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Le triomphe de la vérité

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EDITORIAL: L’ère du soupçon


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La mouvance présidentielle étale ses divisions au grand  jour. Alors qu’on pensait que les coups bas qui se font entre mouvances ne devraient se limiter qu’aux petites guerres internes propres à tout regroupement politique, FCBE et UMPP se sont donnés en spectacle samedi devant le grand monde réuni pour la convention de l’UN. La présence concomitante de ces deux regroupements de la mouvance a permis à Idrissou Ibrahima de l’UMPP de se mettre en vedette, en ridiculisant son coéquipier de l’autre bord, Eugène Azatassou coordonnateur des FCBE. Comme pour donner le change à ceux qui penseraient le contraire, il a tenu à préciser que les FCBE sont partie intégrante de l’UMPP. L’allusion était suffisamment claire pour déclencher et les sarcasmes et les acclamations approbatrices de tous.  Il venait en effet de lever un coin de voile sur les luttes intestines qui font rage entre ces deux regroupements, notamment sur le point de savoir lequel des deux groupes doit allégeance à l’autre.
 L’éclatement de ces querelles de leadership a eu lieu depuis que certains ténors de l’ancien régime courtisés par le Chef de l’Etat, ont fini par créer leur propre groupe afin de se faire entendre dans le grand brouhaha de la mouvance. La guerre intestine de représentativité s’est accrue du fait de la perte de vitesse progressive des FCBE, notamment leurs déboires à l’Assemblée. De l’autre côté, on reproche à l’UMPP ses influences néfastes sur le Chef de l’Etat et surtout d’être constituée de personnalités quelque peu déphasées ou sans fief.
 La querelle transportée devant les participants à la convention de l’UN, c’est la primauté devant revenir à un groupe sur l’autre. Ayant pris la parole avant Idrissou Ibrahima, Eugène Azatassou pouvait bien donner le sentiment d’être le premier de la classe. Au point d’en frustrer le premier vice-président de l’UMPP venu représenter toute la mouvance présidentielle. D’où sa véhémente mise au point sous les ovations hypocrites mais entendues de l’assistance qui semblait lui dire : ” vas-y Idrissou ! C’est bon ! “. Le tout ponctué des rires pesants de l’auditoire. La descente aux enfers de la mouvance se joue en définitive sur un air dramatique. Car la déchéance des hommes qui l’animent n’est  pas seulement perceptible dans cette cristallisation du futile ou de l’inessentiel monté au pinacle. Attablés autour de  fausses valeurs, ils sont parvenus tragiquement à donner raison à leurs adversaires. ” Plus rien ne marche là-bas “, disait Séraphin Agbangbata du NEC-Mixalodo sur le ton de la démagogie. Et il ne croyait pas si bien dire.
Entre eux-mêmes, les mouvanciers constatent que le  bateau prend l’eau de toutes parts. A la tribune du con grès constitutif du PPSJ de Luc da Mata Sant’ Anna ce même samedi, les mouvanciers de la première heure sont passés dire leur courroux et leur amertume. Fini le temps des discours triomphateurs. Fini le temps des laudateurs chantant à tue-tête l’émergence et les idées éclairées du Docteur. Voici arrivé le moment tant redouté mais jamais loin où les amis se tournent dos. Les critiques fusent maintenant de partout. Et se tirant dans les pattes, les ténors de la mouvance n’osent plus crier trop fort leur soutien à Yayi. Idéologiquement, son régime est à terre. Les hommes qui l’accompagnent s’entendent sur peu de choses et s’abreuvent de querelles de personnes. Celles-ci cachent la vacuité des idées et l’absence de boussole idéologique pour servir à distinguer les tendances qui s’entrechoquent. Car en définitive, si les uns et les autres s’entredéchirent, ils nous donnent à voir simplement ce temps de malaise que Nathalie Sarraute a appelé l’ère du soupçon, période d’indéfinition et de trouble marqué par la disparition progressive des anciennes valeurs.
 Et voilà le régime pratiquement crépusculaire de Yayi, en vérité trop tôt entré dans cette ère de recul, qui voit fondre sa sève de combat. L’unité de ses hommes ne se réalise sur rien. Paradoxe exponentiel : pendant ce temps, l’opposition se réorganise en une méga-fusion qui aurait dû faire réfléchir les yayistes. Bruno Amoussou a eu raison samedi 30 janvier 2010 dernier: l’événement approche. 
Olivier ALLOCHEME

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