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Le triomphe de la vérité

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Editorial : Le G13 en berne


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Il fallait s’y attendre. Les députés membres du G13 ont décidé de confier l’intérim de  leur coordination à l’Honorable Léon Comlan AHOSSI. Mais il faut être aveugle pour ne pas voir où va ce train du G13. L’actuel superviseur de la CPS-LEPI n’est plus vraiment en odeur de sainteté au sein du groupe. Il a eu le tort de ne pas avoir suivi le mot d’ordre de démission collective ayant conduit au départ de Léon C. Ahossi, Timothée Gbèdiga, Epiphane Quenum et Gabriel Tchocodo. Ayant pris les rênes de la CPS-LEPI, il était évident que Bako ne suivrait pas ce mot d’ordre. Mais il faut admettre que le microcosme du G13 bruit de mille rumeurs faisant état de la position inconfortable de l’intéressé dans sa circonscription électorale. Avec l’apparition de l’ex-FCBE Chabi Tokou Dari au sein du G13, son éclat a pris un sacré coup à Kandi. L’ancrage populaire de Tokou Dari pourrait le mettre en difficulté pour les prochaines législatives dans cette circonscription située dans la zone d’influence du G13 et surtout de Issa Salifou qui la régente de tout son poids. Mais il y a surtout l’indépendance relative de Bako vis-à-vis des puissances d’argent qui phagocytent les autres ténors de l’alliance. Sociologue de renom et fin connaisseur des jeux de pouvoir qui se jouent sur l’échiquier complexe de notre pays, Arifari Bako se laisse difficilement prendre sous l’ombrelle des hommes d’affaires fondateurs du groupe. Il y a longtemps qu’il n’était plus en odeur de sainteté auprès des barrons prompts à tout contrôler. Certains observateurs le prévoyaient même dans le prochain gouvernement. Et ses critiques  autrefois acerbes contre le pouvoir se sont mis à connaître une courbe descendante et laborieuse. Dans ces conditions, il ne pourrait  se démettre pour des raisons inavouées de sabotage du processus de la LEPI.

Il suffit même d’observer les raisons qu’avaient les démissionnaires de partir. Les impairs soulignés et qui mettaient à mal tout le processus de réalisation de la liste électorale étaient simplement imputables à Epiphane Quenum. Celui-ci a été responsable de tout l’imbroglio ayant ccasionné le courroux et la méfiance actuelle de l’opposition. Mais le comble de l’incongruité, c’est qu’il ait signé la lettre de démission qui l’accuse en tout point. Au point qu’on peut se demander s’il n’était pas en mission de sabotage de la LEPI. Au point qu’on peut se demander pourquoi il se précipite pour se retrouver dans son camp politique d’antan s’il ne se reproche rien en réalité. Au point qu’enfin on peut se demander si sa gestion financière à la tête de la CPS-LEPI a été saine, au regard de sa gestion scabreuse de l’institution et de sa démission tout aussi  scandaleuse. Que ferait-on croire au commun des Béninois lorsque les juridictions compétentes se saisiront de son cas ? On prétendra qu’il s’agit d’un acharnement politique parce qu’une loi tacite indique que les opposants béninois sont au-dessous de la loi. Si l’on est capable d’exiger légitimement du pouvoir une bonne gestion des affaires publiques, on devra exiger la même rigueur de l’opposition, surtout lorsqu’on sait qu’elle est capable de prendre le pouvoir et l’exercer.  Car en fait, peut-on pousser plus loin le banditisme et l’immoralité lorsque l’on s’amuse avec les charges publiques dont on est revêtu en y semant le désordre pour ensuite en démissionner? Pour continuer à critiquer le pouvoir, il faut se donner le droit de ne pas cautionner  les agissements de l’opposition elle-même qui devrait nous proposer un nouvel espoir au lieu de nous proposer une alternative pire que nos maux actuels.

Arifari Bako avait donc mille raisons de refuser de déroger à cette demande de démission assimilable à un refus de raisonner. Cependant, l’on peut imaginer quel sera désormais le cours des événements pour lui. Son destin au sein du G13 s’écrit de plus en plus au passé. L’implosion du groupe tiraillé entre plusieurs chapelles n’est plus qu’une affaire de temps. A moins que les intérêts personnels qui toujours commandent les alliances politiques au Bénin ne dictent l’impératif d’une unité de façade.

 Olivier ALLOCHEME

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