalistes bouffons du roi ont applaudi la dissolution et donnaient leur satisfecit au duo Ajavon-Moucharafou. Avec du recul, il faut se rendre à l’évidence que cet acte n’a rien de salutaire et s’était posé comme une décision irréfléchie. Le football béninois en pleine construction n’a pas besoin que ses joueurs soient malmenés de cette façon.

 Difficile de créer l’union sacrée d’avant

Avant, pendant les vacances, les internationaux béninois revenaient et on les voyait un peu partout à Cotonou et dans les grandes villes du pays. Après la dissolution, chacun est resté caché dans sa famille pour ne pas se faire attirer des injures et des balivernes des férus du cuir rond qui ont été embobinés par des dirigeants qui ne sont pas eux-mêmes, exempts de tout reproche dans cette affaire. Dans ces conditions, le Bénin va entamer les éliminatoires dans une atmosphère crispée où les joueurs seront dans une psychose généralisée. Quand on connaît le rôle de la confiance dans une compétition, on est en droit de dire que la fédération est en train d’obscurcir l’avenir de l’équipe nationale. Les joueurs qui ont toujours mouillé le maillot national n’auront pas les mêmes dispositions cette fois-ci. De sources concordantes proches des joueurs, certains sont prêts à boycotter l’appel des dirigeants qui les ont vilipendés et cherchent à les récupérer. Même s’il faut venir, il n’y aura pas les mêmes engouements. Le Bénin peut commencer par dire adieu à la Can 2012 à cause de l’incurie des dirigeants du football et de leur manque de patriotisme.

 l’Etat complice

Le gouvernement de Boni Yayi qui a pourtant montré sa bonne foi quant à la gestion du football béninois ne dit rien face à ce scandale qu’orchestrent les membres de la fédération béninoise de football. Malgré la bonne volonté de Sébastien Ajavon, il y a des ennemis du football béninois tapis dans l’ombre qui veulent le plonger dans les ténèbres. Le scénario qui s’est produit après la Can 2010 est édifiant. Le football en général et l’équipe nationale est le patrimoine de tous les Béninois. Une minorité ne peut pas s’en accaparer et priver toute une génération de sa passion et de son émotion. C’est pourquoi, très rapidement, le ministre des sports actuel doit se saisir du dossier du Onze national et demander des comptes aux aventuriers qui sont en charge du sport roi béninois. Sans être concernés par la coupe du monde 2010, ils ont joué les premiers rôles en Afrique du Sud laissant dans la disette, le football de leur pays. A quelques jours des éliminatoires, le Bénin ne dispose pas d’une équipe nationale, d’un sélectionneur, d’un staff médical… Pourtant les Ecureuils sont classés 60ème mondial devançant des pays prestigieux. Et ce sont ces joueurs incriminés qui ont amenés le Bénin aux sommets du football mondial. Le Chef de l’Etat doit mettre de l’ordre dans ce désordre si le ministre des sports actuel n’a pas les coudées franches pour agir. L’exemple de la France pendant la coupe du monde 2010 vient démentir le comportement des dirigeants béninois. Si c’était le cas béninois, on allait tuer tous les internationaux béninois. L’histoire est têtue et peut rattraper certains.             

José Mathias COMBOU