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Le triomphe de la vérité

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EDITORIAL: A l’épreuve de l’unité


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L’Union fait la Nation (UN) n’a pas d’idéologie. Le mouvement en gestation se donne de plus en plus une image d’unité et tente de transcender les pièges du passé et même la vacuité idéologique qui la caractérise actuellement. Le crédo de ce groupe politique en formation reste non pas une social-démocratie verdoyante, non pas un libéralisme à tout crin, non pas même un communisme tardif, mais un lourd silence sur un éventuel projet de société qui soit un vecteur objectif d’union capable de fédérer les activismes d’aujourd’hui autour d’idéaux communs. Pour le moment, l’UN est vide d’idées de construction nationale. Elle ne nous propose rien d’autre que la critique acerbe du régime Yayi, rien d’autre que les tentatives d’entente pour bâtir un nouvel espoir sur les cendres du passé. Mais que veulent-ils changer, ces leaders, dans notre système de santé ? Que nous proposent-ils pour juguler la montée des périls économiques ? Que veut faire l’UN pour mettre fin à la médiocrisation de l’éducation à l’ère des Nouveaux Programmes rebaptisés ? Toutes ces questions ne trouvent pas encore de réponse adéquate auprès des principaux responsables de ce regroupement. Malgré ce silence assourdissant, leurs manœuvres de rapprochement et d’unification se concrétisent autour et contre le régime Yayi. Celui-ci demeure leur principal point de convergence. Les jours et semaines à venir nous indiqueront peut-être qu’ils n’ont pas choisi de naviguer à vue, le temps de conquérir le pouvoir pour ensuite se demander ce qu’ils en feront. Ce scénario catastrophe conclurait dans le désordre et l’amateurisme une flamme patriotique affichée à hue et à dia. Nous apprenons qu’un groupe de travail s’active à concocter l’idéal commun en polissant au mieux les idéaux des uns et des autres pour en faire un concept unique autour duquel l’Union devra se faire pour les élections et l’après-élection. On eût pu souhaiter pourtant la démarche contraire : susciter l’adhésion des idées avant de mettre en place l’Union. Mais cette faille conceptuelle est comblée par Boni Yayi qui demeure l’ennemi à abattre. Cette unité de la haine se concrétise dans des considé rations régionalistes qui n’échappent plus à personne. L’Union fait la Nation semble n’être plus que l’Union des gens du sud. Aucun leader politique de la région septentrionale de notre pays ne s’est aventuré à figurer dans cette mouture de l’UN. Même ceux dont les fiefs se trouvent dans le département des Collines hésitent à prendre position pour l’Union. S’ils ne ménagent pas leur verve contre le régime Yayi, la plupart se retrouvent dans le camp ABT, celui du Président de la BOAD. Leur coalition se met progressivement en place et n’hésitera pas bientôt à se faire entendre en une voix unique et vertigineuse. Nous en arrivons de ce fait à une partition réelle du pays. La zone d’influence de l’Union part de la région méridionale jusqu’à la latitude du plateau d’Abomey. Elle totalise sept départements sur douze. Ces ” leaders du sud ” n’ignorent sans doute pas l’imminence d’un réel problème identitaire à la veille des élections de 2011. Toutefois, cette difficulté est tempérée par la perspective de la candidature d’Abdoulaye Bio Tchané qui casse toute tentative d’ ” union du Nord ” comme au temps des luttes régionalistes entre Apithy, Maga et Ahomadégbé. Mais l’unité la plus perceptible, en dehors de l’impasse idéologique, reste pour l’UN le facteur régionaliste. Il semble répondre à une forte aspiration basique d’une alternance régionaliste sinon au sein de la population elle-même, du moins au niveau de la classe politique. Celle-ci sait que l’argument régionaliste aura un certain écho auprès des masses rurales analphabètes. En fin de compte, on pourra admettre que l’unité de l’UN reste encore à asseoir. Elle ne se construit sommairement aujourd’hui que sur la base d’éléments grégaires qui pourraient constituer les ferments de demain. La grande peur c’est la mise en place de plus en plus prononcée d’une faille régionaliste dans notre architecture politique. Si elle n’est pas nouvelle en soi, elle a de fortes chances de se cristalliser aux élections prochaines, malgré les dénégations des uns et des autres. Malgré les manœuvres médiatiques de l’UN

Olivier ALLOCHEME

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