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Le triomphe de la vérité

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Forum de la Boad sur le cinquantenaire des indépendances dans l’Uemoa: Bio Tchané fait le diagnostic d’une Afrique malade, porteuse d’espérance


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Forum de la Boad du cinquantenaire des indépendances dans l’espace Uemoa

Abdoulaye Bio Tchané fait le diagnostic d’une  Afrique malade, mais  porteuse d’espérance

Le Président de la Banque ouest africaine de développement (Boad), Abdoulaye Bio Tchané vient de dresser un bilan très amer des 50 ans d’indépendance des pays africains notamment ceux de l’espace Uemoa. C’était hier, à l’occasion de l’ouverture  du forum de la Boad organisé par l’institution bancaire dans le cadre des festivités du cinquantenaire des indépendances en Afrique, plus particulièrement dans l’espace Uemoaa. Selon le Président de la Boad, l’Afrique des 50 ans passés est  entre autres, celle des coups d’Etat,  du Sida et des promesses non tenues. Cependant, Abdoulaye Bio Tchané fait  d’importantes  propositions pour une Afrique économiquement puissante et politiquement stable pendant les 50 prochaines années.  Lire l’intégralité de son discours à l’ouverture du forum dont le thème central est intitulé : « Développement durable et promotion de grands projets structurants : évaluation des réalisations et défis à relever ».

FORUM BOAD DU CINQUANTENAIRE DES INDEPENDANCES DANS l’UEMOA

Thème : «  Développement durable et promotion de grands projets structurants : évaluation des réalisations et défis à relever ».

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Lomé 15 et 16 juin 2010

Discours de Monsieur Abdoulaye BIO-TCHANE, Président de la BOAD à l’occasion de la cérémonie d’ouverture

–    Excellence Monsieur le Premier Ministre de la République Togolaise,

–    Messieurs les Ministres,

–    Honorables invités,

–    Mesdames et Messieurs,

•    Je voudrais tout d’abord, Excellence Monsieur le Premier Ministre, vous exprimer ma gratitude pour avoir bien voulu accepter, en dépit de votre calendrier très chargé, d’honorer de votre présence la présente cérémonie d’ouverture du Forum qu’organise la BOAD dans le cadre de la célébration, par 07 de ses Etats membres de l’espace UEMOA, du jubilé d’or de leur accession à l’indépendance politique.

•    Votre présence parmi nous témoigne, s’il en était encore besoin, de l’intérêt que vous-même, ainsi que le Président de la République Togolaise, Son Excellence Faure GNASSINGBE, portez à la BOAD ; je vous prie de lui transmettre notre infinie gratitude.

•    Je saisis cette occasion pour remercier tous les autres Chefs d’Etat des pays membres de l’Union, qui chaque jour, nous montrent à travers leur soutien que cette Banque est la leur.

•    Je ne saurais continuer mon propos sans souhaiter une chaleureuse bienvenue à vous tous qui êtes venus si nombreux ; c’est la preuve même que le cinquantenaire de l’indépendance de nos pays vous tient particulièrement à cœur. A ce titre je voudrais en particulier remercier M. Jean-Michel SEVERINO, ex Directeur Général de l’Agence Française de Développement, pour l’amitié qu’il nous fait en étant avec nous à ce Forum et pour témoigner que “le temps de l’Afrique” est là.

Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,

•    Notre Forum s’ouvre à la charnière d’un cinquantenaire qui s’en va et d’un cinquantenaire qui s’en vient. La double question suivante devient alors inéluctable pour les décideurs africains et amis de l’Afrique que nous sommes « D’où
venons-nous ? Où allons-nous ? ».

•    Un regard rétrospectif sur les cinquante ans passés nous fait voir une Afrique malmenée, qui a tangué dangereusement sur les flots et qui sort à peu près intacte de l’orage, avec des ecchymoses, des blessures et des fractures et qui doit se refaire maintenant une santé. Notre Afrique aujourd’hui est celle qui a remporté beaucoup de batailles, mais à qui il reste toute la guerre à gagner.

•    L’Afrique des cinquante ans passés, c’est l’Afrique des coups d’Etat qui n’ont résolu aucun de nos problèmes, c’est l’Afrique des conflits ethniques, territoriaux et frontaliers. C’est même l’Afrique d’un génocide.

•    L’Afrique des cinquante ans passés, c’est l’Afrique du Sida et de la fièvre Ebola, nouvelles pandémie et épidémie apparues sur fond de paludisme et autres maladies chroniques bien africaines non encore disparues.

•    L’Afrique des cinquante ans passés, c’est l’Afrique des villes trop vite grandies, trop vite devenues mégapoles, avec l’entassement de nos jeunes en quête d’emploi. Le chômage de longue durée les pousse alors à toutes sortes de vices et aux crimes. Nos villes trop vite grandies deviennent ainsi des cauchemars, dont s’échappent certains de nos jeunes pour aller hors du continent, vers une aventure incertaine, voire périlleuse, sur des mers d’infortune et de malheur.

•    L’Afrique des cinquante ans passés, c’est l’Afrique dont la population a été, en plusieurs endroits, multipliée par cinq à dix, mais dont la production, en terme de produits vivriers, est restée stationnaire quand elle n’a pas reculé. Du moins n’a-t-elle pas suivi le rythme de croissance de la population. L’Afrique du passé est donc celle de la faim, de nombreuses disettes et de quelques famines, dont nous ne saurions rendre responsables les seuls aléas pluviométriques ou les seuls caprices de la nature.

•    Enfin, l’Afrique des cinquante ans passés, c’est l’Afrique des promesses que nous n’avons pas tenues, c’est également l’Afrique des espérances que nous n’avons pas su comblées.

Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,

•    Soyons aussi justes, il y a eu des progrès. Et si nous en sommes là, c’est parce que l’offre des biens et services qui sont nécessaires pour accommoder la croissance importante de nos populations a été insuffisante.

•    Il est vrai qu’aujourd’hui, nos différents regroupements sur les plans national, régional, voire continental, œuvrent pour l’unité et la solidarité, et feront disparaître à la longue, si nous maintenons le cap, le spectre de nos divisions, sources de conflits et de guerres.

•    Et il est vrai qu’aujourd’hui, certains de nos cadres reviennent délibérément de leur exil volontaire. Ils reviennent, déposent leur valise sur la terre du cordon ombilical et décident d’affronter la réalité du pays qui les a vus naître.

Dans la difficulté et l’abnégation, ils décident de s’atteler avec d’autres à la tâche de développement du pays natal.

•    Et il est vrai que sur le plan économique, l’Afrique vient de connaître avant la crise économique internationale dix bonnes années de progrès avec une amélioration substantielle de sa situation macroéconomique. La croissance économique est revenue, l’inflation a chuté à un niveau historique et sa dette extérieure a été ramenée à un niveau désormais soutenable.

•    Voilà autant de signes et d’autres dans lesquels je veux voir des frémissements de lueur. Comment les transformer en lumière pour chacun et pour tous, pour l’Afrique et pour le monde ? Comment enraciner définitivement la démocratie, les droits de l’homme, la bonne gouvernance ? Comment en finir avec l’impunité qui fait le lit de la corruption, source d’injustices grandissantes qui entraînent la révolte des populations spoliées et frustrées ? Notre jeunesse qui s’en va, pas toujours pour mourir, comment la retenir ou la faire revenir pour le meilleur, pour le développement et pour l’épanouissement ?

C’est en répondant judicieusement à ces questions et à d’autres que nous répondrons pour le mieux à la grande question de savoir où nous allons pour les cinquante prochaines années.

Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,
•    En tant que responsables et décideurs, nous sommes aussi guidés par une obligation de résultats. A ce titre,

–    Que faire pour que l’Afrique soit désormais un continent envié pour ses résultats ?
–    Que faire pour que chaque africain et chaque africaine se reconnaisse dans les objectifs de bien être social que nous nous fixons ?

–    Que faire pour que l’incroyable richesse naturelle du continent, l’extrême jeunesse de sa population ainsi que l’enthousiasme et l’optimisme de cette jeunesse, se transforment en des résultats économiques positifs ayant des dividendes pour tous ?

•    Une seule solution, nous devons être méthodiques pour être efficaces. Et voici dans ce sens, ce que je préconise.
•    Pour les prochaines années, nous devons concentrer nos efforts de développement sur l’accès au service de base, au plus grand nombre de nos compatriotes de l’UEMOA avec un accent particulier sur les besoins de notre monde rural.

Il s’agira de :
–    garantir l’eau potable en toute saison aux 40 % de nos compatriotes qui n’y ont pas accès ;
–    garantir l’énergie électrique aux 83 % de nos populations qui en sont privés ;
–    garantir la sécurité alimentaire par une modernisation méthodique de l’agriculture ;
–    garantir un accès au service financier aux 93 % de nos populations ;
–    promouvoir le développement durable ;
–    accélérer le développement des infrastructures ; nous devons investir massivement dans les routes, les pistes rurales, les ports, les aéroports, les télécommunications ;
–    accroître le renforcement des capacités humaines ;
–    et enfin, renforcer l’intégration régionale.
•    Garantir l’eau potable
Nombreuses sont les personnes dans le monde, notamment en Afrique subsaharienne (plus du tiers de la population) qui ne bénéficient pas de service d’assainissement et d’eau potable. Cette situation quelque peu alarmante, peut se révéler être un obstacle majeur pour atteindre l’un des objectifs du Millénaire pour le développement, qui vise à réduire de moitié d’ici 2015, le pourcentage de la population privée d’approvisionnement en eau potable. Si rien de significatif n’est fait jusqu’à l’horizon 2015,
26 pays seulement pourront atteindre les OMD pour l’eau et 6 pays seulement pour l’assainissement.

Dans l’UEMOA, l’accès moyen à l’eau potable est de 60 % et nous nous devons de faire des efforts substantiels dans ce domaine. Fort heureusement, c’est l’un des domaines où les ressources existent.

•    Garantir l’énergie électrique
L’Initiative Régionale pour l’Energie Durable (IRED) porte une ambition forte pour le secteur de l’électricité dans les pays de l’UEMOA. Elle a pour objectif de mettre fin à terme à la longue période de crise de ce secteur qui reste marqué par la petite taille des systèmes électriques, une production insuffisante, des délestages récurrents et de longues pauses d’investissements ponctuées de solutions coûteuses et non durables. Avec un accès de 17 % en moyenne à l’électricité, les enjeux de l’IRED sont énormes au regard des attentes de nos compatriotes.

Elle vise l’accès, à l’horizon 2030 à l’ensemble des citoyens de l’Union, à une énergie à bas prix, au sein d’un vaste marché d’échanges d’énergie électrique intégré et harmonisé s’appuyant sur un partenariat public-privé dynamique.
Environ 20 000 milliards de FCFA seront mobilisés par les institutions de l’Union et auprès des partenaires au développement pour la mise en œuvre de l’Initiative.
A cet effet, il a été mis en place un mécanisme financier comprenant un Fonds de Développement Energie (FDE) et un fonds d’investissements privé pour le financement des infrastructures. Le FDE, qui est un fonds concessionnel destiné au financement du programme d’urgence de l’Initiative permettant de résorber le déficit de l’offre, est opérationnel et ses premiers financements interviendront à la fin de l’année 2010.

•    Garantir la sécurité alimentaire par une modernisation méthodique de l’agriculture
La crise alimentaire qui a frappé notre sous-région en 2008, a mis à nu nos faiblesses en matière de production agricole et de sécurité alimentaire. En réponse à cette crise, l’Union a pris des mesures importantes notamment la mise en œuvre du programme spécial d’urgence pour le financement du secteur agricole.
Au delà de ces mesures, la question de sécurité alimentaire doit être une préoccupation majeure pour la sous-région avec les risques de famines que nos pays encourent.

Afin de garantir une sécurité alimentaire, il faudrait améliorer la productivité agricole, accroître les moyens de subsistance ruraux et renforcer les infrastructures en milieu rural.
Pour ce faire, nous pouvons faciliter l’octroi de crédits et l’accès des intrants agricoles aux agriculteurs. En effet, le marché rural est souvent mal desservi en services financiers. Le manque d’accès au crédit constitue donc un obstacle important dans les zones rurales de nombreux pays africains et a pour effet d’empêcher les agriculteurs productifs d’augmenter leur production. La modernisation de l’agriculture est aussi une voie à suivre. Nous devons amener les agriculteurs à améliorer leur production et à mieux gérer leur activité en leur faisant adopter des méthodes modernes de gestion et surtout leur faciliter l’acquisition d’outils moderne. Nous pouvons aussi inciter nos pays à faire des efforts pour améliorer les infrastructures en milieu rural (transports, électricité et communications). Nos zones rurales sont dépourvues d’infrastructures économiques et sociales de premier rang. Un accent particulier doit
être mis sur le développement de ces infrastructures dans ces zones pour améliorer leur cadre de vie, favorable au développement de leur activité.

•    Garantir un accès au service financier
Le secteur financier en Afrique continue de se heurter à des obstacles omniprésents à savoir : petite échelle des marchés, informalité d’une grande partie des activités commerciales africaines, difficultés de la gouvernance, et chocs fréquents et puissants sur les systèmes. Moins d’un adulte africain sur cinq a accès à un intermédiaire financier formel ou semi-formel. Cette statistique frappante bien que peu surprenante reflète là encore en partie le bas niveau des revenus et les faiblesses des infrastructures sur le continent.
Le taux de bancarisation dans l’espace UEMOA est faible et se trouve entre 3 et 7%. Après 50 ans d’indépendance, le résultat n’est vraiment pas satisfaisant si l’on tient compte du nombre de banques et d’établissements financiers dans notre zone (près de 120 établissements).
Bien vrai que beaucoup d’efforts ont été faits dans notre espace pour améliorer ce niveau, notamment les actions entreprises par le Conseil des Ministres de l’Union à travers la BCEAO par la mise en œuvre de moyens et de mesures pratiques pour atteindre un taux de bancarisation de 20% à l’horizon 2010.
Les raisons de ce faible taux de bancarisation sont multiples : le faible revenu des populations, l’analphabétisme, la méconnaissance du système bancaire, l’éloignement des structures, les longues procédures, les coûts élevés de service et souvent aussi le manque d’information.
Pour combler ce déficit, nous devons par exemple sensibiliser la population sur les bienfaits d’un système financier, alléger les frais de tenue de compte, supprimer les frais de gestion d’ouverture de compte et d’épargne afin d’attirer de nombreuses personnes à ouvrir des comptes bancaires. De même, il faudra vulgariser la monnaie électronique, exécuter les virements par les systèmes de télécommunications modernes, rapprocher les banques des populations et ouvrir des guichets dans les pôles économiques.
L’un des éléments importants pour améliorer l’accès aux services financiers en Afrique est le développement de la microfinance. Elle permet aux personnes ayant de faible revenu et les PME d’avoir accès à des ressources pour créer une activité génératrice de revenus et d’emplois, et accroître leurs activités déjà existantes par le financement d’investissements
Ainsi pour permettre aux entreprises, notamment les PME, d’avoir accès aux services financiers, il faudra dans un premier temps, assainir l’environnement des affaires, ensuite améliorer les systèmes d’information et renforcer les capacités des banques dans l’expertise du financement des PME.
Un autre aspect que nous pouvons aussi analyser est le développement de la finance rurale. Elle se définit comme la fourniture durable de services financiers appropriés aux ruraux pour la mise en œuvre d’activités agricoles et non agricoles, à travers des institutions formelles, semiformelles ou informelles.
Le développement de la finance rurale peut donner des succès importants dans le monde rural en améliorant l’accès durable des populations rurales à des services financiers appropriés.

•    Promouvoir le développement durable
L’Afrique subsaharienne est aujourd’hui au cœur de l’enjeu stratégique mondial sur le développement durable : que ce soit en termes d’impact du réchauffement climatique, d’avancée de la désertification, de consolidation de systèmes de santé, d’agriculture, d’exploitation des richesses naturelles.
Au niveau de l’agriculture par exemple, nous pouvons développer de nouvelles cultures pour contrer la malnutrition.
De même, nous pouvons développer les énergies renouvelables en matière d’électricité et de pétrole. Dans le domaine de l’environnement, le développement du marché du carbone dans notre zone est aussi une opportunité de financement de projets de développement. Avec le potentiel que nous disposons, nous pouvons, avec l’aide des institutions expertes dans le domaine, promouvoir les projets dits « MDP » dans l’Union. La BOAD a déjà initié des actions dans ce sens et est sur le point de financer son premier projet MDP.

    Accélérer le développement des infrastructures
Après 50 ans d’indépendance, les chiffres dans le domaine des infrastructures ne sont pas flatteurs. Notre zone manque cruellement de dispensaires, d’écoles, de routes bitumées pour relier les grandes métropoles et de pistes rurales pour faciliter le commerce dans les zones rurales. Nous avons moins de 7 km de routes bitumées sur 100 km². Le transport est le plus cher au monde avec en moyenne 14 % de la valeur des exportations contre 8,6 % pour les autres pays.
Nous sommes tous conscients du rôle des infrastructures dans la croissance économique et la BOAD en tant qu’institution de financement du développement fait de la promotion des infrastructures un axe majeur de son intervention dans la zone.
Face au manque de ressources, notamment concessionnelles, pour le financement des infrastructures, nous pouvons explorer les pistes telles que le financement privé des infrastructures par l’intermédiaire du partenariat Public Privé (PPP) et l’accroissement des ressources internes.
Le PPP est un vecteur pouvant canaliser les flux financiers du secteur privé. Dans notre Union, des exemples de réussites dans les domaines de l’énergie et du transport donnent de l’espoir quant à cette forme de financement des infrastructures. Pour consolider cette tendance, un environnement favorable et apaisé doit être promu en vue de permettre au PPP d’apporter une contribution utile en matière de financement.
La faiblesse de la pression fiscale dans la zone nous laisse penser qu’il existe un potentiel de croissance des ressources internes. Pour améliorer ce point, nous devons réduire l’importance des exonérations, poursuivre et renforcer le recouvrement des recettes budgétaires et lutter contre la fraude.

•    Accroître le renforcement des capacités humaines
Le renforcement des capacités est un élément très important dans le renforcement de l’intégration régionale. De bonnes institutions compétentes,  des cadres juridiques et réglementaires harmonisés sont les garants d’une intégration régionale réussie. Pour y arriver, nous devons renforcer les capacités de nos institutions en apportant un appui à la production de connaissances (y compris un soutien dans le domaine de la gouvernance).

•    Renforcer l’intégration régionale
Le développement économique et social de l’Afrique, en particulier de l’Union doit passer nécessairement par une plus grande intégration de nos économies.
Aujourd’hui, les résultats en matière d’intégration de notre zone sont assez satisfaisants (surveillance multilatérale en matière politique économique, politiques industrielle et agricole communes, libre circulation des personnes et des biens, instauration d’un tarif extérieur commun, etc.). Ces résultats ne doivent pas cacher le fait qu’il reste encore beaucoup à faire.
Le renforcement de l’intégration régionale doit passer par le développement du commerce intra régional à travers l’amélioration des infrastructures routières notamment. Il a été démontré que le commerce au sein de l’UEMOA triplerait si toutes les routes nationales reliant les pays membres entre eux étaient revêtues en dur. Pour cela, il nous faut trouver des ressources pour le financement de grands projets routiers.
Le développement de l’investissement est l’une des principales raison pour laquelle les pays décident de former des blocs économiques régionaux. Au cours de la période 2002-2004, l’Investissement Direct Etranger (IDE) intra-africain était estimé seulement à 2 milliards de dollars par an en moyenne, soit quelque 13% contre 30% dans les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Étant donné le besoin général d’investissements plus étoffés en Afrique, l’investissement intra-africain devrait jouer un rôle plus actif. Nous devons donc développer des partenariats africains dans le domaine économique, faciliter des joint ventures et les fusions-acquisitions intra africaines. Les exemples de l’Afrique de l’Ouest, surtout dans le domaine bancaire, illustrent le potentiel d’accroissement de cet investissement. La présence d’un secteur financier solide serait une condition préalable au développement des
courants d’investissement à l’intérieur de l’Afrique.

Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,
•    J’ai été un témoin privilégié de l’évolution des économies de nos pays ces récentes années, du fait de mes fonctions sur le plan national, régional et international. J’ai donc vécu amèrement nos échecs mais enregistré nos progrès avec beaucoup de satisfaction. C’est donc légitimement que je rêve d’une Afrique où règne la paix ; je rêve d’une Afrique prospère ; je rêve d’une Afrique forte et indépendante ; je rêve d’une Afrique ouverte sur le monde et y ayant une place reconnue ; je rêve d’une Afrique fière et qui croît en sa jeunesse ; enfin je rêve d’une Afrique compétitive. J’ai foi en l’Afrique et j’ai confiance en notre peuple.
•    Chers amis, laissez-mois vous rassurer, il ne s’agit pas d’un rêve irréalisable. Je suis tout à fait conscient de l’ampleur de la tâche à accomplir. Mais ce n’est pas moi qui ai dit qu’il n’y a pas de vents favorables pour ceux qui ne savent pas où aller. Parce que nous nous fixons, pour les cinquante prochaines années ; NON ! QUE DIS-JE ?, les dix prochaines années, une série d’objectifs pour notre développement. Ce développement, j’en suis sûr, sera tâche non seulement possible mais facile à accomplir. Et pour que tous les vents nous soient favorables, nous ne saurions projeter l’atteinte globale des objectifs dans ce court laps de temps qu’avec méthode, notamment en traçant un chemin critique qui lie notre point de départ aujourd’hui au point d’arrivée dans les dix ans qui viennent.
•    Ce rêve pour les prochaines années, nous ne pouvons le réaliser qu’ensemble. Et donc pour paraphraser le Président KWAME N’KRUMA : « Africa must unite ».

Enfin, pour conclure,
•    Le consensus des experts est que nous sommes à la fin de la crise économique mondiale la plus sévère depuis la 2ème guerre mondiale. Et s’il y a une leçon que j’aimerais tirer de cette crise, c’est que nous devons nous approprier notre destin. Et nous devons le faire pour les dix ans à venir, en commençant dès l’instant présent.
•    Bon vent à nos pays, joyeux anniversaire et excellent forum à tous.

Je vous remercie.

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One thought on “Forum de la Boad sur le cinquantenaire des indépendances dans l’Uemoa: Bio Tchané fait le diagnostic d’une Afrique malade, porteuse d’espérance

  1. AVANNAH JULES

    Bonjour chers amis journalistes ,
    Je vous remercie infiniment du travail que vous abattez au quotidien dans le cadre de vos professions et surtout informez l’opinion des derniers developpements des grands enjeux économiques mondiaux .
    Le statut d’homme d’etat de notre compatriote ABT n’est plus à démontrer de par son ambition pour son peuple et des pistes très éclairées et innovatrices pour les dix années à venir concernant la gouvernance de nos peuples .
    je demande à nos frères de suivre de près cet homme d’état qui, dans un avenir proche contribuera efficacement aux problèmes de developpement durables de notre pays le BENIN .
    Bon vent à toi ABT

    cdlt,
    jules

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