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Le triomphe de la vérité

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EDITORIAL: Les conditions de l’unité


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Y aura-t-il une union sacrée des G et F autour d’une candidature unique en 2011 ? La question agite l’opposition, notamment le G4 depuis sa mise en place en mars 2008. Un an après, elle n’a pas encore trouvé sa solution, preuve qu’elle est un réel goulot d’étranglement au sein des forces politiques antagonistes rassemblées dans ce regroupement de l’opposition. Pour le moment, c’est Léhady Soglo, par partisans interposés, qui a posé les premiers jalons de cette impatience stressante. La rumeur, diffusée à dose savante, tend à faire croire qu’il est le candidat unique en passe d’être désigné. Monté au créneau le week-end dernier pour la démentir, Léhady a sans doute répondu à un impératif de clarification sur une situation qui mettait à mal l’unité du groupe. En substance, le fils de l’ancien Président a dit que pour le moment, il faudrait attendre la définition de critères clairs devant présider au choix ultime. C’est une réponse minimaliste qui a le don de montrer sa détermination à se plier aux choix éventuels du groupe. Et si l’on recherchait en effet des critères en voilà un : tous les partis représentés au sein des G devraient s’engager à respecter scrupuleusement les décisions du groupe. C’est une équation aux milles inconnus au regard de la versatilité des acteurs et surtout des enjeux cornéliens de 2011.
Car, Adrien Houngbédji, en passe de jouer sa dernière carte en 2011, serait la victime expiatoire de l’unité si jamais il n’était pas le candidat des G et surtout du G4. Ses rêves en lambeaux, il attendrait un éventuel strapontin à l’heure de la victoire finale en étant peut-être ministre d’Etat. C’est un lot de consolation à réserver surtout à Léhady, lui qui a encore des cartes en main pour d’autres échéances et qui devrait attendre de se forger une image d’homme d’Etat avant de se précipiter vers les hauteurs de la Marina. Le deuxième critère d’unité devrait être ainsi la reconnaissance explicite de la valeur de l’expérience professionnelle et politique.
S’il est vrai que nos Etats ont besoin de dirigeants jeunes et aguerris, ils n’ont pas vraiment à souffrir des jeunes sans parcours professionnel et au pedigree  vide de toute activité professionnelle réelle. Habitué aux pantalons de Papa et aux jupons de Maman, il a l’image d’un enfant gâté, précocement poussé sur les devants de la scène sans avoir eu le temps de bâtir une carrière, d’exercer un métier. Connaît-il les problèmes des Béninois derrière le rideau de jouissance permanente dans lequel l’a enfermé ce vide professionnel ? Assurément non.
Reste l’équation G13. C’est un groupe dont les principaux responsables se retrouvent déjà aux côtés de Bio Tchané. Que ce soit Issa Salifou ou Rachidi Gbadamassi, ils sont aux avant-postes de la candidature du Président la BOAD et s’activent déjà pour le placer sur orbite. Il est donc impossible d’obtenir d’eux un éventuel ralliement au premier tour au profit du candidat du G4, malgré les risques réels  de dispersion que cette éventualité comporte. La véritable union sacrée aurait lieu au second tour. La troisième condition de l’unité des G est ainsi de ne pas forcer l’union, afin de ne pas aboutir à des déchirures irrémédiables qui conduiraient à la cassure. Les ambitions au sein de ces regroupements sont trop fortes et les risques réels de résistance trop nombreux pour que l’on se voile la face.
La vérité des urnes servirait alors à discipliner les ambitions et à faire pencher tous les G vers la même direction. Sauf si Boni Yayi faisait un raz-de-marée au premier tour.  
Olivier Djidénou

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