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Le triomphe de la vérité

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Position de l’opposition sur le lancement du recensement électoral:Eviter le piège du boycott


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 Les opérations de recensement des populations en vue de l’établissement de la Liste électorale permanente informatisée (Lepi) sont lancées dans un climat de grande confusion politique. L’opposition qui a manifesté tout son réserve vis-à-vis des opérations a une approche totalement différente de celle du pouvoir et des institutions en charge de la réalisation de cette liste. Celle-ci continue de soutenir la nécessité de surseoir au processus en cours afin de corriger les imperfections des dernières opérations notamment celles liées à la cartographie censitaire dans la droite ligne des recommandations du rapport du Groupe de travail mis en place par le Chef de l’Etat. La non satisfaction de cette exigence de l’opposition notamment de l’Alliance Union fait la Nation par le gouvernement et les organes en charge de cette liste fait observer une distance relative de l’opposition à l’égard des dernières opérations lancées. Une attitude qui peut aisément être confondue à un boycott des opérations par l’opposition. D’ailleurs les dernières déclarations de cette alliance ainsi que les résistances observées par les agents de recensement sur le terrain convergent à renforcer cette thèse. Mais l’option d’un boycott est-elle la voie la plus appropriée pour exprimer les réserves de l’opposition face au processus en cours ?

QUAND LE BOYCOTT MARCHE !

 Faire l’option de boycotter les opérations de recensement lancées par la Cps Lepi et la Mirena et fortement soutenues par le gouvernement c’est affirmer le souhait de voir dérouler les prochaines élections nationales sans la Liste électorale permanente informatisée. Cette option implique le désengagement de l’opposition de tout le dispositif organisationnel et structurel. Ce qui a progressivement commencé par prendre corps avec la démission en bloc des représentants de l’opposition de la Commission politique de Supervision de la Lepi. Cette situation de désengagement total d’une partie de la classe politique assez représentative de l’opinion que constitue actuellement l’opposition politique peut bien influencer la position des partenaires techniques et financiers au processus de réalisation de la Lepi. Ceux-ci se rendant à l’évidence que la réalisation de la Lepi est l’apanage d’un seul bloc notamment du camp présidentiel peuvent simplement surseoir à la confession d’un instrument électoral unidirectionnel potentielle source de conflits entre les parties aux élections. Le boycott dans ce cas s’il à le répondant favorable, peut sonner comme un appel à la communauté internationale à se départir d’une opération qui au lieu de constituer un outil de paix attrape un effet pervers. Ce qui rendrait toute la détermination du gouvernement à faire aboutir la Lepi un engagement sans énergie puisque sans ressources financières garanties par les bailleurs. Mais ceci constitue une hypothèse très peu probable au regard de la position actuelle des partenaires techniques et financiers vis-à-vis du processus de réalisation de la Lepi.

LE PIEGE EST POURTANT GRAND !

La justesse de l’option du boycott des opérations de recensement ne tient qu’au seul fil de l’hypothèse d’une écoute favorable des bailleurs de fonds. Ce qui dans le schéma actuel des positions du Pnud semble très peu plausible. Autrement le gouvernement dans sa détermination présente de faire aboutir contre vents et marées la Lepi pour les scrutins de 2011 a toutes les chances de réussir son coup. Cela signifie donc pour l’opposition que prendre le risque de boycotter les opérations de recensement c’est empêcher ces millions de potentiels électeurs acquis à sa cause de se faire enregistrer sur la liste électorale. C’est aussi contribuer à la confession d’une Liste électorale prise d’assaut exclusivement par les partisans du pouvoir. Ce qui voudra dire pour l’Union fait la Nation et par extension l’opposition que la finalité des échéances des scrutins de 2011 est connue d’avance. Avec une liste électorale envahie et conquise par des électeurs potentiellement acquis pour la cause du régime instigateur de la Liste électorale, la cause est perdue pour l’opposition pour la présidentielle et les législatives de 2011 mais aussi pour 10ans s’il est bien entendu que la Liste électorale confectionnée à cette occasion est une liste permanente dont la validité est légalement décennale. L’évidence de perdre à plate couture les élections présidentielle et législatives de 2011 étant dès lors acquise pour l’opposition, la probabilité de subir ce sort sur les dix années consécutives est très fort probable. Ainsi donc l’opposition à la réalisation de la Lepi dans les conditions actuelles prônées par l’Union fait la Nation doit pouvoir se décliner en une formule plus souple qui évite d’hypothéquer toute ouverture de participer aux prochaines élections avec toutes ses chances de réussir. Autrement c’est l’opposition qui se verra dès à présent sceller son propre sort pour une décennie. Et adieu pour l’espoir qu’a fait naître le candidat unique de l’opposition.

Médard GANDONOU

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