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Le triomphe de la vérité

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EDITORIAL: Mugabé, la honte


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L’unanimité se fait de plus en plus autour du départ du Président zimbabwéen Robert Mugabé. Que ce soit le premier ministre britannique, Gordon Brown ou la Secrétaire d’Etat américaine Condoleeza Rice ou encore le Président français, président en exercice de l’Union Européenne Nicolas Sarkozy, les principales  puissances occidentales semblent être décidées à faire partir le vieux dictateur. Leurs dernières déclarations laissent peu de doute à cet égard, même si pour le moment cela semble relever de pures déclarations d’intention. Ainsi donc pour Sarkozy, Mugabé est incapable de diriger son peuple et devrait partir pour le bonheur des Zimbabwéens.  Pour Gordon Brown qui reprend une mélopée de son prédécesseur Tony Blair, ” trop, c’est trop “. Et d’en appeler dès lors   au Conseil de sécurité des Nations unies afin qu’il se réunisse pour étudier les modalités d’une éventuelle intervention internationale à Hararé.  Apparemment, l’embargo décidé par l’UE contre les principaux dirigeants du régime n’a pas suffi à le faire tomber. D’autant plus que le Chef de l’Etat tient encore les principaux leviers de la défense et de la sécurité où il a placé les généraux qui l’ont épaulé dans la guerre de libération de ce pays (1979-1980). Ce sont ces hauts gradés de la police, de la gendarmerie et de l’armée qui tiennent le régime à bout de bras, au nom de leurs nombreux et colossaux intérêts. Les populations embrigadées des villes et des campagnes s’enfuient en masse vers l’Afrique du Sud où elles subissent encore la houle rageuse d’une xénophobie tentaculaire dans un pays minée par le chômage. Martyrisées et muselées, elles ont du mal à faire entendre leur voix au-dessus des baïonnettes des hommes en uniforme.
Le Zimbawé qui faisait hier la fierté de toute l’Afrique grâce à son agriculture moderne, connaît aujourd’hui les affres de la famine fruit d’une réforme agraire destinée à arracher leurs terres aux fermiers blancs qui détiennent 80% des richesses bien que représentant seulement 1%  de la population. Le départ massif des blancs ruinés par la réforme agraire a sonné le glas de cette économie jadis florissante. De nombreux Africains ont jubilé de voir que pour une fois, ce ne sont pas eux les victimes mais bien les bourreaux des Blancs. De sorte que les Chefs d’Etat africains ont eu à l’égard de leur pair d’Hararé une bien large indulgence qu’ils doivent regretter aujourd’hui.
La crise économique a atteint sur place une profondeur abyssale, le chômage touche plus de 87% des actifs, l’inflation est déjà à un records historique et mondial de 231 millions pour cent et le dernier billet émis sur le marché a une valeur hallucinante de 200 millions de dollars zimbabwéens et ne sert à acheter au plus qu’une… boîte d’allumettes. L’économie en chute libre génère une situation sociale dramatique. Le peuple zimbabwéen saura-t-il jamais se révolter contre ce tyran obsédé par le pouvoir et le luxe ? Rien n’est moins sûr, parce que la faim et la peur d’être tué empêchent toutes les velléités de soulèvement populaire. Peut-être que là encore Rousseau aura raison de dire que ” lorsqu’un peuple est contraint d’obéir et qu’il obéit, il fait bien. Sitôt qu’il décide de secouer le joug et qu’il le secoue, il fait encore mieux “. Il faut en définitive compter sur son sursaut en ces périodes de déliquescence généralisée où l’Union africaine ne fait strictement rien.
Si Desmond Tutu, l’Archevêque sud-africain,  a appelé à une intervention armée pour libérer ce peuple au bord du gouffre, c’est surtout parce que le régime démentiel de Mugabé ne tient plus le coup face à la situation sanitaire provoquée par le choléra qui a déjà occasionné  près de 600 morts et une vague de réfugiés fuyant leur pays tourmenté et l’épidémie, pour aller en contaminer les autres. A sa voix s’ajoute celle du nouveau venu de la scène africaine, le premier ministre kenyan Raila Odinga qui a osé dire qu’il fallait désormais que Mugabé parte. C’est une première, mais surtout le signe que le mutisme des dirigeants africains sur cette crise est carrément devenu une non-assistance à peuple en danger.
Olivier Djidénou

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1 thoughts on “EDITORIAL: Mugabé, la honte

  1. Tata

    Regarde meme comment tu as debute ton editorial!! Tu rends compte de l’unamite au sein de quels dirigeants??? Tous Europeens, non?? Ou sont les dirigeants Africains? As tu trouve une unanimite chez eux aussi? Pourquoi pas? Cela ne te fait pas reflechir?
    Somme nous encore au temps ou l’unanimite au sein des Europeens a valeur d’evangile pour l’Afrique?

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