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Le triomphe de la vérité

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Jean-Francis Zinsou, Ambassadeur plénipotentiaire du Bénin aux Nations Unies invité de ” Sous l’arbre à palabres “: “Mon plus grand rêve est que le Bénin réalise la vision du chef de l’Etat pour un pays émergent “


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Jean-Francis Zinsou  ” Sous l’arbre à palabres “, le ballet des personnalités politiques, économiques, sociales, culturelles et diplomatiques se poursuit.  L’Ambassadeur plénipotentiaire du Bénin aux Nations Unies Jean-Francis Zinsou était le dernier à faire face aux journalistes de la rédaction de l’Evénement Précis, pour l’entretien atypique qui revisite l’état du pays dans les domaines de compétence de l’invité. Cet exercice-ci a exploré avec un spécialiste, les dédales du monde diplomatique notamment aux Nations unies pour mieux appréhender la place du Bénin à cette haute tribune des nations. L’Ambassadeur Zinsou affiche tout au long de l’exercice, un air de satisfaction dans sa mission à New-York et se félicite de la place respectable qu’y occupe son pays.

 Vue panoramique sur les Nations Unies

Tous les cent quatre vingt douze Etats membres de l’Organisation des Nations Unies sont représentés au Siège à New York. Leurs drapeaux flottent à la devanture de l’imposant édifice du Secrétariat. Tous les Etats Membres y sont représentés par au moins un Ambassadeur et chacun d’eux est là pour servir l’intérêt national de son pays, suivant la dynamique et les motivations qui lui sont propres. Les Représentants des Etats Membres sont en interaction continue entre eux pour traiter des questions relevant du mandat universel de l’Organisation. On traite de tout, du panier de la ménagère aux maladies endémiques, aux changements climatiques, à la situation de la lune par rapport à la terre…toutes sortes de questions que vous pouvez imaginer.   Il faut être capable de participer de manière active et de peser sur les conclusions et surtout de veiller à ce que ces conclusions respectent les droits de vos pays, de veiller à ce que rien de ce qui touche à l’intérêt national ne soit fait en votre absence  et de veiller à ce qu’on puisse parvenir à des conclusions qui arrangent tout le monde, qui vous arrangent votre pays autant que les autres. Nous sommes là, chacun de nous représentant le Chef d’Etat. Donc, à travers nous, c’est les Chefs d’Etat qui se parlent, c’est les Gouvernements qui se parlent. Et, cela veut dire qu’il faut être en contact direct avec son Gouvernement, qu’il faut avoir l’oreille de son Gouvernement et pouvoir, dans les moments critiques, appeler pour obtenir les instructions aux décideurs, après leur avoir exposé de façon très claire les enjeux des discussions que vous êtes en train de mener et présenté des options appréciables. Donc, nous nous sommes seulement des courroies de transmission et parfois des fusibles. Quand le Bénin parle aux Nations Unies, c’est le Président de la République du Bénin qui parle à travers les porte-parole que nous sommes. C’est l’Etat béninois qui s’exprime, c’est le peuple béninois qui s’exprime là-bas aux Nations Unies. Le premier mot de la Charte, c’est “Nous Peuples des Nations Unies”. L’Assemblée Générale des Nations Unies, c’est le parlement des peuples du monde qui se rencontrent là-bas pour déterminer les règles de la vie commune sur la terre, de la vie commune dans l’univers.

 Combien de pays avez-vous dans votre juridiction? Couvrez vous aussi les Etats – Unis ?

Vous avez raison de poser cette question parce que le Bénin a deux Ambassadeurs au moins aux Etats- Unis puisque les Nations Unies sont aux Etats-Unis, le siège est à New York qui est une ville américaine. Nous avons un Ambassadeur accrédité auprès du Gouvernement américain qui a sa chancellerie et sa résidence à Washington, à la capitale. Mais New York, c’est le siège principal des Nations Unies. Je dis principal parce qu’il y a d’autres sièges des Nations Unies. Genève est un second Office des Nations Unies, il y a d’autres Offices comme Nairobi, Vienne…mais c’est à New York, qu’est le Secrétaire Général, c’est là qu’est la centrale du secrétariat des Nations Unies. Donc, l’Ambassadeur Représentant Permanent du Bénin auprès des Nations Unies siège à New-York. Il a sa chancellerie à New York. Il a ainsi une juridiction multilatérale qui englobe les 191 autres Etats membres. Donc, notre Mission Permanente à New York est bien distincte de l’Ambassade du Bénin à Washington.  Si le Bénin a une question particulière à traiter avec les Etats- Unis, ce n’est pas moi, c’est l’Ambassadeur accrédité auprès des Etats- Unis qui est compétent. Et il est à Washington. Ici, vous avez celui qui représente notre pays auprès de l’Organisation des Nations Unies et qui traite avec les cent quatre vingt onze autres (191) Etats membres de l’Organisation y compris les Etats-Unis. Donc, Nous sommes aux Nations Unies  avec l’ensemble des autres Etats membres pour traiter des questions d’intérêt commun à l’humanité.

Structure de la représentation aux Nations Unies

L’Ambassadeur Représentant Permanent du Bénin auprès des Nations Unies est à la tête de ce qu’on appelle Mission Permanente du Bénin auprès des Nations Unies. Chacun des cent quatre vingt douze Etats membres nomment un Représentant Permanent auprès des Nations Unies. Et chacun d’eux est à la tête d’une Mission Permanente. Qu’est ce que c’est, une Mission Permanente ?  La Mission Permanente s’est la représentation diplomatique auprès du secrétariat de l’Organisation. Les Ambassadeurs Représentants Permanents présentent leurs  Lettres de créance au Secrétaire Général des Nations Unies qui est la figure de proue de l’Organisation et auprès de qui il est accrédité.  Outre l’Ambassadeur Représentant Permanent qui est le Chef de Mission, il y a l’ensemble  les cadres qui sont affectés à un titre ou à un autre pour travailler avec l’Ambassadeur à la réalisation des objectifs de notre politique extérieure aux Nations Unies. Prenant la juste mesure de l’engagement du Bénin aux Nations Unies, le Chef de l’Etat vient de me donner un Adjoint qui rejoindra très prochainement son poste. Nous avons à New York, une équipe dynamique qui est à l’œuvre là-bas aux Nations Unies sous ma direction pour promouvoir les intérêts du Bénin, pour assurer une présence active du Bénin aux Nations Unies et négocier au nom du Gouvernement béninois.

 Quelle diplomatie pour un petit pays comme le Bénin ?

Je vais vous dire ceci. Vous voyez notre pays et vous le qualifiez de petit pays. Mais, parfois, les autres me tapent dans le dos aux Nations Unies et me disent que le Bénin est une grande puissance. Allez savoir ce qui est à l’origine d’une telle appréciation. C’est loin de ma modeste personne. C’est ce que nous faisons au Bénin, la démocratie béninoise qui nous permet de parler à haute voix là-bas, qui nous permet de nous affirmer et d’afficher notre adhésion aux principes cardinaux  de la Charte  Nations Unies, au respect de la dignité de la personne humaine aux droits de l’homme, et de participer activement aux efforts de la Communauté internationale pour promouvoir la paix et la sécurité internationales et le développement durable. Aux Nations Unies, chaque pays a une voix. Donc, notre voix compte et elle pèse. Notre présence aux Nations Unies est une manifestation du droit international, de l’égalité souveraine des Etats. Quand nous nous exprimons, notre voix compte autant que celle des autres. Vous ne pouvez pas vous imaginer ce que c’est que, pour un Etat comme le Bénin, de pouvoir vivre  comme un Etat indépendant, un Etat souverain. Notre présence aux Nations Unies nous permet de renforcer le droit international et de faire en sorte que notre pays puisse continuer d’être un Etat, préserver son identité et sa stabilité pour pouvoir survivre dans le concert des Nations en tant que telle. C’est très important. Quand un Etat se crée nouvellement, les premières des choses qu’il recherche, c’est sa reconnaissance internationale et son admission aux Nations Unies. Ceci parce que, dès qu’un Etat est admis aux Nations Unies, il acquiert la capacité d’agir comme une puissance sur l’échiquier international, comme sujet du droit international à part entière et non plus comme objet de l’histoire. Il devient un acteur effectif de la scène internationale. Imaginer à quel point il est important pour un pays de pouvoir s’exprimer là-bas aux Nations Unies. Et d’être présent et d’être reconnu comme partie prenante à législation internationale que fait l’Organisation. Parce que c’est là où se déterminent les normes du comportement régissant les relations internationales. C’est ensemble, par le consensus et parfois par le vote,  que nous déterminons ce qui doit être reconnu comme étant le comportement international légal, comme le comportement normal des Etats. La légalité internationale, c’est là-bas que cela se détermine.

 Le Bénin : une voix différente des grandes Nations ?

Ah bien sûr. Aux Nations Unies, le Benin est très loin d’être perçue comme une caisse de résonnance des positions des grandes puissances. On vous courtise pour vous avoir comme co-auteur des résolutions parce qu’on sait que vous êtes pour la bonne cause. On sait que si vous êtes partie prenante à une initiative, d’autres pays vous y suivront. Plus une résolution a de co-auteurs plus elle a de chance d’obtenir l’adhésion de l’ensemble des Etats Membres et d’être appliqué. Parce que vous êtes un pays leader d’opinion qui a un intérêt vital à la préservation du droit et qui s’engage en faveur du renforcement du droit international. On sait aussi que vous avez une équipe qui connait bien les antécédents des questions à l’Ordre du jour.Le Bénin a siégé, en 2004 et 2005, au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le Conseil de Sécurité est composé de quinze Etats membres dont dix sont élus pour un mandat de deux ans et cinq sont là à titre de membres permanents. C’est cet organe qui porte la responsabilité primordiale pour la paix et la sécurité dans le monde. C’est cet organe qui décide de ce qu’il faut faire quand un pays est en conflit armé et qu’il faut éteindre le foyer. C’est cet organe qui décide de l’envoi des troupes étrangères dans un pays. C’est cet organe qui décide des mesures que les Etats doivent prendre pour lutter contre les menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité internationales. Nous avons été membre du Conseil de Sécurité déjà par deux fois. On vous élit sur la base de votre contribution générale au maintien de la paix et de la sécurité internationales, à la poursuite des buts et objectifs de l’Organisation. C’est-à-dire votre contribution en termes d’envoi de troupes, en termes d’envoi de policiers pour aider les autres pays qui sont en situation de conflit mais aussi votre comportement. Est-ce que votre comportement est pacifique, est-ce que votre comportement contribue au renforcement de la paix, est-ce que votre comportement contribue à la coopération internationale pour rechercher des solutions aux défis de l’humanité.  Donc, c’est sur la base de ces critères que notre pays avait été élu en 2003, membre du Conseil de Sécurité. Le mandat au Conseil de Sécurité est de deux ans seulement. Mais, vous revenez quand votre groupe régional accepte de soutenir votre candidature parce qu’il y a une rotation au niveau du groupe africain, selon les sous-régions. L’Afrique de l’Ouest compte quinze pays. Donc, c’est à tour de rôle que ces pays doivent présenter leur candidature, s’ils le veulent et s’ils peuvent assumer les engagements que l’appartenance au Conseil de Sécurité comporte, en termes de qualification professionnelle et de capacité de travail. Donc, ce n’est pas parce que vous avez présenté votre candidature que vous serez élu par l’Assemblée générale. L’ordre de rotation est établi pour donner une chance à tous les pays de la sous – région. Mais chaque candidature est appréciée à sa juste valeur par l’ensemble des cent quatre vingt douze Etats membres de l’Organisation. C’est parce que les Délégués des autres pays siégeant au Conseil reconnaissent en vous des partenaires crédibles qu’ils vous associent aux travaux de base dans l’examen des affaires sérieuses. Sinon d’habitude, les délégations des grandes puissances s’entendent entre elles et apportent aux autres les résultats de leurs travaux pour adoption. Mais, quand le Bénin siégeait au Conseil de Sécurité, les grandes puissances nous consultaient constamment. Parce que la délégation du Bénin est une délégation qui agit et réagit suivant les règles. Cela veut dire une délégation qui étudie bien ses dossiers, qui connaît la substance des questions qui sont examinées, qui a l’entregent pour approcher les Collègues des autres pays avec le respect et le tact nécessaire pour engager les autres délégations pour pouvoir obtenir des résultats. Au cours de notre mandat, le Bénin a non seulement activement contribué au traitement de toutes les situations dont le Conseil est saisi mais il s’est aussi investi pour la protection des enfants en situation de conflit armé et pour la prévention des conflits, le but visé étant de faire en sorte que les Nations Unies puissent mettre en place un dispositif efficace pour lutter contre le recrutement des enfants soldats et  prévenir les conflits et leur résurgence dans les pays qui ont eu déjà le malheur de connaître cette forme extrême d’emploi de la force qu’est un conflit armé. Imaginez vous que, grâce au travail que nous avons fait, nous avons pu mettre en place, à travers l’adoption de la Résolution 1612 (2005) que nous avons négociée pendant neuf (9) mois, un mécanisme de surveillance et de communication d’information qui permet d’identifier les parties à un conflit armé qui recrutent et utilisent les enfants, d’obtenir le relâchement de ces enfants, de procéder à leur réhabilitation et leur réinsertion dans leur communauté.   De même, nous avions pris l’initiative de négocier une résolution, la 1625 (2005) que les Chefs d’Etat sont venus approuver, le 14 septembre 2005. Elle met en place un mécanisme par lequel la communauté internationale peut réagir très rapidement s’il y a des signes avant-coureurs dans les pays qui sont en situation de crise et faire en sorte que les crises ne se transforment pas en conflits violents. Donc, je puis vous dire que ces résolutions et bien d’autres, ont été initiées, négociées par le Bénin. Quand on parle de la prévention des conflits, on ne peut pas le faire sans faire référence à ce jalon important qui a été posé à l’initiative du Bénin en 2005. Le Bénin a activement contribué aux débats menées en 2005 et qui ont permis d’opérer une  reforme des Nations Unies, entre autres par la mise en place d’un dispositif de  consolidation de la paix. Il se compose de la Commission de Consolidation de la Paix, du Bureau d’Appui à la Consolidation de la Paix et du Fonds de Consolidation de la Paix doté d’une enveloppe initiale de 250 millions de dollars US. La Commission permet la coordination des principaux organes des Nations Unies que sont le Conseil de Sécurité, l’Assemblée Générale, l’Ecosoc dans le but d’harmonier les actions de la communauté internationale en faveur de l’efficacité, pour renforcer l’action des Nations Unies dans le domaine de la prévention des conflits. Le Bureau assure le Secrétariat de la Commission et le Fonds permet de financer les mesures urgentes et catalytiques pour prévenir l’éclatement ou la reprise d’un conflit après la conclusion d’un accord de paix. Il se fait qu’aujourd’hui le Bénin, siège dans cette Commission pour y avoir été élu pour la période 2009-2010, et assure la vice- présidence de la Commission  au titre de l’Afrique, pour l’année 2010. Cela veut dire que je siège dans cette fonction pour le compte du Chef de l’Etat parce que s’il faut se réunir au niveau le plus élevé, c’est le Chef de l’Etat qui sera invité à venir siéger. Et quand je prends la parole, je dis ce que je pense que le Chef de l’Etat peut dire parce que c’est en son nom, c’est lui qui est le premier Diplomate. A travers nous, c’est lui qu’on voit là-bas aux Nations Unies. Les activités de cette Commission visent à s’assurer que les pays qui sont sortis d’un conflit puissent être maintenus sur le chemin de la paix, puissent évoluer de façon crescendo vers un état de normalité qui va leur permettre de substituer une économie de paix à l’économie de guerre qui avait prévalu pendant le conflit. On y parvient en intégrant de façon efficace les anciens combattants dans la vie active, civile, productive et en aidant ces pays à bâtir des institutions démocratiques solides et durables. C’est en cela que le Bénin a une place de choix dans cette Commission, parce que le Bénin a réalisé en 1990, une refonte totale de ses institutions nationales et a pu assurer leur fonctionnalité depuis lors. On nous admire beaucoup pour cela, pour la façon dont nous avons articulé les relations entre l’exécutif et les institutions de contre pouvoir pour résoudre par le dialogue nos propres problèmes. C’est un travail d’orfèvres que les Observateurs étrangers attribuent au génie béninois. La capacité de générer des institutions durables qui servent de creuset pour régler les problèmes du pays, pour promouvoir le développement du pays, pour promouvoir la paix dont tout un chacun de nous a besoin pour pouvoir dormir tranquillement chez lui et se réveiller chaque matin, pour vaquer à ses activités. La paix est un grand bien. Nous la devons au bon fonctionnement de nos institutions démocratiques. Cela nous vaut de l’admiration.  C’est l’une des raisons pour lesquelles le Secrétaire Général des Nations Unies vient chez nous. Il vient pour reconnaitre notre Nation, pour reconnaître l’efficacité de notre système politique et économique.

 Procédure pour faire aboutir des propositions à l’Onu

Les procédures des Nations Unies sont complexes. Du fait du nombre limité de pays siégeant au Conseil de Sécurité, la procédure suivie pour les prises de décision est plus simple. Il y a quinze membres au Conseil de Sécurité. N’importe Etat membre du Conseil peut prendre l’initiative d’une décision, s’il a l’idée qu’il y a un créneau pour agir. Les Nations Unies existent depuis 1945 et beaucoup de choses ont été faites dans divers domaines d’activités. Les priorités sont établies suivant les sensibilités des Etats membres. Le Conseil a son agenda qui mobilise leurs énergies.  Quand vous devenez membres du Conseil, vous définissez les objectifs stratégiques de votre mandat et vous prenez l’initiative des mesures que vous jugez nécessaires pour améliorer le dispositif de sécurité collective établi par la Charte des Nations Unies? Vous vous efforcez de faire comprendre aux autres délégations le bienfondé  des mesures que vous proposez. Si vous parvenez à obtenir leur adhésion, vous pouvez faire adopter une Résolution pour consacrer vos propositions. La Charte a pour première vocation de prévenir les conflits et pourtant bon nombre de pays sont tombés dans des conflits qui ont duré des années.  Quand un conflit éclate quelque part, ce n’est pas seulement l’échec de la classe politique de ce pays. C’est aussi l’échec de la communauté internationale. Il faut que les Nations Unies qui sont le siège de la communauté internationale puissent assumer pleinement leurs responsabilités envers les pays, envers les peuples. C’est ce qui a motivé le Bénin à travailler sur le rôle du Conseil de Sécurité dans le domaine de la prévention des conflits. Nous avions eu une vision bien inspirée, et nous avons trouvé un soutien auprès des autres Membres du Conseil pour la porter avec nous. Au départ, vous êtes seul. C’est comme une boule de neige qui prend de l’envergure et à la fin, vous vous retrouvez avec tout le monde autour de vous pour soutenir votre idée et s’asseoir avec vous pour mettre au point le projet de résolution que vous avez initié, de manière à le rendre consensuel. Pour ce faire, votre Mission Permanente convoque et préside des séances de négociations qui permettent d’amender votre projet initial et de le finaliser. Une fois que le texte est mûr, il est passé au vote. S’il obtient neuf (9) voix, y compris les celles positives des cinq membres permanents, il est adopté. A l’Assemblée Générale, la procédure est presque la même, le vote se fait à la majorité simple des Etats Membres votants. Si la résolution entraîne une incidence financière, alors son adoption est subordonnée à la présentation par le secrétariat des implications sur le budget et programme de l’Organisation. Cela permet de savoir combien coutera la mise en œuvre de la Résolution.  

 Le mode opératoire des relations entre le Chef de l’Etat et le diplomate

 Le Chef de l’Etat est le premier Diplomate de la Nation mais son action dans le domaine de la diplomatie est portée par le Ministère des Affaires Etrangères, une structure  gouvernementale qui dispose des compétences requises et qui a une bonne connaissance des us, coutumes de conduite des relations intergouvernementales et de la pratique internationale parce que c’est surtout cela qui fait la qualité de diplomatie d’un pays, en somme une bonne connaissance et un respect méticuleux des règles et usages de la communauté internationale. C’est un travail professionnel de savoir apprécier les enjeux d’une discussion qui se tient, de pouvoir appréhender les concepts utilisés et de pouvoir identifier les points sur lesquels il est nécessaire d’avoir des instructions avant de se prononcer. Les Diplomates de haut rang sont appelés des plénipotentiaires. Un Plénipotentiaire, c’est quelqu’un qui a les pouvoirs pour agir, mais il doit agir en connaissance de cause. Parce que le Chef de l’Etat, en nommant les Ambassadeurs, leur confère une capacité  de le représenter. C’est une grande responsabilité. Mais, il y a des questions qui nous dépassent, il y a des questions qui sont si importantes qu’on ne peut pas engager la Nation sans consulter celui qui assume la responsabilité suprême pour le bien et l’intérêt de l’Etat béninois. Cela se fait d’ordinaire à travers les hauts responsables du Ministère des Affaires Etrangères. Suivant l’importance de la question, on peut remonter au Ministre lui-même. Il revient au Diplomate en situation d’apprécier si c’est au Ministre qu’il doit se référer ou directement au Chef de l’Etat suivant les circonstances. Si vous commettez des impairs, cela aura des conséquences pour votre pays.  L’art du Diplomate, c’est de savoir faire en sorte que son pays puisse garder les meilleures relations possibles avec les autres. Et comment on y parvient ? En les consultant, en parlant avec leurs représentants, en maintenant de bonnes relations d’amitié et de coopération avec eux,  en s’interrogeant constamment sur les motivations des actes qu’ils posent et sur leurs démarches à votre endroit, en rendant compte aux Autorités Nationales. Car, les Etats ont des intérêts qui peuvent diverger et qui peuvent les amener à vouloir maximiser leurs gains aux dépens des autres. C’est pourquoi il faut une vigilance de tous les instants. Les Ambassadeurs ne sont pas là que pour exécuter les volontés des Autorités Nationales, mais elles ont toujours le dernier mot. La décision finale leur appartient. Si les instructions nous posent problèmes sur le plan technique, nous avons le devoir de le leur faire savoir, en exposant les faits dont nous avons connaissance. Par exemple, il est arrivé, pendant qu’on siégeait au Conseil de Sécurité, que faisant suite aux  instructions reçues du pays, on écrive pour dire aux Autorités qu’on ne peut pas les mettre en application pour les raisons bien précises. Ainsi vous faites des suggestions quant à l’attitude que vous jugez convenable pour la circonstance. Et le Ministre prend ses responsabilités. Parfois même, il est nécessaire que le Gouvernement se détermine expressément. Parce que nous sommes tenus de respecter notre Constitution. Nous sommes tenus de poser des actes qui soient en conformité avec notre légalité nationale, ce qui est légale au Bénin.

 Comment parvenir à suspendre les travaux du Conseil de Sécurité ?

C’est en cela qu’intervient le principe de l’égalité souveraine des Etats. Dans ce jeu, personne n’est plus fort que l’autre. Nous avons tous les mêmes droits et notre voix compte. Le Conseil de Sécurité est fait ainsi, il ne prend ses décisions que si tous les Etats membres sont en mesure de se prononcer. Pour cela, il y a la règle du délai de 24 heures. Tous les projets de résolutions doivent être portés à la connaissance des Etats membres dans leur forme définitive 24 heures avant la séance au cours de laquelle ils doivent être mis aux voix. Si lors des consultations préalables vous n’êtes pas en mesure de vous prononcer sur le texte, on vous donne le temps de saisir votre Centrale pour recevoir les instructions. Si votre délégation ne vient pas siéger à la séance, celle-ci sera levée et ajournée. Parce quand vous êtes élu au Conseil de Sécurité, vous êtes investi d’un mandat pour agir en vue de la promotion du bien commun de l’humanité. Ce mandat vous confère une responsabilité mais aussi une autorité que vous exercez. Donc, votre voix compte et vous devez l’exprimez. Et si vous n’êtes pas en mesure de l’exprimer, vous dites aux autres, que vous n’êtes pas prêts.  Cela ne veut pas dire que vous allez pouvoir ajourner une décision indéfiniment. Il y a des règles de bienséance, de convenance, il y a des limites à ne pas dépasser. Donc, vous êtes formés pour reconnaître ces limites- là. Si vous n’avez pas d’instructions, vous devez vous garder de prendre des engagements que votre pays ne peut pas honorer. Il y a des manières de le faire.

 Savoir dire non aux Nations Unies avec la manière…

Vous savez que c’est souvent des situations très délicates. Et c’est pour cela qu’en tant que diplomate professionnel, je suis un peu embarrassé à donner des exemples concrets. Je vous dis que ce que nous faisons aux Nations Unies est très sérieux. Quand vous dites non à un pays, il vaut mieux le dire de façon à ne pas humilier ce pays. Il faut, en toute circonstance, ménager l’avenir. Et souvent quand on dit non, c’est parce que c’est nécessaire pour défendre les valeurs auxquelles nous sommes attachées.  Donc, je ne vais pas donner un exemple concret, il y a mille exemples qui me sautent à l’esprit mais dès que j’en citerai un, cela risque de devenir une question bilatérale. Et le Bénin a un intérêt à garder de bonnes relations avec tous les pays malgré nos divergences de vues sur certaines questions. Il n’est pas indiqué qu’on donne des détails sur les dossiers délicats que nous gérons là-bas aux Nations Unies.

 Cpi : Un dossier qui a marqué l’ambassadeur

Le dossier où le Bénin a vraiment manifesté son indépendance, c’est le dossier de la Cour pénale internationale. C’est un pilier de la légalité internationale. Est-ce que tous les Etats doivent être assujettis ou non à la juridiction de la Cour pénale internationale.  Nous avons ici, et vous voyez en quoi les institutions nationales sont importantes, nous avions un acte de la Cour constitutionnelle qui faisait que le Bénin ne pouvait pas cautionner de la discrimination dans le traitement des personnes qui commettent des crimes relevant du ressort de la Cour. Et quand un pays voulait s’octroyer un traitement particulier en cette matière, nous ne pouvons pas lui accorder notre soutien au préjudice de nos institutions nationales. Vous voyez, c’est quelque chose de très sérieux. Je ne vais pas vous en dire davantage sur ces questions.

 Le Bénin dans les opérations de maintien de la paix

C’est une très belle page de notre diplomatie qui honore grandement le Bénin. Le Bénin participe aux opérations de maintien de la paix avec un effectif de près de 1340 hommes déployés à travers le monde, tant des militaires que des policiers. Vous savez qu’on a tout un bataillon en République Démocratique du Congo et qu’on a aussi des troupes en Côte d’Ivoire. Nous participons par des policiers à la MINUSTAH en Haïti et les prestations des agents déployés dans ces missions sont très appréciées. Et c’est une grande contribution que nous apportons aux efforts de la communauté internationale pour maintenir la paix et la sécurité internationales. Et cela nous est très bien compté à travers l’estime dont le Bénin jouit. Imaginez-vous que votre pays qui est 163ème (2008) suivant l’index du développement humain est le 19ème pays contributeur de contingents aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Avant nous, l’on retrouver le Nigeria, le Rwanda, le Ghana, l’Ethiopie, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Maroc. Sur le continent, c’est les pays qui viennent avant nous en termes d’effectifs déployés pour le maintien de la paix dans le monde.

 Appréciation des troupes béninoises

Non seulement, les officiers que nous envoyons sont très bien appréciés, et le plus souvent ils deviennent chefs d’équipes sur le terrain. Jusqu’à tout récemment, l’ancien Chef d’Etat Major Général des Forces Armées Béninoises, le Général Fernand AMOUSSOU, commandait la Force des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Le Général Fernand AMOUSSOU est vraiment une personnalité très appréciée aux Nations Unies à New York. Les hauts fonctionnaires des Nations Unies qui s’occupent des Opérations de maintien de la paix ne vous disent que du bien du Général AMOUSSOU pour le travail qu’il a eu à faire là-bas. Vraiment, la participation aux Opérations de maintien de la paix, c’est un dossier sur lequel le Bénin marche la tête haute aux Nations Unies. C’est un dossier sur lequel j’éprouve beaucoup de fierté. Au–delà de nos performances remarquables dans ce domaine, nous sommes en train de mener une action aux Nations Unies pour le renforcement des mesures de prévention des conflits. Cette action vise à faire en sorte qu’on ait moins besoin de déployer des troupes sur le terrain. Et si malgré les efforts qu’on fait pour éviter de déployer des troupes, la nécessité s’en fait sentir, nous sommes en train de faire en sorte que ce ne soit pas seulement des militaires mais qu’on synchronise l’action militaire avec des mesures de renforcement des capacités civiles et institutionnelles des Etats concernés. Ceci, parce que ce sont ces capacités qui permet l’appropriation du processus de paix par les pays. Il faut aider les pays à reconstituer leur administration, il faut aider les pays à mettre sur pied des institutions démocratiques nationales qui collent avec leurs réalités et qui permettent de maintenir durablement la paix. Et le Bénin a donné un exemple vraiment impressionnant dans ce domaine. Et actuellement, l’un des aspects que la délégation du Secrétaire Général vient examiner au Bénin, c’est de savoir comment faire profiter les autres pays, les Etats fragiles, les Etats sortant d’un conflit qu’on veut stabiliser durablement, comment faire profiter ces pays de l’expérience du Bénin en matière de mise en place des institutions nationales fonctionnelles pour assurer une gestion de l’Etat qui soit inclusive.

 Le Bénin a une position à l’Onu ou il accompagne les autres ?

Non, le Bénin fait mieux que d’accompagner les autres. Le Bénin a sa position, ses choix politiques qu’il défend et promeut. Vous ne pouvez pas vous imaginez le rôle que joue le Bénin dans cette arène. Un exemple : nous avions une situation où, pendant près de treize ans, les Nations Unies ont mis en place un groupe de travail pour réfléchir à la reforme du Conseil de Sécurité. Mais, ce groupe de travail tournait en rond et n’avançait pas et se contentait de tenir des débats sur débats, d’année en année. Nous avons contribué à constituer un groupe de pression autour d’une des puissances émergentes pour canaliser le processus de reformes vers des actions concrètes. En quoi faisant ? En sortant le dossier du giron du groupe de travail pour passer aux négociations intergouvernementales. Cela n’a pas été du tout facile. Tous les pays reconnaissent la nécessité de la réforme mais il y a des pays qui ne veulent pas avoir d’autres  membres permanents du Conseil de Sécurité. Ils font en sorte que la reforme ne débouche sur des résultats qu’ils ne souhaitent pas. Nous voulons un Conseil de Sécurité qui ait toute la légitimité requise.  On veut que nos délibérations aient en vue des objectifs précis. Et c’est ainsi qu’on a réussi à mettre en veilleuse le groupe de travail et à faire passer les Etats membres à la phase de  négociations intergouvernementales. Celles –ci sont en cours actuellement. Je vais vous dire quelle est la différence. Les négociations intergouvernementales mènent inexorablement à un  résultat, à terme. Le groupe de travail établit un processus où l’on recherche interminablement le consensus. Dans le groupe de travail, vous parvenez à prendre une décision, seulement quand tout le monde est d’accord et personne ne s’y oppose. Tant que quelqu’un s’y oppose, on dira qu’il n’y a pas le consensus. Cela peut être un seul Etat, on dira qu’il n’y pas le consensus. Mais quand vous êtes dans un processus de négociations intergouvernementales, vous négociez sur la base d’un texte en essayant de prendre en compte, autant que faire se peut, les préoccupations exprimées par les uns et les autres. C’est pour cela que pour conduire ce processus, on désigne un facilitateur, un négociateur en chef qui consulte tout le monde,  discute pour élaborer le texte. Quand le texte est mûr pour la décision, soit il arrange tout le monde et vous prenez la décision par consensus. S’il  n’arrange pas tout le monde,  on va au vote. La décision est prise quand les règles du vote, les critères précis régissant la prise de décision sont remplis. Et, cette décision engage tout le monde. Donc, le Bénin a fait en sorte que ce dossier puisse progresser. La vérité est que le Conseil de Sécurité a perdu de sa représentativité au fil des ans. Lorsque le Conseil de Sécurité a été mis sur pied en 1945, il comprenait cinq membres permanents et six membres non permanents. Sa composition a été modifiée en 1963, parce que dans l’intervalle un grand nombre de pays, notamment africains sont devenus indépendants et il a fallu revoir la composition du Conseil dans la catégorie des membres non permanents. De ce fait, il est passé de 11 à 15 membres. Cet amendement de la Charte est entré en vigueur en 1965 au moment où l’Organisation comptait 119 Etats Membres. Mais maintenant, la famille des Nations Unies compte cent quatre vingt douze Etats Membres. En 1945, il y avait une cinquantaine d’Etats en 1945. Actuellement ce nombre a donc presque quadruplé. Donc, il faut que la composition des organes clés soit révisée pour que les proportions soient gardées. C’est à cela que nous travaillons. La reforme du Conseil de Sécurité vise à assurer une représentation équitable des membres au sein de cet organe.  

 Une représentation onéreuse pour le contribuable

Je vais vous dire que le Siège de l’Organisation des Nations Unies se trouve dans une ville des Etats -Unis où la vie est chère, New York. Les montants qu’on sort à la fin de chaque mois pour payer l’Ambassadeur que je suis, pour payer le personnel, les autres membres du personnel recrutés localement, pour leur assurance maladie et pour payer la part qui revient à l’Etat dans leurs loyers, quand vous faites les additions, vous vous pouvez vous poser des questions. Mais, c’est un calcul d’épicier parce que la souveraineté n’a pas de prix. Il faut être là pendant que l’on décide des choses qui peuvent affecter votre souveraineté. Il faut être là pendant que se déterminent les règles de la communauté internationale. Il faut être là. Il faut y être aussi parce qu’au-delà de la représentation au sein de l’Organisation, où l’on traite de toutes les questions qui concernent notre univers, vous avez la chance d’être au contact des représentants des cent quatre vingt onze autres Etats membres. Je ne sais pas s’il y a une autre ville au monde où l’on peut retrouver sur place les représentants des cent quatre vingt onze autres Etats membres. Qu’est ce que cela veut dire ? Vous avez là cent quatre vingt onze Ambassadeurs Représentants Permanents qui ont la possibilité d’appeler le Ministre des Affaires Etrangères de leur pays et dans les cas extrêmes leur Chef d’Etat. Quand vous avez un problème à régler ici à Cotonou, parfois le chemin le plus court passe par New York. Un coup de fil à l’Ambassadeur Représentant Permanent du Bénin à New York suffit car il lui est possible d’appeler directement son homologue qui peut dans la minute d’après rendre compte à ses Autorités. Souvent, il s’agit de sauver des vies humaines, ou d’obtenir des décisions urgentes, pour décanter des situations qui peuvent autrement entraîner des complications. C’est pour cela que je suis accroché à mon téléphone qui est branché vingt quatre heures sur vingt quatre. A n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit, je prends les appels entrants parce que cela peut être très important.

 Des circonstances  de l’information de l’arrivée de BAN Ki-moon au Bénin ?

Le Secrétariat Général m’a appelé un jour pour me dire que le Secrétaire Général des Nations Unies a décidé d’aller chez vous. C’était pour moi une heureuse nouvelle. Parce que le Secrétaire Général qui a un calendrier très chargé est presqu’en fin de mandat. Il décide de faire une tournée en Afrique dans certains pays dont le nôtre. On m’appelle, et on me demande de faire connaître la réponse des Autorités Béninoises dans les heures qui suivent. Et le Benin a réagi en moins de trente minutes, par son plus haut Responsable.

 Les raisons de votre présence au pays actuellement

Le Secrétaire Général vient au Bénin. Il est d’usage que l’Ambassadeur qui représente le pays auprès de l’Organisation à New York soit là à l’accueil et  apporte sa contribution au bon déroulement de la visite. Et je vous dis que mes obligations à New York sont telles que je repars le même jour que le Secrétaire Général de l’Onu pour aller remplir d’autres engagements urgents du Bénin qui m’attendent. Le Groupe Consultatif du Conseil Economique et Social des Nations Unies sur Haïti dont je suis membre y effectue une visite  du 16 au 19 juin 2010 pour faire rapport à la session de fond en juillet prochain et le Chef de l’Etat m’a autorisé y prendre part.

 Les vraies raisons de la visite de BAN Ki-moon au Bénin

Le Bénin a été choisi, et le Secrétaire Général l’a dit, c’est pour marquer son attachement à la démocratie et à la bonne gouvernance. C’est pour marquer la reconnaissance du mérite du Bénin. Le Bénin est un exemple dans ce domaine. Et on nous écoute quand on parle là-bas. Et, vous le savez, ce n’était pas le fait du hasard que la dernière fois que le Secrétaire Général a organisé un Sommet sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), le Secrétariat a insisté pour que ce soit le Chef de l’Etat, Dr. Boni YAYI, qui préside une table ronde sur l’élimination de la pauvreté et de la faim dans le monde. Vous l’avez certainement vu ici à la télévision. Vous avez vu le Président de la République assis au podium avec plusieurs de ses Pairs présents dans la salle. C’est la reconnaissance des progrès réalisés par notre pays dans ce domaine. Vous voyez, c’est le Bénin sur le plan international. Le Bénin à la côte, notre Président de la République est connu comme le porte- flambeau d’un nouveau type de dirigeants. Tout le monde l’apprécie parce qu’à travers lui, on voit une élite d’avant- garde qui prend ses responsabilités non seulement dans les affaires nationales mais également dans la gestion des affaires du monde.

 Et pourtant le SG/Onu a visité d’autres pays comme le Burundi ?

Le Secrétaire Général était au Burundi parce que le Burundi est un pays qui a bénéficié de l’assistance des Nations Unies au sortir d’un conflit et qui traverse une période critique. Le Secrétaire Général est allé là-bas pour évaluer les progrès qu’ils sont en train de faire dans le domaine de la consolidation de la paix et apporter à ce pays un encouragement à continuer sur le chemin de la paix. Il n’est pas allé qu’au Burundi, il est allé au Cameroun aussi, un pays qui fait des avancées remarquables sur la voie de la réalisation des OMD.  Le Secrétaire Général vient au Bénin pour focaliser l’attention de la communauté internationale sur notre expérience démocratique, pour célébrer notre Démocratie. C’est un avantage sans prix que de pouvoir montrer à la presse internationale, à travers le travail que vous allez faire dans cette période, que le Bénin est un pays démocratique qui fait des progrès remarquables dans la réalisation des OMD. Le Secrétaire Général vient au Bénin aussi parce que le Bénin fait partie des dix (10) pays pilotes qui ont été retenus pour bénéficier de l’attention particulière de la communauté internationale dans le cadre de la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement. Ceci parce que le Gouvernement a fait un travail de fond pour évaluer les actions à engager pour que notre Pays puisse atteindre les OMD en 2015, qui est l’échéance fixée. Donc, il vient pour apprécier les progrès que nous avons réalisés, nos acquis dans le domaine de la santé, dans le domaine de l’éducation et de la protection de l’environnement. Vous savez que le Bénin a fait quelque chose de très important en proclamant l’éducation primaire obligatoire pour tous les enfants en âge d’être scolarisés, c’est quelque chose que beaucoup de pays n’ont pas encore fait. Le Bénin s’est engagé sur cette voie et fait des efforts pour réaliser cet objectif qu’il s’est fixé. Donc, c’est quelque chose qui nous place parmi les pays d’avant-garde, qui font des efforts, qui ont reconnu l’importance des OMD et mobilisent leurs ressources nationales pour atteindre ces objectifs. Cela nous vaut beaucoup de respect. C’est pour cela que le Secrétaire Général vient au Benin. Il vient aussi pour recenser les difficultés concrètes, matérielles que nous rencontrons dans les efforts que nous faisons dans ce domaine pour voir comment mobiliser davantage la communauté internationale pour nous aider. Parce qu’en 2015, on se réunira à New York comme en septembre prochain pour faire le bilan. Et il est dans l’intérêt de la communauté internationale qu’il y ait des pays africains qui aient réussi dans ce domaine. En 2007, une étude a été faite par la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique et par la Commission de l’Union Africaine et qui a montré que l’Afrique est en retard sur le calendrier. Bon nombre d’autres pays d’Asie ont réalisé les objectifs du millénaire pour le développement mais l’Afrique a accusé du retard. C’est pour cela que le Secrétaire Général a mis sur un groupe de pilotage de haut niveau pour accélérer le processus de réalisation des OMD en Afrique. Ce groupe qu’il préside lui-même comprend, entre autres, le Président de la Banque Mondiale, le Président de la Commission de l’Union Africaine,  le Président de la Banque Africaine de Développement, l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le Développement pour voir ce qu’on peut faire, soit à travers des recommandations, soit à travers la mobilisation des ressources supplémentaires sur le plan international pour aider le pays. Vous savez, je vais vous le dire, c’est cela la côte du Bénin aux Nations Unies. Ne soyez pas surpris que ce que nous faisons de bien au plan national, que la paix qui règne dans notre pays soit rémunérée au plan international.

  BAN Ki-moon au Bénin pour la Lepi ?

Les Nations Unies sont impliquées dans la mise en œuvre de la Liste électorale Permanente Informatisée (LEPI) mais la Lepi, c’est un processus national. Les Nations Unies ne viendront la faire à notre place. Les Nations Unies ont un principe, un principe directeur auquel elles tiennent, c’est l’appropriation nationale des processus démocratiques. Les Nations Unies viendront seulement pour aider, pour encadrer les élections. C’est tout. Nous ne sommes pas un pays sous tutelle. Nous sommes un pays indépendant. La LEPI, c’est notre propriété, c’est notre affaire. Nous avons sollicité le soutien des Nations Unies pour financer le gap. On a mobilisé les ressources qu’il faut, on a un gap à financer et on a sollicité le soutien des Nations Unies pour venir coordonner parce qu’elles ont une expérience en la matière. Elles l’ont fait au Congo, au Togo, en Guinée…vous voyez que tous les pays qui nous entourent ont leur Lepi. Donc, les Nations Unies veulent nous aider à notre demande parce que nous avons décidé maintenant de la faire et c’est tout. Il n’y a pas autre chose.

 Une visite pour prévenir un conflit au Bénin ?

Vous voulez savoir si la visite du Secrétaire Général de l’Onu peut avoir un effet préventif. Mais je ne pense pas qu’il y ait des développements aussi préoccupants au point de justifier une visite sous ce motif…Qu’est ce que le Secrétaire Général vient  faire ? Il vient nous rendre visite. Quoi de plus simple ? On a reçu par le passé des visites du genre. Il vient nous rallier tous autour de sa personne et pour nous rassembler autour de ce qui est notre bien commun : la démocratie pour lequel le Bénin est si bien apprécié au plan international. Moi, je ne vois pas autre chose. Il vient pour reconnaître ce que nous avons fait au cours de ces vingt dernières années et qui est attribué à quelque chose qu’on appelle le génie béninois. S’il est vrai que nous sommes à l’aube d’une phase électorale, il est tout aussi vrai qu’une élection, c’est une épreuve, mais c’est une règle de la démocratie. Il est important que les élections aient lieu à l’échéance constitutionnelle indiquée et il est important que nous disposons de tous les moyens pour les organiser. Les Nations Unies vont nous y aider.  Si les moyens manquent, faisons ce que nous avons si souvent fait. Sollicitons l’appui de la communauté internationale dans ce domaine. Donc, de mon point de vue, et, on me l’a dit là-bas, le Secrétaire Général ne se fait aucun souci pour le Bénin. Le Secrétaire Général vient parce qu’on a un sommet en septembre prochain sur les objectifs du millénaire pour le développement. Le Bénin est l’un des modèles dans ce domaine, de par les initiatives prises. Si le Secrétaire Général vient nous voir parce que nous sommes en train d’évoluer positivement dans ce domaine, je ne vois pas pourquoi, on se ferait des idées sur autre chose.

 Le Bénin, un leader parmi les Pays les Moins Avancés (PMA)

 Le Bénin s’est distingué sur bon nombre de dossiers important aux Nations Unies  au cours de ces dernières décennies. Outre le rôle de premier plan qu’il a joué dans la conduite des négociations des conventions issues de la Conférence de Rio, dans l’organisation de la Quatrième Conférence Internationale des Démocraties Nouvelles et Rétablies, il a assuré pendant cinq ans, la présidence du Bureau de Coordination des Pays les moins avancés et plus récemment, il a présidé le Conseil d’Administration du PNUD et du FNUAP, fonction que le Ministre Jean-Marie EHOUZOU, son illustre prédécesseur  a assumée avec brio, en gérant avec une dextérité saluée les dossiers aussi délicats que celui relatifs aux activités du PNUD en Corée du Nord et l’élection controversée de l’Iran à la présidence dudit Conseil. Je ne vais pas terminer cet entretien sans m’attarder un tant soit peu sur la présidence du Bureau de Coordination des PMA par le Bénin, pendant 5 ans.  Le Bénin a assuré cette présidence, de 2002 à 2007. Ce fut un engagement très important. Parce que dans cette période, nous avons représenté les 50 PMA du monde dans l’arène internationale. On a été leur porte-parole. A ce titre, on a participé aux négociations internationales pour y défendre les intérêts des PMA. On a assuré le suivi de la mise en œuvre du Programme d’actions de Bruxelles pour les PMA et piloté la revue à mi-parcours de ce Programme d’Action. Maintenant, nous sommes en train de préparer, en tant que membre du Bureau de coordination, la 4ème Conférence des Nations Unies sur les PMA qui va se dérouler à Istanbul en Turquie en 2011. C’est quelque chose de très important pour les PMA, y compris pour notre Pays. Cette Conférence va attirer l’attention de la communauté internationale sur nos besoins spéciaux en tant que pays moins avancés, en ce qui concerne la promotion des investissements étrangers, l’augmentation de revenus nationales par tête d’habitants qui va nous permettre de sortir du Groupe des PMA. C’est un processus de négociations qui est en cours actuellement et que nous suivons à partir de New York. On a déjà tenu les deux conférences régionales préparatoires, celle d’Asie à laquelle j’ai participé en tant que représentant africain au sein du Bureau de Coordination des PMA et la réunion africaine d’évaluation de la mise en œuvre du 3e Programme d’action, qui a eu lieu à Addis-Abeba, en mars dernier. Donc c’est un aspect très important de notre travail sur le plan du développement économique et social.

 Carte d’identité

Francis est né en 1955. Il avait rêvé d’être diplomate. « Je rêvais de devenir Ambassadeur parce que j’avais un parent Ambassadeur et toutes les photos que j’avais de mon grand père maternel étaient celles des cravates » confesse-t-il. Aujourd’hui il est l’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire, Représentant Permanent de la République du Bénin auprès des Nations Unions à New York. Et pourtant mentionnera-t-il « le parcours n’a pas été facile ». Dans les années 60 à 68 où il fréquentait encore l’école primaire catholique Saint Jean et l’Ecole Urbaine Centre à Cotonou, avec le Directeur Basile ATIGNON, ce rêve ne devait être que des fantasmes d’enfance. La concrétisation sera au bout du travail dont le Directeur ATIGNON lui a fait prendre le pli.

 

Après les cours primaires, il a poursuivi le collège à l’institut secondaire de Ouinmè à Porto-Novo. Il décrocha le BEPC en 3ème comme tout le monde  à l’institut secondaire de Ouinmè à Porto-Novo en 1972. Quatre ans plus tard en 1976, il va obtenir le Bac A4 au Lycée Béhanzin avec la mention assez bien.  

L’aventure universitaire est alors amorcée par le jeune Francis qui a fait un an à l’Université d’Abomey Calavi de 1976 à 1977 où il s’était inscrit dans une même année en plusieurs disciplines. Il s’était inscrit en allemand, en anglais, langues modernes et en droit. Francis va alors obtenir une bourse pour aller étudier à l’extérieur. Il a poursuivi ses études en Ukraine de 1977 à 1983. Il est revenu au bercail où il a travaillé pendant deux ans au Ministère des Affaires Etrangères. Jusque-là rien ne lui garantissait l’accomplissement de son rêve. C’est alors que vint le concours d’entrée à l’Académie diplomatique de Vienne qu’il passa avec succès.

A Vienne,  il est allé passer deux années de stage professionnel ensemble avec  la crème européenne dans une école qui est la deuxième de la diplomatie au monde. Donc après sa formation à Vienne où la diplomatie n’avait plus de secret pour lui, il est revenu au pays où il a été affecté au Cabinet du Ministre des Affaires Etrangères. Là, il a passé trois ans sous trois différents Ministres, en tant qu’Assistant du Ministre Guy Landry HAZOUME, de Daniel TAWEMA et Théophile NATA. C’est après cela qu’il a été affecté à Bonn à l’Ambassade du Bénin en raison de sa bonne connaissance de la langue allemande, la demande de l’Ambassadeur Saturnin SOGLO, A Bonn, il s’est voué à corps perdu pour la promotion de la Coopération Bénino-Allemande. 

A la fin de sa mission à l’Ambassade à Bonn de 1990 à 1997, il est revenu au Bénin en octobre 1997, et a été affecté à la Direction Europe où il a été nommé Directeur adjoint l’année suivante. Il a passé 5 ans en tant que directeur adjoint chargé de la Francophonie et après des pays ACP et de l’Europe de l’Est. Après, il a été affecté à New York, poste qu’il a rejoint, à la suite d’une courte période en tant qu’Assistant du Ministre Kolawolé IDJI, de novembre 2002 à mai 2003. L’une de ces dernières prestations avant son départ a été la Communication fort appréciée qu’il a faite au Forum de Réflexion Géostratégique organisé par le Ministère de la Défense Nationale en février 2003 et qui a porté sur le thème « Les Relations Extérieures du Bénin- la rationalité d’une démarche globale».

 A New York, il a assumé d’importantes responsabilités. Il a été, entre autres, Coordonnateur du Conseil de Sécurité, en 2004 et 2005, puis Vice–Président de la Commission du Désarmement et Président du Groupe de travail sur le Désarmement Nucléaire et la Non Prolifération des Armes Nucléaires. Nommé Ambassadeur en novembre 2009, il a été élu Vice- Président de la Commission de Consolidation de la Paix crée pour aider les pays sortant du conflit, et Président de la Commission du Désarmement au titre de l’année 2010. Au cours de cette même année, il a été nommé Facilitateur pour la Conférence des Nations Unies sur la Jeunesse qui aura lieu en juin ou juillet 2011.

 “A ce titre, il me revient de négocier pour le compte du Président de l’Assemblée Générale, avec les Etats membres, les modalités d’organisation de la Conférence et le projet de document final qui va y être adopté pour définir une nouvelle vision de la communauté internationale sur les défis à relever et les stratégies à mettre en œuvre à cette fin».

 Son parcours aux Nations Unies, l’Ambassadeur l’explique de cette manière : «je suis allé à New York, en tant que Ministre Conseiller chargé des Affaires Politiques et Juridiques pour préparer l’entrée du Bénin au Conseil de Sécurité. Ce n’était pas une entreprise gagnée d’avance. Le Bénin était en compétition avec un autre pays africain pour le même siège. La Diplomatie béninoise a réussi à le convaincre de se retirer et cela nous a aussi donné du crédit. C’est à un mois des élections à l’Assemblée Générale que ce pays s’est désisté en notre faveur. En échange, le Bénin avait promis de soutenir, à son tour, sa candidature au Conseil s’il se présente à nouveau.

Au Conseil de Sécurité, le Bénin a été un partenaire crédible du point de vue de sa capacité de négocier et d’appréhender les enjeux de la politique internationale. Notre attachement aux principes que nous y avons défendus s’est manifesté tout au long de notre mandat et nous a permis d’assurer le rayonnement de nos valeurs nationales.

Intimité

Derrière tout grand homme se cache une grande femme dit-on. L’Ambassadeur Francis Zinsou ne démentira pas ce dicton. Au contraire il le certifie. « Un de mes patrons m’avait dit un jour, raconte-t-il, je vous sais bon travailleur, je vais aller demander à votre épouse si vous êtes un bon mari ». A cela il répondit : «La valeur d’un diplomate n’est pas d’être un bon mari ; c’est d’avoir une bonne épouse. » Ceci parce que c’est la femme qui fait l’homme ».

Son Epouse en est pour beaucoup dans son ascension et même dans les résultats personnels enregistrés par celui-ci. Une femme déterminante dans sa vie dont il se rappelle et raconte malgré quelques réticences d’ordre pudique, les premiers moments en ces termes : « J’ai rencontré l’âme sœur à Kiev. Elle s’appelle Colette. Quand j’étais au pays, on me disait qu’il fallait se marier dans sa ville, dans son quartier et si possible dans sa maison.

Alors quand j’étais là-bas, et au moment où était arrivée l’heure du mariage, j’ai épousé une fille qui était dans la même ville que moi, dans le même immeuble et au – dessus de mon appartement. Elle est Malgache d’origine et a fait les mêmes études universitaires de base que moi ». 

Pour ce qui est de la gastronomie de l’homme, son séjour dans les entrailles dorées des Nations Unies n’a pas réussi à changer ses habitudes béninoises. Francis adore la pâte noire du Bénin avec tout ce qu’on peut trouver d’ordinaire pour accompagnement. « je suis donc plus tubercule que céréales » précise-t-il. Sa fonction néanmoins lui impose un rythme de restauration peu ordinaire qui se justifie tout de même. « Je mange le matin avant de sortir. Souvent, vous savez quand vous sortez mais pas quand vous rentrez », explique l’Ambassadeur.

Sur la fidélité conjugale de l’homme, on ne parierait pas beaucoup tant son physique n’est pas pour laisser indifférent les filles de New York ou de Cotonou. Mais il n’en est rien. L’Ambassadeur estime avec conviction que « chacun doit savoir les risques qu’il prend dans la vie et savoir sur quoi il dépense son énergie ». « J’ai une femme que j’aime beaucoup et elle m’a fait quatre enfants, trois garçons et une fille. On m’a appris  que ce n’est pas toutes les fleurs que l’on rencontre sur son chemin que l’on cueille.

 Loisirs,

L’Ambassadeur aime la musique, les ouvrages historiques, et la poésie. Mais au-delà, « le Diplomate, révèle-t-il, trouve un grand plaisir à découvrir du nouveau… une information qu’il pourra utiliser au bon moment». Les réceptions diplomatiques offrent des occasions exceptionnelles. «Vous ne pouvez pas savoir combien il est important pour un Diplomate d’aller à une réception diplomatique. C’est là que vous pouvez aborder les personnes qui sont importantes et qui ont un calendrier serré. Quand on y va malgré nos multiples occupations, c’est pour chercher des informations. Quand vous avez un sujet qui vous préoccupe, vous  profitez de ces occasions. Quand le Ministre vous téléphone par rapport à une situation et que vous ne savez où rencontrer celui-là qui détient la solution, c’est en ces lieux. C’est souvent là que se font d’important arrangements, les “gentlemen agreements”, que se règlent les questions très compliquées, C’est là que ceux qui en ont la charge s’approchent pour discuter et s’entendre sur l’essentiel. Les réceptions sont un instrument très délicat de travail». L’Ambassadeur ZINSOU c’est aussi un homme rigoureux car soutient-il « la rigueur, on en a besoin en tant que Diplomate parce que si vous ne mettez pas la rigueur dans le travail, vous allez porter préjudice à votre pays et ce qui différencie le Diplomate par nature c’est le patriotisme». A la fonction qu’il occupe, il nourrit un rêve. « Mon plus grand rêve est que le Bénin puisse réaliser la vision que le Chef de l’Etat, Dr. Boni YAYI, a  décrite en arrivant au pouvoir en 2006, qui est de devenir un pays émergent». L’Ambassadeur ZINSOU dit travailler d’arrache -pied pour contribuer à le concrétiser.

 

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  1. OLOU Saturnin

    Les maux dont souffrent notre pays ne se situe pas au niveau du manque des ressources naturelles et humaines, mais au niveau du choix des hommes apte à diriger;à orienter les ressources,à repartir les de façon équitable les richesses du pays et à faire une gestion efficace et efficiente de ses biens

  2. OLOU Saturnin

    Les maux dont souffrent notre pays ne se situent pas au niveau du manque des ressources naturelles et humaines, mais au niveau du choix des hommes apte à diriger;à orienter les ressources,à repartir de façon équitable les richesses du pays et à faire une gestion efficace et efficiente de ses biens

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