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Le triomphe de la vérité

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Editorial: La coupe des mondes


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Apartir d’aujourd’hui, les yeux du monde entier sont braqués pour un mois sur l’Afrique, et principalement l’Afrique du Sud. C’est un événement exponentiel aux immenses retombées économiques pour la nation arc-en-ciel. En dehors des statistiques économiques qui flambent, il y a cette énorme publicité qui est faite à l’un des pays les plus industrialisés du monde. Des milliards de personnes à travers le monde sont braquées grâce aux médias sur les potentialités industrielles, commerciales et touristiques de ce pays. De toute évidence, l’ingéniosité communicative des Sud-Africains fait le reste. Ils ont su donner de ce pays autrefois meurtri, une image de modernité et de progrès qui tranche avec celle des années de plomb marquées par la violence raciste et interethnique. Aujourd’hui, c’est une Afrique du Sud unie, fière de son passé et confiante de son avenir qui regarde le monde. Elle irradie l’histoire avec sa mémoire tumultueuse et donne du sens à l’humain.

Le pacte footballistique qui se noue dès aujourd’hui est une antithèse des haines interraciales et interethniques ayant embrasé ce pays durant des décennies. Il a fallu des hommes et femmes d’exception, ceux et celles qui ont fait démentir tous les racismes, tous les ethnocentrismes pour qu’advienne une nouvelle nation forte et finalement en marche vers le progrès. Le premier cadeau de l’Afrique à cette renonciation historique, a été la première coupe d’Afrique de football qui s’est tenue dans le pays en 1996. Cette fois, c’est le monde entier qui offre à la nation arc-en-ciel l’occasion de nous émerveiller à travers la chaleur de son accueil, la qualité de ses infrastructures, la grandeur de ses hommes et de ses femmes. C’est le monde qui offre finalement au monde un modèle  d’échec radical de toutes les idéologies haineuses d’hier et d’aujourd’hui.

Pour le Bénin, l’exemple sud-africain construit dans la douleur après tant de haines et de divisions, devrait servir à montrer les bonheurs de l’unité et la vanité de tous les sectarismes étroits professant depuis quelque temps l’avènement d’une revanche identitaire artificielle.  C’est un exemple qui sublime nos petitesses pour redimensionner la vision étriquée du progrès des peuples. Car, de toute évidence, aucun peuple ne saurait évoluer lorsqu’elle est minée par la division réelle ou fabriquée de toute pièce. C’était vrai du temps de  Paul Kruger, c’est encore vrai aujourd’hui avec Jacob Zuma. C’est d’autant plus vrai au Bénin où nous nous apprêtons à ériger à nouveau  de nouvelles barrières identitaires à la faveur des élections de 2011.

Pour l’Afrique du Sud qui sort  résolument de la longue nuit de l’apartheid, le brassage identitaire est le point de départ d’une nouvelle modernité, d’une nouvelle alliance porteuse d’espoirs. Celle-ci se construit sur des valeurs économiques. L’économie du foot a dopé l’industrie et les infrastructures comme jamais auparavant. Des chiffres qui nous parviennent à compte-gouttes, l’Afrique du Sud aura fait une très bonne affaire avec ce mondial. 4,3 milliards de dollars environs ont été dépensés par le gouvernement central depuis 2005 pour préparer l’événement. Il s’est agi de construire cinq nouveaux stades, de nouvelles routes, une nouvelle ligne de chemins de fer modernes…  Les huit villes hôtes ont aussi dépensé des sommes folles pour accueillir les trois cent mille supporters qui accourent de partout. Déjà, on estime que 700 000 emplois ont été créés, et le tout est capable d’induire une augmentation d’un demi-point de la croissance économique du pays. Quant à la FIFA, elle devrait engranger environ deux milliards de dollars (environ 960 milliards de FCFA) rien que dans les droits de retransmission télé. Elle s’attend à encaisser 3,2 milliards de dollars  en tout, soit  1536 milliards de CFA.

 Ce sont des chiffres qui traduisent les bienfaits pour un pays d’offrir au monde une image de grandeur capitalisée par les dividendes de ses actions diplomatiques. L’icône que constitue Nelson Mandela autant que la valeur du nouvel humanisme sud-africain porteront désormais le pays vers des sommets.       Et avec eux,  une nouvelle reconfiguration  de l’image de l’Afrique dans la sphère mondiale est en train de se mettre en place. Rappelez-vous : vendredi dernier j’avais déjà annoncé les prémices de la transformation positive qui sourdent dans notre continent. Aujourd’hui, cette certitude va commencer par s’imposer au monde. A nous l’avenir !

 Olivier ALLOCHEME

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