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Le triomphe de la vérité

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Etienne Gnonlonfoun, Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de Bénin-Télécoms SA (Synatel):« Les réseaux seront coupés et le Bénin sera suspendu de communication »


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Les travailleurs de Bénin-Télécoms sont sortis de leur gong. Dépassés par le silence coupable des autorités à répondre favorablement à leurs doléances, ces employés pensent aller à la vitesse supérieure. Par la voix de leurs responsables généraux, de grandes mesures s’imposeront au gouvernement pour atteinte de leurs objectifs.  C’est ainsi  que dans les colonnes suivantes de votre canal, le Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de Bénin-Télécoms SA (Synatel), Etienne Gnonlonfoun a annoncé dans les prochains jours la suspension des réseaux de communication et de l’Internet.  A en croire le porte-parole des quatre (04) mouvements syndicaux, les problèmes qui sont objets de cette grève sont de trois (03) catégories. Ajouter  à ces revendications, ils exigent la réaction spontanée des autorités qui seraient restées à ce jour non inquiètes de l’ampleur de cette situation.

L’Evénement Précis : Vous observez depuis la semaine dernière un mouvement de cessation de travail qui s’étend sur 48 heures. Rappelez-nous les syndicats adhérents  à la grève?

Etienne Gnonlonfoun : Je commencerai par moi-même pour dire que je suis Etienne Gnonlonfoun, secrétaire général du Syndicat des travailleurs de Bénin Télécoms SA (Synatel), l’un des quatre syndicats en mouvements aux côtés du Syndicat national des travailleurs des Télécommunications (Synatel), de l’Union des travailleurs de Bénin Télécoms SA (Utbt) et le Syndicat national de Bénin Télécoms SA (Synabetel) ayant respectivement pour secrétaire généraux, Hospice Tokpanoudé, Arsène Gnanguènon et Dorothée Zinizindohoué.

L’Evénement Précis: Quels sont en réalité les motifs  qui vous ont conduit à ce mouvement ?

Vous savez qu’on dit souvent que trop d’affection attire la haine. C’est un peu ce qui se passe actuellement. Nous avons très tôt affectionné nos dirigeants et nous avons voulu conduire avec eux Bénin Télécoms vers le processus de privatisation dans un climat de paix social. Mais très tôt, ils ont commencé par abuser de nous surtout le ministre de la communication, un ancien Directeur général de Bénin Télécoms donc un travailleur de cette maison. Nous avons voulu  tout faire avec lui en ambiance bon ami. Mais à un moment donné, il a commencé par trahi nos propos. En effet, nous lui avons dit d’accord pour la privatisation mais il faut un plan social à tous les travailleurs. Un plan qui doit s’appliquer à tous les travailleurs de cette maison et non a une catégorie. Ce plan doit être appliqué à tous les travailleurs de Bénin Télécoms même s’il est recruté aujourd’hui. Et par rapport à cette décision, il a accepté tout en promettant confier la rédaction de ce plan à un cabinet. Et nous on attend la première décision que lui-même il proposé et qui doit sortir depuis le 19 avril dernier. Aux lendemains de cette date, on a rien eu et on lui a demandé audience et brutalement, on a commencé  par voir des Blancs défilés  dans la maison et on nous dit que c’est le DATARUM, après on apprend que c’est le Dossier d’appel d’offre (Dao) qui est déjà lancé. Et là nous on a dit que cela ne peut pas se passer ainsi, qu’il y a des problèmes à régler. Pour aller plus loin, il y a des problèmes internes d’ordre sociaux des travailleurs, des dettes sociales sont à impayées. La direction générale  doit à la caisse éco des travailleurs, cotisations privées prélevées sur leurs salaires évaluées à plus de 2.000.000.000 fcfa. Ces fonds cotisés par les travailleurs sont restés impayés jusqu’à ce jour. C’est une dette importante et il faudrait qu’on définisse les modalités dans lesquelles cela devra être remboursé. Il y a la situation qui concerne les travailleurs eux-mêmes. Regardez, le ministre pendant qu’il était Directeur général de Bénin Télécoms, nous a dit qu’il va redresser cette maison en deux (02) ans. Donc nous avons observé une trêve avec lui en nous sacrifiant. Nous avons sacrifié nos indemnités, nous avons sacrifié nos primes, nous avons accepté  continuer de prendre les maigres salaires, rien que pour l’accompagner. Le gouvernement a fait une augmentation de 17%, mais nous on avait accepté que 6%, on peut faire mieux dans un pays ? On l’a fait toujours dans la vision de voir notre entreprise prospérée. Et voilà par quelle monnaie on nous paie aujourd’hui. On veut nous privatiser en nous renvoyant comme des moutons  qu’on envoie à la bataille. Nous sommes allés contre cette situation. Nous sommes aussi sur le point de régler un problème de double gestion administrative. Ici il y a des agents qui sont dits émargeant au Fonds  national de retraite (Fnr), et d’autres dits émargeant à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). Donc deux catégories de personnel, comment cela peut-il être géré ?  Est ce un repreneur qui viendra régler ces problèmes à notre place ? Je crois que non, lui, il vendra simplement appliquer le code qui s’applique aux sociétés privées. Nous voulons alors que ce problème soit mis au clair afin que nous soyons réellement émargeant à la Cnss telles que les lois l’on défini. De la même façon, il y a les retards dans les  avancements. Il y a aussi une situation que nous appelons dans notre jargon BDD1 qui n’est qu’une reconstitution de carrière de certains  anciens. Là également c’est une dette qui existe depuis 1995. C’est des problèmes qu’il faut régler. De la même façon, il y des jeunes qui sont recrutés qui ont des diplômes et on les utilise avec leur connaissance, donc ils fournissent quelques chose à la maison. Jeter un coup d’œil sur la grille salariale, est ce qu’on conduire une société à la privatisation avec cette grille que nous nous traînons sous les bras aujourd’hui ?  Nous avons décidé de dénoncer cette manière de faire. En troisième volet, il y a quelque chose aussi qui nous préoccupe. C’est vari Bénin Télécoms appartient à l’Etat, mais qu’on est l’amabilité de nous dire le contenu et la valeur de notre patrimoine. Dans une maison où vous avez passé 30 ans, 25 ans il est de votre droit de défendre le patrimoine national.

A ce jour, quelle a été la réaction des autorités ?

Vous savez que les autorités aiment toujours qu’on fasse du bruit avant qu’elles ne se réveillent.  Ce n’est que le début chez nous. Je crois qu’elles diront que le bruit de l’eau n’empêche pas le poisson de dormir. Nous avons suffisamment fait du bruit pour que le poisson là soit en éveille. Si elles ne réagissent pas en trouvant solutions dans  les heures qui suivent, nous sommes prêts pour continuer le mouvement.  On le fera jusqu’à satisfaction totale de nos revendications. Cette fois-ci nous voulons que le Président de la République lui-même s’implique dans cette affaire. Nous avons demandé à le rencontrer mais notre ministre n’a jamais voulu. Or nous sommes aussi des citoyens de ce pays et avons notre mot à placer pour la construction de cette Nation. Bénin-Télécoms n’est pas une petite société au Bénin et si les syndicats de cette maison veulent rencontrer leur Président, je crois que c’est à bras ouvert que cela devrait se passer, mais il nous a méprisé. Nous nous appelons cela  de la mécréance. Sinon en temps normal, si vous entendez que des partenaires sociaux veulent vous rencontrer cela se ferait avec plaisir. Même si nous voulons mentir, qu’on prenne le soin d’écouter nos mensonges. Les gens disent que c’est le ministre qui est notre seul interlocuteur. Et voilà ce qu’il fait de nous, il abuse de nous comme un ancien collègue. C’est vrai que nous sommes des collègues mais lui, il est déjà à la retraite, il faut que nous également, on puisse aller à la retraite en paix comme il est allé.

Vous n’êtes pas sans savoir que la communication est aujourd’hui indispensable pour la bonne marche des relations commerciales pour le développement de notre pays. À partir de ce moment, êtes-vous conscients des conséquences pour notre économie si le pays est suspendu de communication téléphonique et d’internet ?

Nous nous sommes montrés très citoyens en ne causant pas de dégâts mais si on nous oblige à aller aux dégâts, on va  faire les dommages, on va couper les réseaux et tout le Bénin sera éteint en matière de communication. Ça c’est clair. Le Bénin sera suspendu de communication téléphonique et d’internet. Ils vont se créer des problèmes et d’est tant pire pour eux. Il y a plein de pays qui sont raccordés à nous. Donc ils ne prennent pas la mesure de la chose. Nous en responsables, nous avons jugé cette fois-ci de ne pas créer de dégâts.

 ²                                                                             Propos recueillis par Emmanuel GBETO

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One thought on “Etienne Gnonlonfoun, Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de Bénin-Télécoms SA (Synatel):« Les réseaux seront coupés et le Bénin sera suspendu de communication »

  1. David CABAS

    Face au chantage de l’empire financier :

    Crise des « subprimes », crise bancaire, accélération de la destruction de l’agriculture, de l’industrie et des emplois. Puis aujourd’hui crise de l’euro, crise de la dette publique des États, destruction du service public, chantage sur les retraites. Sans oublier les divers plans injustes pour sauver les banques !

    Nous devons nous organiser et nous mobiliser massivement pour demander à faire la lumière sur la crise financière en convoquant immédiatement une commission d’enquête parlementaire !

    Nous ne devons pas faire le choix de la défaite ! Alors rejoins moi sur mon groupe facebook : http://fr-fr.facebook.com/group.php?gid=104166076293247&ref=ts

    David CABAS
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