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Le triomphe de la vérité

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Dégradation de crise sociale: Le gouvernement durcit le ton, les syndicats sur pieds de guerre (Lire le communiqué de la Présidence)


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Plus rien ne va entre le syndicat des trois ordres d’enseignement en grève depuis janvier dernier et le gouvernement. Depuis la dernière rencontre que ce front a eu avec le Président de la République, Dr Boni Yayi, le ton est monté d’un cran et chaque  acteur campe sur sa position. Déçu en effet de la volte face du gouvernement sur les revendications, les responsables syndicaux appellent leurs bases à une insurrection, à une riposte à la hauteur du mépris. Un appel qui n’émeut pas le gouvernement qui a choisi la voix de la fermeté. Puisque dans un communiqué rendu public par la présidence de la République, le chef de l’Etat, par l’entremise du secrétaire général de la présidence, affirme que le gouvernement a assez fait et que l’état des finances publiques n’autorise pas d’autres alternatives. Mieux, tandis que ledit communiqué appelle tous les acteurs sociaux à la compréhension et à l’apaisement au cours de l’année 2010, les syndicats rengainent et se musclent. De sorte que le système éducatif est désormais  engagé dans un mouroir dont les victimes sont les élèves et leurs parents.  

communiqué de la Présidence de la République
Depuis plusieurs mois, on observe une exacerbation de la tension entre le gouvernement et les partenaires sociaux, se traduisant par des mouvements de grève qui tendent à se généraliser dans tous les secteurs des administrations publiques enseignants des trois (3) ordres d’enseignements, agents de l’Etat, agents de Santé, agents de divers ministères, fonction  publique, affaires étrangères, agriculture, agents contractuels non encore reversés etc.
Cette situation qui pourrait menacer la stabilité politique et la prospérité économique de notre pays, mérite d’être analysée de plus près. Du côté des syndicats, les revendications sont connues. Il s’agit entre autres d’allocations et autres réallocations de prime, de reversement d’agents contractuels, de revalorisation du certains corps à travers la mise en place de nouveaux statuts. En un mot, il s’agit de revendications pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents de l’Etat. Quoi de plus légitime dans un contexte économique caractérisé par la faiblesse du pouvoir d’achat et la précarité des conditions de vie de certains d’entre eux. Le gouvernement quant à lui, tout en reconnaissant la légitimité de ces revendications, rappelle les efforts consentis en trois (03) ans et l’insuffisance des ressources actuelles de l’Etat à satisfaire les travailleurs.
En effet, depuis 2006, soucieux de l’amélioration des conditions de vie des agents permanents de l’Etat, il s’est attelé à satisfaire d’importantes revendications  des partenaires sociaux. Au nombre des mesures adoptées dans ce sens, on peut citer
– la poursuite en 2006-2007 du paiement de la tranche de 500.000 F CFA au titre de l’apurement de la dette salariale due par l’Etat pour un montant de quinze milliards (15.000.000.000) de Francs Cfa et la titrisation en 2008 du stock restant évalué à près de cent milliards (100.000.000.000) de francs Cfa, ce qui a permis à l’ensemble des bénéficiaires de percevoir les dus sur l’Etat parfois vieux de plus de 20 ans et de corriger cette injustice,
–  la revalorisation de 5% en 2007 du point indiciaire et de 5% en 2008
– l’effectivité des glissements catégoriels et le paiement à l’indice réel des salaires,
– la revalorisation de la fonction enseignante à travers l’instauration d’une prime d’incitation de 25% du salaire indiciaire brut, la revalorisation à 100% de l’indemnité de logement au profit des enseignants en dehors du supérieur et l’effectivité de la visite médicale annuelle pour les enseignants,
– l’instauration des primes de risque, de spécialisation et de qualification aux praticiens hospitaliers et l’ajustement en 2006 des salaires en-dessous du Smig,
–  le paiement de diverses primes aux travailleurs de plusieurs ministères,
– le reversement et/ou le recrutement de 19.000 autres nouveaux agents dans le secteur publics etc.
En raison de toutes ces actions, les dépenses de personnel de l’Etat se sont sensiblement accrues, passant de 135.milliards de FCFA en 2006 à 225 milliards de FCFA en 2009, soit une augmentation de 90 milliards de FCFA correspondant à un taux d’accroissement de 65,5% en 3 ans.
Par ailleurs, toujours à la recherche de la paix sociale, le gouvernement a procédé au reversement de 19.300 agents faisant ainsi passer l’effectif de la fonction publique de 47.175 à 66.475 agents. L’effectif des agents en cours de reversement s’élève à 12.000, ce qui portera l’effectif total de la fonction publique à l’issue des opérations de reversement 78.475 agents soit une progression de plus de 68% en moins d’un an. Au total, la part de la masse salariale dans les recettes fiscales a atteint les 45% aujourd’hui contre la norme  de 35% prévue pour chaque Etat membre de l’UEMOA.
Ces efforts qui ont été réalisés malgré les crises alimentaire et énergétique de 2008 qui ont coûté aux finances publiques, ont induit des charges permanentes et définitives difficilement soutenables par la dynamique de nos finances publiques durement affectées par les effets de la crise économique et financière mondiale.
Face à cette situation, le gouvernement estime que l’heure est venue de consolider les acquis ainsi obtenus en si peu de temps et de travailler pour accroître la richesse nationale, seule condition devant permettre de dégager de nouvelles ressources internes à consacrer notamment à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.
A y voir de près, la position du gouvernement telle que étayée par la réalité des chiffres, relève du bon sens. C’est ce qui justifie d’ailleurs la position unanime des partenaires techniques et financiers du Bénin dont il convient de saluer l’engagement à nos côtés de conditionner leurs appuis budgétaires en 2010 à la prise de mesures permettant de stabiliser cette évolution rapide de la masse salariale dans les dépenses de l’Etat. Notre pays a besoin de relancer sa machine économique et de retrouver un équilibre budgétaire durable avec le soutien de ses partenaires.
C’est pourquoi le Chef de l’Etat s’est rendu personnellement à Washington au cours du mois de décembre dernier auprès des institutions de Bretton Woods pour examiner les conditions de mise en place d’un nouveau programme économique et financier avec les partenaires au développement. Les échanges qu’il a eus au plus haut niveau avec les premiers responsables de cette institution permettent d’envisager la mise en place en 2010 d’un nouveau programme économique et financier soutenu par le Fonds Monétaire International et la Communauté Financière Internationale. Les engagements pris dans ce cadre par le gouvernement pour un retour rapide à l’équilibre budgétaire devront être tenus, car leur respect conditionne l’appui financier des partenaires au développement du Bénin.
A cet égard, le gouvernement et les centrales et confédérations syndicales ont besoin d’approfondir le dialogue social pour aboutir à une trêve sociale tout au moins en 2010 afin d’impulser une nouvelle dynamique de développement créatrice de richesse et d’emploi  en particulier pour la jeunesse béninoise. La création et l’installation officielle le 18 décembre dernier de la Commission nationale permanente de concertation et de négociation collective gouvernement-Centrales et confédérations syndicales, répond à cette coopérative patriotique.
La trêve sociale, loin d’être une capitulation des uns ou une victoire des autres permettra à tous d’évaluer le chemin parcouru et de jeter les bases des partenariats devant faire de notre administration une administration de développement au service de la Nation. Elle aura le mérite d’instaurer un climat d’apaisement et de dialogue fécond entre le gouvernement et ses partenaires sociaux tout en consolidant les bases de notre démocratie chèrement acquise.
La trêve sociale en 2010 est également nécessaire pour la conclusion des programmes économique et financier avec la communauté internationale via les institutions de Bretton Woods afin de mobiliser d’importantes ressources extérieures tant attendues pour la modernisation politique, économique et sociale de notre pays engagée depuis quelques années.
Enfin, la trêve sociale en 2010 s’avère nécessaire pour soulager le contribuable qui a beaucoup payé pour l’Etat et ses travailleurs et qui attend en retour que ses efforts soient récompensés par la réalisation d’infrastructures de développement dans nos villes et campagnes pour éradiquer la pauvreté à laquelle notre pays est confronté, un bon fonctionnement des institutions de la République et le renforcement de la stabilité politique et enfin l’amélioration de l’efficacité de notre administration publique. Le gouvernement béninois espère bien y parvenir avec les travailleurs pour le bonheur du peuple souverain.

Le secrétaire général de la Présidence de la République,

Edouard A. OUIN-OURO

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1 thoughts on “Dégradation de crise sociale: Le gouvernement durcit le ton, les syndicats sur pieds de guerre (Lire le communiqué de la Présidence)

  1. Caals

    Le communiqué vient à propos.
    L’administration est une continuité avons-nous coutume de dire. Nous demandons à ceux qui ont bénéficié des conciliabules de l’Etat (syndicat, travailleurs de tous ordres) de faire le point des revendications satisfaites depuis 1990. Et nous dire avec scientificité ce qu’il reprochent à l’actuel président.Il connu de part le monde que trop d’action à l’endroit du social constituerait à la longue un goulot d’étranglement. ce à quoi nous devons réfléchir aujourd’hui c’est comment faire pour:
    – limiter la part des PTF dans notre budget
    – limiter les décisions dictées par Brettons Woods dans la constitution et l’utilisation de notre budget.
    Pour le faire, il faut considérer le piège de l’intégration. Et cela me rappel, l’APPEL lancé par SANKARA. D’une Afrique Unie disant non au règlement de la dette souvent Odieuse. car, un franc payé pour le compte de la réduction de la dette signifierai un franc de moins pour la réalisation des conditions d’amélioration des conditions de vie des populations africaines. Mais cette lutte ne peut se faire tout seul. C’est dans l’union des gouvernements et nations mais également de la participation et le soutien patriotique que cette révolution trouvera sa meilleure arme. A ce jour, rien ne présage de cette unité de pensée et d’action. car, certians contribuables ne sont pas prêts au sacrifices et certains dirigeants tiennent qu’en langage la lutte.
    Reconnaissons au régime ses efforts et demandons-nous ce que nous faisons chacun à son niveau le plus infime pour le développement du bénin. Il y va de l’avenir de notre pays.

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