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Le triomphe de la vérité

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Interview du publiciste et comédien béninois, pierre Ahissou Hountondji, membre actif de la compagnie « Aziza plus »: « Je ne suis pas venu à la comédie parce que j’ai échoué sur le plan scolaire »


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L’invité de votre rubrique préférée « Paroles d’artistes » de cette semaine est exceptionnel. Son nom, c’est Pierre Ahissou  Hountondji. Titulaire d’une Maîtrise en Droit des affaires et carrières judiciaires, aspirant au Diplôme d’Etude Approfondie (Dea) et au Certificat  d’aptitude pour  la profession d’Avocat, Pierre Ahissou Hountondji parle de sa vie et de sa profession. Il retrace ici son parcours scolaire particulièrement enrichissant pour mettre fin aux préjugés qui classent les artistes béninois dans le palier des déscolarisés sociaux. A cœur ouvert, le publiciste incontournable, animateur intrépide de la radio universitaire  « Radio univers » parle de sa perception de la polygamie : « Ce n’est pas une bonne chose », estime-t-il. A ce sujet, le comédien nous dévoile un pan de sa vie privée qui visiblement semble être exemplaire. Découvrez donc tout sur le comédien aux talents incommensurables de la compagnie « Aziza Plus ».

 L’Evénement Précis: A part  votre nom Pierre Hountondji qu’on vous connaît, qu’avez-vous à nous dire davantage par rapport à vous ?

 Pierre Ahissou Hountondji : En dehors de mon nom, Pierre Ahissou Hountondji, il faut noter que je suis l’un des artistes comédiens qui ont beaucoup émergé dans ce pays notamment sur le plan scolaire et dans la vie professionnelle. Franchement, je pus dire que je suis un véritable polyvalent en ce sens que depuis qu’en poursuivant mes études universitaires, je me suis lancé dans plusieurs choses. Les gens me connaissent beaucoup plus en matière de comédie et de la publicité. Mais, l’autre chose qu’il faut savoir de moi, c’est qu’en dehors de la comédie et de la publicité, j’ai suivi également beaucoup d’autres formations notamment en scénariste, en metteur en scène.

 On dit souvent que les artistes béninois sont généralement des déscolarisés ; est-ce le cas chez vous ?

Je ne suis pas venu à la comédie parce que je suis déscolarisé. C’est vrai ce  que vous avez fait comme remarque. Les gens pensent généralement que la plupart des artistes sont des déscolarisés et que suite à leur échec au plan scolaire qu’ils se réfugient derrière la musique ou la comédie pour pouvoir survivre. De toute façon, ce n’est pas mon cas. Votre question me permet de vous parler un peu de moi-même. Je n’aime pas trop cela, mais je le ferai puisque j’estime  que là,  c’est important. Cela permettra aux gens de comprendre que tous les artistes ne sont pas déscolarisés. C’est vrai que je suis issu d’une famille très pauvre, mais cela ne m’a pas empêché d’évoluer sur le plan scolaire. Sans avoir l’intention de me vanter, je pus vous assurer que je fais aujourd’hui partie des artistes béninois qui ont émergé sur le plan scolaire. Et en parlant de cursus scolaire, pour ce qui me concerne,  après avoir fini mes études secondaires, je me suis inscrit en Droit à l’Université d’Abomey-Calavi où j’ai pu obtenir la Maîtrise dans le domaine du droit des affaires et carrières judiciaires. Je prépare actuellement mon diplôme d’Etude approfondi (Dea) en Droit de la personne et de la démocratie, après un  test réussi, lequel est  organisé par la Chaire Unesco. Simultanément  à cela, je prépare mon Certificat à la profession d’Avocat à la Police nationale. Je veux parler de la Capa.  Et je suis sûr de pouvoir réussir au test qui sera organisé au terme de notre formation pour pouvoir valablement atteindre mon objectif, celui de devenir un redoutable Avocat au Barrot béninois. J’y crois fermement puisque je me sens capable. Vous comprenez alors avec moi que tous les artistes ne sont pas déscolarisés ou des « Farfelus » comme les gens le pensent. En mettant donc plusieurs cordes à mon arc, aujourd’hui, je ne me plains pas trop en parlant de ma vie.

 On ne peut pas parler de Pierre Ahissou Hountondji sans parler bien évidemment de sa compagnie « Aziza Plus ». Le président de la compagnie Serge Yéou  a récemment lancé son film solo « Guélou, le précipice ». En s’engageant donc dans cette aventure solitaire, beaucoup de Béninois se sont posés des questions et la fondamentale, c’est de savoir si c’est déjà la cassure au sein de la compagnie « Aziza Plus » ?

Je vous en prie ; ce n’est pas du tout cela. Vous savez, comme vous le dites si bien, Serge Yéou est le Président de la compagnie « Aziza » et aujourd’hui, le staff est composé de lui-même, de moi qui vous parle et de notre collègue  Simplice Wékpon. Dans le staff, chacun a son domaine d’activité professionnelle mis à part le domaine artistique qui fondamentalement nous unit. Serge par exemple, a une structure de production audiovisuelle appelée « Dys Production ». Vous comprenez donc avec moi qu’on ne peut pas parler de structure de production audiovisuelle sans aucune production propre à la structure. C’est dans cette logique qu’il a engagé la production de ce dernier film « Guélou, le Précipice » qui constitue une propriété exclusive de l’agence de production « Dys Production ». C’est pour vous assurer donc qu’aucune idée comme celle de casser la compagnie ne gouverne cette aventure solitaire. Notre groupe est toujours uni et nous préparons d’ailleurs beaucoup de surprises pour le public. Croyez-moi. C’est juste pour valoriser sa structure « Dys production ». Je vous apprends aussi que je suis dans un projet américain avec notre collègue Simplice Wékpon et plusieurs autres comédiens. Il s’agit du projet de gestion des déchets solides et ménagers (Pgdsm) dans lequel nous intervenons au niveau de la cellule de communication. Comme je vous l’ai dit donc au départ, à part le groupe, chacun de nous a ses activités parallèles qu’il mène. Je considère alors que le film solo « Guélou, le précipice » de Serge est une activité parallèle.

 Les Béninois vous connaissent beaucoup plus en tant que publiciste. Dites-nous franchement, combien coûte un  contrat de spot publicitaire auquel Pierre Hountondji est partie signataire ?

Il faut d’abord faire la différence entre le spot publicitaire télévisé et le spot publicitaire radiodiffusé. Les coûts varient selon le cas. Mais cela dépend aussi de l’annonceur, c’est-à-dire du client. Là, pour ce qui me concerne en tant que publiciste, je peux dire que  cachet des comédiens qui interviennent parfois dans les spots publicitaires varient selon la nature du contrat et aussi de l’annonceur. Au moment où certains annonceurs paient 500.000Fcfa pour leur prêter notre image en tant que comédien à faire de la publicité à leur structure ou produit en une minute par exemple, d’autres peuvent payer jusqu’à 1 million comme d’autres peuvent aussi payer en dessous de 500.000Fcfa. C’est pour vous dire qu’il n’y a pas un coût standard. Ça varie selon les cas comme je vous l’ai dit au début.

 Vous Pierre Hountondji particulièrement, si vous devez prêter votre image pour un spot publicitaire, quel est le plus bas prix que vous allez exiger de l’annonceur quelle que soit sa situation financière et la nature du contrat signé ?

Pour ce qui me concerne, en matière de cachet de comédien, si l’annonceur n’a pratiquement rien, je crois qu’avec 500.000Fcfa, je peux accepter lui faire le travail. C’est le plus bas prix que je peux exiger de mon cocontractant. Je dois préciser que cela n’a rien à voir avec le coût de la réalisation. Le cachet du comédien dans un spot publicitaire est à part, celui du réalisateur également est à part. Ce sont donc deux choses différentes.

Permettez qu’on parle un peu de votre vie privée ; on dit souvent que les artistes sont généralement des polygames,  c’est le cas chez vous ?

Vous m’avez fait sourire quand vous parlez comme ça. C’est une réalité que les artistes sont généralement des polygames. Mais pour ma part, ce n’est pas le cas. Un artiste, c’est celui là à mon avis qui doit donner le bon exemple. C’est quelqu’un qui est généralement connu de tous. Et les femmes aiment beaucoup plus les personnes publiques, c’est-à-dire ceux qui sont bien connus à travers leur profession, pour ne pas dire des stars. Maintenant, si vous n’avez pas la tête sur les épaules, vous allez rapidement tomber dans leur piège et bonjour les dégâts. Même si vous ne le voulez pas, vous allez devenir automatiquement polygame. Certains artistes se sont donc laissés entrainer dans cette boue et trainent sans nul doute les séquelles.

 Vous n’êtes donc pas polygame. Alors parlez-nous de votre situation matrimoniale

Je suis père de deux enfants, une fille et un garçon. Je suis avec une seule femme.

Mais cela ne vous empêche quand même pas de tricher  comme le font la plupart des hommes

Vous savez, même les hommes qui se sont aujourd’hui mariés devant Dieu et les hommes trompent leur conjointe. C’est une réalité. Dire le contraire, ce serait tout simplement de la pure hypocrisie. Mais ce que j’ai à dire à ce propos, c’est  que ce n’est pas  normal et nous devons le dire. Mettons-nous à la place de la femme. Quel homme peut accepter que sa femme sorte avec un homme autre que lui ? Je pense qu’il n’y en a pas. Mais nous homme, royalement, nous nous disons qu’on peut tricher sans penser à tout le mal que nous leur faisons. Je crois que ce n’est pas normal de pérenniser de pareilles pratiques. Une seule femme peut valablement satisfaire un homme.

Vous voulez dire  que vous êtes vraiment fidèle avec votre femme ?

Avec toutes les maladies qu’il y a aujourd’hui, il vaut mieux rester fidèle avec sa femme. Le fait même de chercher beaucoup de femmes ruine sérieusement et si vous ne savez pas faire, vous n’allez rien réaliser dans votre vie. En tout, cas moi je me méfie beaucoup.

 On apprend que vous êtes aussi un homme politique ; est-ce vrai ?

Oui, je le suis. Comme je vous l’ai dit au départ, moi je suis un polyvalent et ce sur tous les plans. Sur le plan politique, je suis un élu local au quartier Sodjatinmè Est dans le 4ème arrondissement. Et je n’entends pas m’arrêter à ce chemin. Je rêve de devenir un jour un conseiller municipal, un député, un ministre ou pourquoi pas un Président de la République. J’avoue que moi je suis très ambitieux.

 Votre mot de conclusion

Mon mot de fin, c’est de dire aux artistes béninois de tout faire pour se perfectionner davantage afin de mieux valoriser notre culture tant sur le plan national qu’international. Ensuite, je demanderai aux autorités à divers niveaux de penser davantage à l’amélioration des conditions de vie et de travail des artistes qui malgré la délicatesse de leur mission, sont pratiquement laissés pour compte. Ce cerait salutaire de leur part. Nous espérons  toujours dans ce sens le statut des artistes qu’on nous a annoncé il y a déjà un bon moment.

Entretien réalisé par Donatien GBAGUIDI

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