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Le triomphe de la vérité

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Appréciation de la gestion du pouvoir sous Boni Yayi: Les 10 tirs de balles de Zanou sur le Changement


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L'ancienne Directrice de cabinet du Président Mathieu Kérékou Zannou Célestine

L'ancienne Directrice de cabinet du Président Mathieu Kérékou Zannou Célestine

Le régime du Changement du Dr Boni Yayi a une fois encore fait l’objet de critiques acerbes d’acteurs politiques nationaux. Ce jeudi 30 juillet 2009 était le tour de l’ancienne candidate aux élections présidentielles de 2006 Madame Célestine Zanou de passer au scanner les actions du régime. Les conclusions de l’Hôtel Novotel Horisha de Cotonou peignent le Changement en noir. Dix reculs ont été mis en index sous ce régime.

 

 

Les leaders politiques présents à la Conférence Zannou Célestine

Les leaders politiques présents à la Conférence Zannou Célestine

Détournement dans  l’esprit et dans la lettre de la loi portant statut de l’opposition au Bénin, la désacralisation de la Commission électorale nationale autonome (Cena), la mise en mal de la cohésion sociale à travers la résurgence du régionalisme, le bâillonnement de la presse, la liberté d’expression confisquée, une gouvernance économique désastreuse, le pourrissement du climat des affaires par la traque de la bourgeoisie locale, l’inexistence de méthode et d’organisation rationnelle dans la gestion du pays,  etc. C’est un répertoire  dramatique qui assombrit le régime du Dr Boni Yayi après trois années d’exercice. Et c’est dans le contexte de la commémoration du 49ème anniversaire de l’accession à la souveraineté nationale, que  l’ancienne candidate aux élections présidentielles de 2006 Madame Célestine Zanou, ancienne Directrice de cabinet du Président Mathieu Kérékou s’est exercée à l’évaluation des trois années de gouvernance de l’Etat par Boni Yayi. Sur le thème général : « Les dérapages du Changement face aux acquis du Renouveau démocratique », Célestine Zanou est arrivée à la conclusion générale que autant la gouvernance politique, sociale que la gouvernance économique et financière sont depuis les trois dernières années, désastreuses.  Selon le leader de la « Dynamique du Changement », le pilotage économique du Bénin actuellement est simplement désastreux dans la mesure où estime-t-elle, la budgétisation, l’exécution et le contrôle des dépenses publiques, le respect des procédures administratives et financières de passation des marchés publics sont régulièrement foulés au pieds. Le principe démocratique de la gestion des ressources de l’Etat au profit des peuples sans aucune ségrégation, que Mme Zanou qualifie de « Traitement social » est, selon la conférencière, inégalitaire. Le débat politique national dont la qualité s’apprécie au regard des contradictions des pensées et des opinions et qui fonde le pluralisme démocratique dans un Etat a cédé place selon Célestine Zanou, à un monopole à travers une monopolisation des antennes des médias publics. La perte du sens des valeurs ainsi que du sens de l’Etat sous le régime du Dr Boni Yayi serait, à en croire la conférencière, le couronnement mais aussi la base des « dérapages » observés actuellement.  

Amère jusqu’au décor!
L’ancienne Directrice de cabinet du Président Mathieu Kérékou Madame Célestine Zanou a essayé de souscrire à une démarche cartésienne dans son argumentaire qui la porte à énoncer sa conception d’un aspect de la gouvernance, son constat au regard du régime actuel puis ses propositions. Mais la méthode voile mal le fond des sentiments que la dame nourrit pour ce régime. Certes, sa pondération l’a ménagé d’appeler vertement comme les autres leaders de l’opposition, à un départ du Président Boni Yayi. Mais déjà, les conclusions aux termes de son argumentaire en disent long.
Cette dent dure contre le régime du Dr Boni Yayi, on pouvait se l’imaginer même avant l’exposé de Mme Zanou. La salle de Novotel fait d’un parterre impressionnant de personnalités politiques de l’opposition G4 et G13 telles que Séfou Fagbohoun du Madep, Léhady Soglo de la Renaissance du Bénin, Arifari Bako et Saka Fikara du G13, Gaston Zossou et autres et où la moindre silhouette des acteurs de la mouvance présidentielle faisait défaut, plantait avant même la déclaration, le décor d’une partie hostile au pouvoir. Et ce rouge vif dominant l’habillement de l’ancienne Directrice de cabinet du Président Mathieu Kérékou, Madame Célestine Zanou, ne pouvait pas être étranger au contenu du discours. En somme, c’est une « amazone » aguerrie qui était au front pour affronter le pouvoir. A-t-elle remporté son combat ? Ce qui est évident, elle est novatrice dans la démarche critique et a contribué de ce fait à élever le débat politique, des injures et des attaques personnelles, pour des idées et des valeurs.
Médard GANDONOU

Les 10 reculs du changement au Bénin par Célestine  Zanou

1- Le statut de l’opposition :
La loi a été votée en 2004 et un décret d’application pris en novembre 2008 ; la décision du sort de l’opposition devrait faire l’objet de concertation si tant est que l’on veut rester collé  aux idéaux de 1990 ; elle devrait être l’œuvre de tous et acceptée par tous. Or, il est  aujourd’hui établi que les dispositions devant du décret ne reflètent en rien l’esprit et la lettre de la loi en la matière.

2- L a C é n a
L’instance d’organisation des élections, (CENA), une innovation qui fait la fierté de notre  pays, est de plus en plus sacrifiée sur l’autel des intérêts égoïstes d’un pouvoir avide de  tout. La CENA est donc politisée à outrance et manipulée de toutes parts  avec des intimidations, des pressions et la corruption comme règle.

3- Cohésion sociale
Réveil des démons de la division à coups de billets de banque ; des propos régionalistes sont tenus par de hauts responsables et prêtés même au chef de l’Etat. La guerre de clans a pris d’assaut tous les conseils municipaux, mettant en péril l’idéal de développement que prône la décentralisation.

4- Liberté de presse
Des contrats de bâillonnement et autres censures ont franchi les frontières et ont fait  régresser le Bénin dans le classement africain et même international, L’opposition est interdite d’antenne sur les médias pourtant publics, le harcèlement fiscal, les chantages et menaces sont le lot quotidien pour priver le peuple de la vérité sacrée de l’information.

5- Gouvernance économique
La corruption d’Etat a pris le pas sur tout et l’Assemblée Nationale est devenue son haut lieu d’action avec des débauchages de députés à coup d’argent du contribuable suivie par les hautes sphères de l’administration publique et les institutions de la République : référence au dossier CEN SAD et autres grands travaux.
L’impunité dans l’affaire SBEE a dressé le lit à la corruption généralisée.

6- Liberté d’expression
Les marches et grognes téléguidées de début de mandat pour se passer des gens d’expériences étaient déjà les signes précurseurs de la mise à mort de toute expression en désaccord avec le système naissant. Aujourd’hui, seuls les hommes du régime sont autorisés à s’exprimer. Les syndicats sont interdits de marche, leur seul moyen d’expression, et leurs dirigeants traqués ; l’opposition est interdite de rassemblement, de manifestations.

7- Climat des affaires
Les hommes d’affaires nationaux sont traqués ou contraints à l’exil, quand ils  n’embouchent pas la trompette du pouvoir en place. Le Bénin peut-il devenir émergent sans des Béninois qui émergent? Le bourgeoisie locale est nécessaire au développement  économique et social. Or, « Créer une entreprise est un parcours du combattant », a dit un promoteur béninois des PME. Le classement DOING  BUSINESS de la SFI déclasse le Bénin de huit rangs pour la création d’entreprise et de quatre rangs globalement en 2008.

8- Gestion du Pays
Aucune référence aux acquis antérieurs comme la Conférence Economique  Nationale et les National Long Term Prospective Studies (NLTPS) – Bénin Alafia 2025. Même des lois votées sont biaisées sur l’autel de l’inexpérience et de  l’incompétence dans la démarche de leur mise en application (loi sur la sécurisation foncière). Manque d’un cadre programmatique de développement; absence de méthode et d’organisation rationnelle du travail.

9- Climat social
Le climat social est vicié en raison du manque de neutralité qui gagne certains corps constitués et certaines personnalités membres d’institutions. Ils ne doivent leurs postes qu’à leur  N’ont de place pour travailler dans l’Administration ou ne gagnent des marchés que ceux qui sont d’une « utilité politique » pour le régime. On note une résurgence des vieux démons du régionalisme et du tribalisme. La classe ouvrière béninoise n’a de cesse de condamner le positionnement des cadres sur la base de leur appartenance religieuse.

10- Sens des valeurs
L’injure, le mensonge et la mauvaise foi sont devenus la règle, en raison du manque d’arguments pour défendre  les actes posés, Les valeurs, telles que la responsabilité, le respect, la dignité, l’humilité, la vérité et la solidarité sont mises à mal. Le sens du devoir nous interpelle; la porte du Changement ne peut s’ouvrir que de l’intérieur.

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