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Le triomphe de la vérité

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Professeur Benjamin Fayomi, Directeur de l’institut des sciences biom2dicales appliquées (Isba), Coordonnateur du copes-aoc: « La rencontre de Cotonou va donner une visibilité à l’application de l’approche écosystème et santé humaine »


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En prélude à la tenue de la 1ère conférence africaine des chercheurs et acteurs en approche écosystème et santé humaine du 01er au 03 février à Cotonou, le Coordonnateur de la Communauté de pratique Ecosanté pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Copes-Aoc), Professeur Benjamin Fayomi donne les raisons de cette initiative et livre les attentes de ses organisateurs. 

L’Evénement Précis: Cotonou abrite dès ce jour, lundi 1er février 2010  la 1ère rencontre africaine des chercheurs, acteurs en approche écosystème et santé humaine. Quel est le but de cette initiative ? 

Professeur Benjamin Fayomi: Merci. Nous avons expérimenté depuis plus d’une dizaine d’années l’approche écosystème- santé humaine comme une approche de recherche opérationnelle. Et dans certains pays d’Afrique occidentale, centrale et même orientale avec l’appui d’un partenaire technique et financier, le Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI). Donc, après un certain nombre d’années, nous avons trouvé qu’il est légitime de nous rencontrer pour partager nos expériences, voir ce qui a marché, ce qui n’a pas marché et voir comment aller de l’avant.

 Pourquoi avez-vous alors choisi Cotonou pour abriter cette rencontre ?

Cotonou a été choisi par les collègues puisque notre communauté de pratique qui applique cette approche à partir d’un certain groupe que nous appelons la communauté de pratique écosystème et santé humaine. Ce sont les collègues des pays que regroupe cette communauté de pratique là en l’occurrence le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Burkina-Faso et le Cameroun qui ont choisi le Bénin pour deux raisons. D’abord, le  président du comité de suivi et d’évaluation de cette structure est béninois, c’est le recteur de l’Université d’Abomey-Calavi et le coordonnateur, c’est moi. Donc, naturellement, ils ont jugé que l’on fasse cette première expérience africaine au Bénin. Après, on verra.

 Professeur Benjamin Fayomi, quels sont les liens qui existent entre la santé humaine et l’environnement ?

Vous savez, pendant longtemps, on a pensé que la maladie, c’est un microbe et donc on utilise un médicament, un antibiotique et puis c’est fini. Mais, de plus en plus, on se rend compte que la maladie a une connotation, une partie importante comme cause, à savoir l’environnement. L’exemple le plus simple, c’est le paludisme. Il n’y a de palu qu’un environnement malsain qui fait développer les larves. Et c’est pourquoi, l’on conseille d’améliorer son environnement. Il en est de même pour beaucoup de maladies respiratoires qui se développent aujourd’hui dans notre environnement  compte tenu de la pollution de l’air. Donc, naturellement, on remarque que certaines maladies se développent de plus en plus parce que notre environnement nous tue. Et contre ces maladies qui se développent, surtout les maladies que nous appelons non transmissibles, on voit qu’il n’y a pas de médicaments. Si vous respirez un gaz, si vous respirez l’air de Cotonou par exemple qui a beaucoup de dioxyde de carbone et que vous êtes intoxiqué, vous n’avez pas de médicaments pour ça. Pour un paludisme, vous pouvez avoir des médicaments mais pour ces maladies non transmissibles, vous n’en avez pas. D’où la nécessité donc de travailler sur ces domaines là, l’environnement en lien avec la santé. L’un ne va pas sans l’autre. Il faut toujours réfléchir à l’heure actuelle avec ces dénominateurs communs. 

Mais pourquoi une telle mobilisation des chercheurs autour de la question en Afrique ?

Vous savez qu’actuellement dans chaque université, on trouve toujours des secteurs où l’on parle de l’environnement notamment dans les facultés de sciences même dans certaines facs de lettres comme au Bénin, on parle de l’environnement. Et dans les facs de santé, on va parler de la santé et souvent ces structures là, même dans les mêmes pays, ne se rencontrent pas. Et dans d’autres pays différents, c’est la même chose. On ne sait pas qui fait quoi et comment. Je pense qu’il est temps d’unir nos forces pour mieux comprendre les phénomènes et pour mieux les combattre. C’est l’idée qui nous guide actuellement. Nous mettre en synergie pour être plus performants.

 Est-ce que selon vous, c’est en Afrique que le problème se pose avec acuité pour justifier cette rencontre entre chercheurs africains?

Non, le problème ne se pose pas seulement en Afrique. Mais, ces problèmes prennent certaines proportions compte tenu de la méconnaissance que nous avons de certaines réalités cliniques, de certaines réalités toxiques et de certaines réalités parasitaires aussi dans notre environnement puisque les ressources sont limitées. Et nous pensons que nous avons intérêt à réagir. Et réagir, c’est aussi nous concerter. C’est particulier par rapport à la dimension  que cela peut prendre dans nos structures. La dimension est souvent plus importante chez nous qu’ailleurs. Mais il faut dire que le problème de l’environnement, quand ça se pose dans un pays, n’est pas limité dans le pays parce que le risque n’a pas de frontières.

 Professeur Fayomi, notre environnement est marqué de plus en plus par une pollution grandissante. Quels en sont les impacts sur notre espérance de vie par exemple ?

Les études ont montré qu’il y a deux (02) couches vulnérables qu’il faut nettement distinguer. Il y a les personnes âgées, il y a les enfants et entre les deux (02), il y a certaines personnes qui ont des pathologies particulières, les cardiaques et ceux qui ont des troubles respiratoires. Maintenant, tout dépend de ce que vous avez comme contaminant. Si ce sont des contaminants de l’air, on a en priorité les affections respiratoires chroniques avec des personnes qui ne sont pas nées de parents, de père ni de mère asthmatiques, qui vont commencer à avoir des difficultés respiratoires. Ils vont se dire qu’ils ne sont pourtant pas de familles asthmatiques. Ça, c’est courant de plus en plus. Mais, ça ne limite pas seulement au problème de l’environnement, de l’atmosphère. Ça s’étend aussi à tout ce que nous buvons et tout ce que nous mangeons qui peuvent être contaminé par des éléments qui nous sont fournis, soit des produits chimiques qu’on va utiliser dans l’agriculture ou des produits qui sont utilisés pour fabriquer des choses que nous mangeons tels que des biscuits, des gâteaux…

Il y a des normes pour tout cela, c’est pourquoi il faut avoir des structures performantes pour vérifier tout ça. Et notre rencontre se situe dans ce carrefour. 

Qu’attendez-vous alors de la rencontre de Cotonou ?

Nous attendons beaucoup de choses. D’abord, de faire l’état de l’environnement en lien avec la santé humaine, ça c’est important. Et pourquoi la santé humaine seulement et pas la santé animale? Mais en réalité, l’une ne va pas sans l’autre. Donc, c’est pourquoi nous globalisons. Ce sera l’occasion de voir aussi par rapport à la question actuelle du climat qui change et que l’on observe des dégradations du milieu, quelles sont les maladies qui vont prendre de plus en plus d’importance. Peut-être aussi qui vont diminuer. Ça, on ne sait pas. Donc, on doit faire le point de cela et également nous mettre en synergie comme je l’ai déjà dit et puis définir des stratégies de plaidoyer avec des communicateurs et avec des décideurs aussi parce que la recherche n’est pas assez appliquée lorsqu’on a pas le lien avec ceux qui ont la situation en main, donc à la fois politique, communautaire ou autre. Quand nous parlons donc de décideurs, ce n’est pas seulement ceux qui sont à la tête de l’Etat mais également ceux qui sont à la tête des arrondissements, des communes etc. C’est grâce à ça qu’on peut influencer les politiques et les stratégies.

 Votre conclusion à cet entretien

Je dirai que Cotonou va donner une visibilité à l’application de l’approche écosystème et santé humaine. Ce que nous avons fait depuis quelques années, nous allons le présenter au public et nous pensons que vous serez nos témoins pour les diffuser largement pour que la population puisse le savoir et changer de comportement par rapport à certaines choses.

Entretien réalisé pour l’Evénement Précis par  Jean-Claude DOSSA

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