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Le triomphe de la vérité

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EDITORIAL: Moussa Dadis comme Boni Yayi ?


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Ce qui se passe en Guinée est inouï : 87 morts de source officielle, 128 selon l’opposition, 157 selon l’organisation guinéenne des droits de l’homme. Thierno Maadjou Sow, président de cette organisation parle de  1.253 blessés. Cette tuerie se prolonge encore dans les rues de Conakry, ville martyre frappée de stupeur par tant de sauvagerie. Celui qui se faisait passer depuis décembre dernier pour le messie de la Guinée en est devenu un abominable bourreau, dictateur aux petits pieds qui tente de contrôler son peuple par le feu des armes. On ne reconnaît plus cet inconnu tiré au sort en décembre pour être Président parmi le quarteron de gradés qui se sont alors saisis du pouvoir. Dévoré désormais par la soif du pouvoir, il a découvert les délices du fauteuil présidentiel et n’entend plus le quitter.
La célébration des 51 ans d’indépendance de la Guinée se conclut ainsi dans un mémorable bain de sang, symbolisant les errements d’un pays livré au chaos et à la hargne de quelques potentats sans âme. En un demi-siècle d’histoire post-indépendance, la Guinée aura connu seulement trois présidents tous de funeste réputation : Sékou Touré, Lansana Conté et Moussa Dadis Camara. Pratiquement maudite par le Général de Gaulle lorsqu’elle revendiqua son indépendance avec une hargne peu ordinaire, le pays est pris en étau par l’armée et ne semble pouvoir s’en sortir que par la seule volonté de quelques gradés de l’armée, imbus de leurs armes et prêts à assassiner leur peuple pour faire perdurer leur emprise sur le devenir des Guinéens. Et il faut se demander quelle compréhension l’Africain, l’Homo Africanus,  a du pouvoir d’Etat au point d’en arriver à ce paroxysme de l’horreur.
 Ce qui se passe en Guinée est en effet le signe que pour l’Africain le pouvoir d’Etat est un bien patrimonial (meuble et immeuble à la fois) mis à sa disposition pour satisfaire ses lubies. Moussa Dadis Camara, parvenu au pouvoir par le putsch de Décembre 2008, avait pourtant promis de ne pas se présenter aux présidentielles de janvier prochain. Mais à partir de juillet, il remet tout en cause, affirmant à qui voulait l’entendre que son métier de soldat ne devrait pas l’empêcher de se porter candidat. Pour comble de l’absurde, le capitaine putschiste annonce vouloir faire une tournée nationale pour demander l’avis des  Guinéens sur la question de sa candidature. On connaît d’avance les résultats de cette farce, d’autant que le cas récent de la Mauritanie, comme de bien d’autres chefs militaires africains accrochés aux délices du pouvoir, indique que tout militaire putschiste rêve de ne jamais perdre les rênes du pouvoir. L’exception qui  confirma cette règle fut celle de Ahmadou Toumani Touré du Mali. En vérité, le pouvoir africain, au lieu d’avoir une légitimité tirée des textes constitutionnels, est d’abord un fait. Comme le dit Bernard Asso, politologue ivoirien et auteur d’un essai sur l’armée et le pouvoir en Afrique, pour les militaires africains, le pouvoir est moins dans la possession d’une légitimité provenant du peuple que dans l’effectivité de son exercice, quelles que soient ses conditions d’acquisition. Cette conception exclut la morale républicaine, encore moins la voix du peuple. Mutatis mutandis,  même nos constructions démocratiques où la corruption électorale est de règle, se basent sur cette vision patrimoniale et prédatrice du pouvoir d’Etat.
Moussa Dadis Camara qui massacre son peuple pour demeurer maître de la Guinée, est comparable à tous
égards à Robert Guéi, le ” balayeur ” de la Côte-d’Ivoire finalement balayé par un autre coup de force populaire. Mais à l’heure de la démocratie électorale même percluse de corruption abjecte, ses rodomontades ne riment à rien. Il finira devant le Tribunal Pénal International pour les crimes qui se commettent sous son règne. En faisant un parallèle (quoique boiteux) avec le Bénin, il faut se demander si cette conception jouissive de la politique et surtout du pouvoir d’Etat n’amènera pas  en 2011 à une certaine résistance du Chef de l’Etat s’il apparaissait qu’il perdait les élections. La dernière audience des centrales syndicales au Palais de la Marina en a donné quelques réponses. On peut lire clairement que laisser le pouvoir ne sera pas pour lui une sinécure, et que même s’il allait partir il pourrait tenter de s’accrocher. Comme en 1996 avec Nicéphore Soglo ou en 2006 avec Mathieu Kérékou. Dans ces deux cas, ce n’est pas la volonté qui en a fait défaut aux locataires de la Marina. Le Bénin n’est pas la Guinée et il est fort à parier que les Béninois ne laisseront pas l’imposture briser l’élan démocratique né de la conférence nationale.
Olivier Djidénou

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2 thoughts on “EDITORIAL: Moussa Dadis comme Boni Yayi ?

  1. AGOLI-AGBO.hamdelick

    COLOGNE,le 1 septembre.2009
    C´est avec beauquou d´emotion que j´ai lus cet article.Comme la si bien dit le journaliste on a peur effectivement pour notre cher pays le benin.je vous a sur que ici en allemagne la legitimite des beninois que nous somme ne fait plus de mise.Je pense que a la lure ou vons les choses, notre chere democratie est en peril.Nous attendons avec les pieds ferme ses beliqueus venir en campagne,car c´est se que se dise dans les coulisse.Mes tres chers journaliste ne soyer pas decourage car l´heurs du glas va bientot sonner.
    A.hamdelick.

  2. Hénock

    Par rapport à cet article je dirai qu’écrire une idiotie pareille sur Boni Yai est incorrecte.Cependant je voudrais rappeler au journaliste qui a écrit cet article et à Mr Agoli-Agbo que nous avons conu des présidents avant lui qui n’ont rien apporter à notre pays.Au contraire ils l’ont pillé.Boni yayi est un homme neuf et il applique les textes de notre république c’est ce qui fait penser aux gens qu’il est méchant.Les présidents précédents n’appliquaient aucune loi.C’était l’impunité totale.Les béninois doivent comprendre que tous ceux qui sont opposants aujourd’hui ont eu à gérer l’Etat par le passé.Mais ils ne lui ont rien apporté de concret.Au moins Boni Yayi a changé le visage du Bénin et a apporté beaucoup au Bénin.La démocratie c’est la liberté certes mais la liberté ne signifie pas l’arnachisme.la démocratie impose également ses règles.comprenez cela et arrêter d’écrire n’importe quoi sur des gens qui cherhcent à développer un pays.le béninois aime trop la destruction il aime empêcher les autres à évoluer.il aime trop le profit.Aujourd’hui bon nombres de politiciens sont opoosants au Bénin tout simplement parce qu’ils ont perdu leur profit.Prenez conscience chers frères et refaisons pas les mêmes erreurs q’en 1996.Quand un président vient il faut le laisser finir ses 10ans le temps pour lui d’exécuter une bonne partie de ses projets pour le pays.

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